soul flyers, freefly

13 Août 2020

ON S’ENVOIE EN L’AIR ?

CROYEZ-MOI RIEN DE GRIVOIS LÀ-DEDANS, QUOIQUE QUESTION FRISSONS, J’AI FRÔLÉ L’APOPLEXIE RIEN QU’EN ÉCOUTANT FRED FUGEN ET VINCE REFFET. RENCONTRE DU 3E TYPE AVEC LES SOUL FLYERS, DES CHAMPIONS DU MONDE DE FREEFLY*, DES AS DU BASE JUMP**

PAR GAËLLE TAGLIABUE
Image : ©Max Haim/Red Bull Content Pool

Vince Reffet et Fred Fugen ©AFP PHOTO / Lionel BONAVENTURE

Et pour les attraper, c’est au vol qu’il a fallu les saisir, entre deux avions… Un peu l’histoire de leur vie en somme. Les deux Anneciens passent la majeure partie de leur temps en plein ciel et quand ils sont au sol, c’est toujours la tête en l’air qu’ils reprennent leur souffle.

PARACHUTAGE CONTRÔLÉ

Le 13 octobre 2017, une porte s’ouvre dans le ciel. A peine 1,25m de haut, c’est celle d’un Pilatus. Aux commandes, Philippe Bouvier secondé par le co-pilote Yves Rossy. Un peu plus haut, à 4060m, Fred et Vince s’élancent dans le vide, du haut de la Jungfrau en Suisse. En tête, ils ont une obsession, celle de rendre hommage à Patrick de Gayardon, celui qui les inspira, 20 ans plus tôt, en réussissant le pari de rentrer par la porte de l’avion par laquelle il venait de sauter ! Même folie, mais en plus technique… Pourquoi est-ce qu’ils ne partiraient pas d’une falaise plutôt que de l’avion ? Ils doivent «juste» trouver le moyen de caler leur propre chute sur la vitesse de l’avion. “C’était chaud quand même. Parce qu’on devait sauter avec un parachute de base-jump, qui n’a pas de système de sécurité, au-dessus de la montagne…”, se souvient Fred. “Le risque zéro n’existe pas, évidemment. Quand tu sautes de la falaise, si tu arrives fort sur l’avion et que tu t’assommes, personne ne va aller ouvrir ton parachute à ta place !”, reconnaît Vince.

©Thibault Gachet/Red Bull Content Pool

4 mois d’entraînement, des dizaines de sauts, des tentatives ratées, des portes d’avion mal engagées, quelques côtes froissées plus tard, leur foi est inébranlable et ils parviennent le pari dingue de rentrer dans le zing l’un après l’autre, à près de 138km/h. Pour le coup, le clin d’œil à l’inventeur de la wingsuit, la fameuse combinaison ailée, est réussi et la vidéo affole les compteurs sur le web ; 200 millions de vues, rien que ça !

Fred Fugen et Vince Reffet

LES FOUS DU VOLANT ?

Mais avant d’en arriver à ce niveau de technicité, ils ont bossé leurs gammes. Fred, l’aîné, aux portes de la quarantaine, a commencé à sauter en parachute comme d’autres apprennent à faire du vélo. Il grandit en regardant ses parents tomber du ciel et trépigne en attendant son tour. “Je n’avais pas vraiment d’appréhension, pour moi c’était ça la normalité”. Il traîne des pieds à l’école, enchaîne les sauts dès qu’il le peut, s’initie aussi au parapente aux côtés de son père et à peine le BAC empoché signe pour plier des parachutes. Le meilleur moyen de financer ses escapades aériennes.
Pour Vince, un poil plus jeune – il est né en 1984 – le chemin est moins tracé. “Mon père et mon frère sautaient, mais j’étais plutôt comme ma mère, peu emballé par le sujet”. Une première tentative en tandem à l’âge de 14 ans qui le terrorise, puis un premier saut seul un an plus tard qui le convertit cette fois totalement.
C’est en 1999 sur le site de Lapalisse qu’ils se rencontrent pour la première fois. Un an après, Vince n’a qu’une quinzaine de sauts à son actif, Fred, plus de 1000. Un premier saut ensemble, l’alchimie est parfaite. Si ça, ce n’est pas un coup de foudre !

