Mariée, avec Adeline Bauwin

4 Sep 2020

AU BOUT DU CONTE

DANS LA PETITE DÉPENDANCE, INTIME ET CHALEUREUSE, D’UNE PETITE MAISON – PARCE QUE LES CHAUMIÈRES, ÇA NE SE FAIT PLUS – AU CŒUR D’UN PETIT VILLAGE DU PAYS DE GEX, ADELINE BAUWIN VIT SON CONTE DE FÉES EN GRAND… MAIS PAS TROP…

PAR MÉLANIE MARULLAZ – PHOTOS : BLONDIE CONFETTIS

Prévessins-Moëns, ses arbres plusieurs fois centenaires dans le parc du château, ses ingénieurs du CERN, sa vue sur le Jura et… son affaire Romand. C’est en effet ici que le tristement célèbre Jean-Claude est devenu, en 1993, l’un des auteurs de familicides les plus célèbres de sa génération. Voilà pour la situation. Parce que dans tout bon récit, il faut un peu de drame pour qu’existe la comédie, qu’à côté du laid, le beau semble encore plus joli. Du côté lumineux de Prévessins donc, voici Adeline Bauwin, 36 ans, un enthousiasme à vous remotiver un bataillon de résignés, et des doigts de fée.

FÉE-MAIN

En parlant de fée… On a presque toutes rêvé, un jour, devant la robe de Cendrillon et son drapé en organdi pailleté, fabriquée par sa Marraine d’un coup de baguette magique, «quelque chose de simple, mais audacieux»… A la lecture du conte, Adeline elle, reste pourtant en arrêt quelques pages plus tôt, quand la jeune héroïne confectionne sa propre robe avec ses 30 millions d’amis. “Je l’avais détourée au feutre noir, sur le mannequin, et je la décalquais sur des feuilles blanches, en changeant les rubans ou les couleurs. Parce que depuis toute petite, j’avais la tête dans la boîte à couture et je faisais des tenues pour mes poupées. Et puis très vite, je suis allée le samedi matin sur le petit marché de ma ville, en Seine-et-Marne, choisir les tissus pour faire mes propres vêtements. Je prenais de tout, du jacquard pour les vestes, de la maille pour les robes…” Déterminée, pour sa carrière comme pour ses créations, Adeline trace donc son patron : exit le cursus général, cap sur un premier BEP pour apprendre à coudre, un autre pour donner dans le tailleur pour dames, un bac pro métier d’art et artisanat, Mode-Estah à Paris et basta !

MARIÉE… À TOUT PRIX !

Mais pendant ses premières années d’activité, elle laisse tomber l’aiguille pour travailler dans la confection à grande échelle. Ses clients? Les modélistes de grandes enseignes, de Naf Naf à Promod en passant par Jacqueline Riu ou Claudie Pierlot, tout l’univers du prêt-à-porter féminin en somme, pour lesquels elle supervisait les dossiers de production. “Mais la création me manquait, et au bout de 4 ans, j’avais fait le tour de l’univers de l’entreprise, alors j’ai repris une formation en sur-mesure pour me remettre dans le bain.” En 2012, elle est prête et se lance. Et tout de suite dans la robe de mariée, c’est une évidence: la petite fille qui redessinait la robe de Cendrillon n’a pas encore dit tout ce qu’elle avait à dire.

POINTS DE CONTACT

De sa première création, elle garde un excellent souvenir et une référence de matière, une dentelle chantilly, qu’elle utilise toujours et qu’elle a baptisée «Hélène», du nom de la mariée. Ce premier échange, privilégié, donne également la tonalité des relations qu’elle aime nouer avec les femmes qu’elle accompagne. Depuis qu’elle s’est installée dans l’Ain, il y a deux ans, elle a aménagé un atelier-showroom dans une dépendance de sa maison. “Je peux y recevoir les mariées individuellement, en toute intimité, être totalement disponible pour elles, apprendre à bien les connaître… Il y a ce moment de grâce, celui que je préfère, quand je fais l’ourlet. Pendant trois quarts d’heure, la mariée est concentrée, elle se regarde dans le miroir, on est au calme et on papote. C’est toujours émouvant, parce qu’on rentre dans leur vie, on est un peu psychologue, elles se livrent. Certaines deviennent même des amies et ça, ce n’est pas forcément donné aux créatrices qui ont de plus grosses structures.

SUR LE FIL

Sa patte ? Des robes fines et légères, “avec lesquelles on peut lever les bras, danser, vivre quoi ! ” Et pour le vérifier, elle les essaie toutes, fait sur elle les mises au point. Et si elle a parfois du mal à les enlever, ce n’est pas parce qu’elle est coincée dedans, “c’est parce que je voudrais les porter tout le temps !” Elle aime en effet la fluidité et l’élégance de la mousseline de soie, la structure que permet le crêpe, même s’il est un peu plus lourd et “ne pardonne pas”. Elle aime explorer toutes les possibilités qu’offre la dentelle, de la douce transparence des décolletés au vertige des dos nus. Dans sa collection 2020-2021, elle reste sur son fil, subtil, aérien, tout en s’adaptant aux tendances du moment avec des manches ballons, des robes fourreaux fendues, pour des silhouettes un peu plus “femme fatale”. Parce qu’elle mûrit, dit-elle, et a moins envie de “petits cœurs”. Mais elle prend surtout en compte toutes les envies et les physionomies. “Parfois, on m’appelle, gênée pour m’annoncer : « Adeline… je suis enceinte ! », d’autre fois on discute autour d’une cicatrice, à cacher ou assumer, ou bien il m’arrive aussi de suggérer à une mariée champêtre une autre matière que de la mousseline gaufrée, qui risquerait de s’agripper dans les feuillages.
Quand elle a commencé son activité, encore en région parisienne, Adeline a tout de suite été repérée par un des blogs mariée les plus suivis, son carnet de commandes s’est rempli à vitesse grand V, et en moins de temps qu’il ne faut pour dire « Oui », elle se retrouvait dans Elle, Madame Figaro, et derrière un stand au salon du mariage du Carrousel du Louvre. Avec son déménagement dans le Pays de Gex, et l’arrivée de son 2e enfant, elle reprend les choses plus doucement. Ce qui lui convient : “pour l’instant, je ne veux pas devenir Rime Arodaky ou Laure de Sagazan, avec plein de gens qui travaillent pour moi, je n’ai pas encore envie de quelque chose de grand.” A chacune son conte de fées…

+ d’infos : http://www.adeline-bauwin.com

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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