de l’or en bave
Il est, depuis longtemps, considéré pour ses qualités gustatives. Mais la découverte des vertus cosmétiques de ses secrétions spontanées en fait, aujourd’hui, un produit très apprécié des adeptes des soins naturels de beauté… Et, pas seulement. L’escargot nous en fait baver !
L’histoire commence dans les années 80. Les « Bascunan » exploitent une ferme de production de chairs d’escargots au Chili et les exportent partout dans le monde. Des milliers de gastéropodes visqueux sont ainsi traités et décoquillés. Une opération délicate qui blesse fréquemment les mains des ouvriers. Pourtant, la cicatrisation de leurs coupures à répétition s’émousse très rapidement. Le phénomène ne manque pas d’interpeller le fils de la famille qui poursuivait des études de médecine. Il fait analyser la bave des «petits gris» et découvre ses principes actifs guérisseurs et embellisseurs exceptionnels.
ÇA BAVE ÉNORMÉMENT
Il va s’avérer que leurs secrétions ont un pouvoir hautement régénérant, hydratant et apaisant. Pour preuve, elles sont déjà, en priorité, bénéfiques pour l’escargot lui-même. Elles lui permettent de réparer sa coquille en cas de blessure, de fêlure, et d’entrer naturellement dans un processus d’auto-guérison.
TRÉSOR DE LA NATURE
En cosmétologie, la bave du mollusque apparaît comme un ingrédient miracle. Gorgé d’antioxydants, concentré en actifs réparateurs et anti-inflammatoire, il rajeunirait la peau, la gommerait et l’hydraterait. Cette méthode 100% naturelle fait fureur au Japon, au point que les escargots sont lâchés vivants sur le visage des clientes et se baladent à leur allure tranquille en déposant la fameuse substance épaisse et gélatineuse, véritable trésor de la nature. L’allantoïne cicatrise et apaise. L’acide glycolique agit comme un peeling doux et lissant. Le collagène réduit les rides existantes, retarde leur apparition. L’élastine tonifie l’épiderme, améliore son élasticité et de nombreuses vitamines peaufinent ce cocktail détonant !
Il traiterait avec succès également l’acné, les cicatrices, certaines brûlures, les tâches pigmentaires, ainsi que des affections comme le psoriasis, l’eczéma, ou la couperose… L’engouement actuel relève plus de la lubie que de la véritable révolution cosmétique car les qualités de la bave de l’Hélix Muller (le nom savant de la petite bête à cornes sud-américaine) font l’objet d’une utilisation ancestrale. A l’époque d’Hippocrate, on la mélangeait avec du lait pour guérir les inflammations cutanées ! Et les tribus amérindiennes l’utilisent depuis des siècles.
FLUIDE MIRACLE
Soyez attentifs au dosage des produits en vente sur le marché qui, pour certains, contiennent trop peu de bave pour en tirer de réels bénéfices (des marques introduisent une importante quantité d’eau dans la composition, altérant sa pureté). On les trouve dans les magasins bio, parapharmacies et en ligne à des prix variables allant de 10 à 60 euros pour les sérums concentrés et purs à 100%. La bave provient d’escargots d’élevage… Alors, ne tentez pas de fabriquer votre onguent perso avec ceux qui caracolent dans votre jardin ! Le fluide est purifié avant d’être filtré… et enrichi en aloe vera, en huile de carthame, en calendula. Vous pouvez opter pour le soin «tout terrain» à appliquer jour et nuit, ou préférer des soins spécifiques visage (restructurant, raffermissant, matifiant…), mains, pieds ou corps. Rassurez-vous, ils sont inodores et ne fleurent pas la persillade ! Une texture gel est recommandée pour les peaux grasses, une texture crème pour celles sèches et déshydratées. En cas d’affections du cuir chevelu, utilisez plutôt un sérum à forte concentration d’actifs. Pour un coup d’éclat, lâchez-vous avec un masque à la bave… Et ça repart !
© alex shalamov
