sag’alp la bonne combinaison
Surfant sur le développement du ski dans les années 60, Fusalp s’est tissée au sommet de la mode. Après une glissade sur la mauvaise pente, la marque des champions a su négocier le virage et retrouve aujourd’hui sa place sur les podiums.
Dans les locaux du siège à Annecy, le Directeur Général Alexandre Fauvet aime montrer aux visiteurs un emblématique poster vintage. Sur fond de nuage jaune psychédélique, on y voit le souriant champion de descente Guy Périllat, entouré de quatre muses hivernales au look d’inspiration Courrèges. Au pied de l’affiche, monté sur ses ergots en forme de planches de ski, le fameux coq bleu-blanc-rouge, logo de la Maison ; et une signature qui donne clairement le ton : «Fusalp crée la mode ski».
Un slogan qui inspire Alexandre Fauvet, repreneur de Fusalp en 2014 aux côtés de Sophie Lacoste-Dournel et de son frère Philippe Lacoste, héritiers de la Maison éponyme : “Le positionnement sur le segment fashion et haut de gamme vient d’être retrouvé, mais il correspond à celui d’il y a 50 ans ! Fusalp a profité de son développement dans le ski et l’équipement des skieurs pour développer en parallèle une ligne destinée à la ville, un prêt-à-porter très mode, ce qui était audacieux. Finalement l’ADN de la marque était préprogrammé, et lorsque nous l’avons reprise, nous avons eu la chance qu’il y ait toujours les savoir-faire d’origine en couture”.
LA BONNE COMBINAISON
Des savoir-faire présents dans la Maison depuis 1952, date de sa fondation par Georges Ribola et René Veyrat, deux tailleurs annéciens. Bien que sa dénomination, contraction de «fuseau des Alpes», fasse référence au célèbre vêtement, la marque ne s’est pas limitée à l’amélioration et à la production de cette pièce iconique.
Fusalp est choisie par l’équipe de France Olympique pour habiller ses champions (Jean-Claude Killy, les sœurs Goitschel…) dès 1964 et crée, deux ans plus tard, la première combinaison de ski. Avec les vestes ajustées et les pulls moulants, se dessinent ainsi les silhouettes affûtées, caractéristiques de la marque et de sa recherche de performance dans le mouvement.
Dans les années 70 et 80, l’entreprise est leader sur son marché et connaît un véritable âge d’or, allant jusqu’à employer un millier de salariés ! Reprise en 1976 par le baron Empain, elle voit peu à peu ses ventes chuter avant d’être finalement placée en liquidation en 1984. Sauvée de justesse par trois de ses anciens cadres, la marque est relancée sous le nom de «Créations Fusalp». Changeant à nouveau de mains, elle subsiste quelque temps avec une trentaine d’employés, avant de retrouver un essor depuis sa reprise.
FIL D’AFFAIRES
La nouvelle croissance de Fusalp est clairement soutenue par son développement à l’échelle planétaire, une volonté affirmée de l’équipe dirigeante. “Nous plantons des graines en Europe, aux Etats-Unis, en Asie. Et cela se passe même mieux que prévu. Nous avons le souhait, à trois ans, d’équilibrer le chiffre d’affaires entre la France et l’international (le rapport étant aujourd’hui d’environ 75-25)”, ambitionne Alexandre Fauvet.
Paris, Lyon, Annecy, La Clusaz, Megève, Les Arcs, Courchevel, Verbier, Zermatt… “Une marque forte doit aussi avoir ses propres boutiques pour exprimer son univers, son style de vie”, explique le Directeur Général. Le choix du champion de descente Antoine Dénériaz comme ambassadeur, et le partenariat conclu avec l’équipe Olympique de ski de Monaco pour les Jeux de 2018, en attestent. Chez Fusalp, cette identité est fortement liée au ski, une constante depuis l’origine.
RETOUR VERS LE FUTUR
Clairement attachée à son héritage, Fusalp entend toutefois ne pas rater le train de la modernité, ni le virage fashion : “Nous apprécions le passé, mais nous ne sommes pas nostalgiques. Nous n’avons pas de difficulté pour coller à l’époque et aux codes urbains. Aujourd’hui, on vit la ville de façon différente, on est tout le temps en mouvement. Les produits sportifs sont plus adaptés aux nouveaux modes de vie et besoins vestimentaires. Il faut un vestiaire certes technique, mais qui a un look. Nous sommes précisément dans une marque de sport avec cette dynamique. Le sport, c’est être à la pointe du progrès, être dans la compétition. Nous sommes toujours dans cet esprit sportif qui nous oblige à essayer de nous dépasser techniquement”. Et médiatiquement.
Positionnée sur le segment premium, la maison lance cette saison sa première campagne incarnée par une égérie sportchic : Constance Jablonski, ancienne championne de tennis et mannequin française. Une alliance évidente pour Mathilde Lacoste, Directrice artistique de la marque : “Sportive et dynamique, Constance incarne parfaitement les valeurs que nous véhiculons au travers de nos collections : performance et élégance à la française !”. Le petit coq bleublanc-rouge remonte la pente en beauté !
+ d’infos :
www.fusalp.com
