quand j’serai KO
Comme à chaque fois que je tente une nouvelle discipline, je me berce d’illusions en allant vers des sports qui – a priori – me parlent, j’ai choisi, cette fois, de prendre mon (contre)-pied en fonçant tête-(bêche) baissée. Et pourquoi pas leur faire enfin la tête au carré à tous ces complexes ? C’est parti pour un cours de cardio-boxe !
Autant dire que sur le papier, la chose n’a pas de gros arguments pour me séduire. Je préfère le mode pomponette à la sueur et ne connais de l’effort cardio que celui du test réalisé sur prescription médicale. Alors enfiler des gants de boxe renfermant les reliques distillées d’essences humaines et haleter trois longs quarts d’heure durant, en me remémorant mes cours de prépa à l’accouchement pour retrouver un semblant de souffle, relève de l’exploit.
EYE OF THE TIGROU
Lorsque je pénètre l’antre, une salle de sport au style indus’ du côté de Thônes, Cécile, prêtresse du fitness, énergie full et corps de déesse, m’annonce la couleur : “c’est clair, tu vas en baver. On va te faire sortir de ta zone de confort“. Euh… ma zone de confort, elle est à mille lieues d’ici ! Mais j’ai comme une envie d’en découdre, ego quand tu nous tiens…
On commence par un échauffement en trottinant (je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai couru, je devais être en seconde). Jusque-là, je m’en sors. Si ce n’est que notre coach se met soudainement à vouloir nous faire explorer le bestiaire d’une drôle de manière : de kangourou rebondissant, je passe à la marche de l’ours. Je m’accroupis, me relève, avance puis recule (rien de grivois, croyez-moi), trottine, m’arrête, puis repars… Et prends peur, ça me brûle déjà de partout.
EN RING
Pas de doute, on est ultra-chaud, tendance cramoisie pour ma part. Avec Aubin qui va maintenant nous coacher, on rentre dans le vif du sujet. Gants aux poings, ça va saigner ! Je fais face à mon sac, ma tête à claques du jour. Youpi, c’est la partie que j’attendais. Pas sportive, mais hargneuse pomponette. Bon, si ce n’est que ça va vite : deux directs du droit, un uppercut du gauche. On ajoute les pieds. Cinq directs, coup de pied latéral, crochet. Tenir la garde, garder l’équilibre, équilibrer la cadence et cadencer l’enchaînement. La coordination est à peu près le seul truc qui me sauve. Mais ça continue de se corser : une box (et pas de cadeau à l’intérieur… la déééceptiiiion!) et un wall ball (bizarrement Aubin me file le plus léger). Le principe : sauter à pieds joints sur la box, redescendre, puis recommencer un nombre incalculable de fois. Se tourner, attraper le ballon, descendre en squat (et on n’a pas du tout la même définition du squat, eux et moi), jeter le ballon en l’air. Puis, enfiler à nouveau les gants, faire les enchaînements, retourner à la box, squat et re-squat. Je ne sais plus où j’en suis, mais Aubin est là, qui me tient la main (sans ça, je ne serai même pas arrivée à sauter une fois) et m’encourage à ne pas lâcher, jusqu’au bout. Ring : 1, moi : 0. Vaincue par KO.
Mais vous savez quoi, je suis super fière ! J’ai rarement vu un esprit aussi galvanisant régner dans une salle de sport.
Evidement à J+2, C-3PO est un modèle de grâce comparée à moi… Mais Cécile m’a donné un dernier précieux conseil : monter les escaliers en arrière. J’applique.
+ d’infos :
gym-thonic.com
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