Mon mec à moi, il lui parle d’aventures sans rature, d’épiques épopées, la fait rêver, chaque jour fantasmer, héros de ses nuits, escroc sans permis, mais dès que le vent tourne, la laisse en rade pour les vivre avec moi. C’est comme ça. Plus fort que nous. On sait… à coque innée.
Il met les voiles ? Je me jette à l’eau, le moral gonflé à bloc, alors qu’elle entreprend, forcément, sa lente descente à fond de cale. Soupçon fatal.
Il m’aborde, la saborde. Il est comme ça. C’est plus fort que lui. En quête de sensations, racket d’émotions.
Solitaire qu’il est… à son doigt, mais pas à l’œil. Quand il quitte la rive, elle dérive, et moi j’en’quille… Il me mate parfois, m’enfourne déjà, me fait chavirer – l’exploit ! -, me choque rarement, louvoie souvent, me borde, charmant… Avec lui, je mouille à chaque port, je suis comme ça, je nage en eaux troubles, quitte à larguer sa poule aux porcs affamés.
Pas totalement barré, mon mec à moi me parle d’une aventure sans doublure, d’unique effrontée, qui le fait rêver, chaque jour fantasmer, accro à ses nuits, barjo de sa lady. Elle est comme ça, l’encre qui le tient en haleine. Mais je reste l’ancre qui coule dans ses veines. Big boy devant, bad boy derrière, c’est la galère : il vire de bord ! A la chasse au trésor. Un nœud dans le ventre, je le laisse rejoindre son phare, couper mes amarres.
Me laissant à ma bitte, il la rejoint brûlant de désir, plus vivant que jamais.
Si je suis l’Elan qui l’emporte plus loin, elle est l’aimant qui le ramène aux siens. Qui de nous deux ? Moi, quelques planches de bois ? Elle, sa peau, ses émois ? Accordons nos appas ou c’est la mer qui l’emportera.