© Jean-Philippe Teffaud/Red Bull Content Pool

LIBRE CHUTE

Lorsque Vince rejoint Fred en équipe de France de freefly (discipline du parachutisme qui regroupe toutes les positions de la chute libre), en 2003, il est en plein apprentissage du métier de charpentier chez les Compagnons du Devoir. Et plaque tout sans hésitation.
Un premier titre de champions du monde un an plus tard au Brésil et des victoires qui s’enchaînent: 6 en 6 ans. Une ascension fulgurante à l’image de leur palmarès et de la barre des 7000 sauts franchie ensemble. Le binôme diversifie très vite sa pratique, délaissant peu à peu la compétition.
Un premier saut de BASE jump en 2003 (saut en parachute à partir de points fixes et non d’un avion tels que des immeubles, des antennes relais, des ponts ou des falaises), mais aussi du parapente – au-dessus du lac bien sûr – et du speed-riding – dans les Aravis. Pas question de se cantonner.
Incarnant pleinement son esprit et son inspiration no limit, ils redonnent vie depuis 2010 au nom des Soul Flyers*** – un groupe d’amis sportifs unis autour d’une même passion pour les disciplines aériennes -, qui sommeillait depuis la disparition de deux de leurs membres. Installés depuis 2009 aux alentours d’Annecy, ils enchaînent les projets jusqu’à attirer l’attention de Red Bull qui les sponsorise depuis 2012 et SkyDive Dubaï depuis 2013. Il n’en fallait pas moins pour leur permettre de réaliser des performances toujours plus démentes. “Ce qui est fou, c’est qu’on nous donne les moyens de réaliser des rêves. Mais il n’y a pas d’escalade, on ne veut pas faire toujours plus ou mieux, chaque projet est unique et nous mobilise pleinement”.
En 2014, ils réalisent un saut en wingsuit du haut de la tour Burj Khalifa à Dubaï, l’une des plus hautes du monde (828m), avant de sauter au-dessus du Mont-Blanc, à 10 000 mètres d’altitude…

Avec la patrouille de France © Airbornes Films

LE RÊVE D’ICARE À PORTÉE D’AILES

Vous l’aurez compris, pour impressionner Fred et Vince, il en faut une sacrée dose. Alors, lorsque Yves Rossy, ancien pilote de chasse et développeur des ailes motorisées, leur propose de tester le dit procédé, Vince se propulse tout naturellement à ses côtés pour voler dans le sillon d’un Airbus A380 au-dessus de Dubaï. Drôle de normalité. Et quand Fred les rejoint pour devenir le 3e Jetman du nom, il signe sans avoir jamais effectué de vol motorisé. Toujours normal ! Ensemble, ils vont relever un nouveau défi technique ahurissant : voler avec 8 Alpha Jet de la Patrouille de France. Impressionnant de précision, le projet Alpha Jetman donne la mesure de la démesure. “Nous devions voler à la vitesse maximale de 280km/h qui se trouve être la vitesse minimale pour les avions de la Patrouille de France pour voler en formation. Au début, nous étions très impressionnés, mais finalement, c’est un respect mutuel qui s’est installé. Les pilotes ne pensaient pas qu’on parviendrait à se rapprocher autant d’eux”. Alors ils en ont sous les ailes ou pas ? Mais ne vous y trompez pas, si Fred et Vince ont la décontraction des insouciants, ils ont surtout l’engagement des passionnés et la rigueur des athlètes de haut niveau. De quoi nous faire décoller… par procuration, au moins.

+ d’infoshttp://soulflyers.com – facebook.com/soulflyers – Instagram.com/soulflyers

*Discipline de figures en chute libre à 3, reconnue depuis 2000 par la Fédération Aéronautique Internationale.
**Le BASE jump est un sport extrême consistant à sauter depuis des objets fixes, équipé d’un parachute et non depuis des avions. «BASE» étant l’acronyme des 4 catégories de points fixes «Buildings, Antennas, Spans, Earth».
*** Collectif de sportifs fondé en 2003 par Loïc Jean-Albert, Valéry Montant, Claud Remide et Stéphane Zunino.

UN ENDROIT POUR…

… en prendre plein la vue ?
Vince : Au sommet de la Tournette, avec une vue incroyable sur le lac d’Annecy et les sommets aux alentours.
Fred : Au sommet de Balme à La Clusaz : quelle vue sur les Aravis et le massif du Mont Blanc !
… buller ?
A la plage du Palace de Menthon-St-Bernard , on y va souvent pour pique-niquer avec les amis.
… se dépenser ?
Les combes des Aravis pour aller sauter en BASE jump ou décoller en parapente. Notre favorite, la combe de Bellachat à La Clusaz.
… faire la fête ?
La Scierie à La Clusaz, une super ambiance avec François !
… manger ?
La ferme des Vonezins à Thônes et la Scierie à La Clusaz !
Ton endroit doudou, celui où tu vas pour te ressourcer ?
A la maison !
Fred : J’habite à Thônes, avec une vue magnifique sur la Tournette !
Vince : Et moi, à Alex, au pied des Dents de Lanfon, c’est superbe !

Gaëlle Tagliabue

Gaëlle Tagliabue

Journaliste
SURNOM : Gaz, Gazou et toutes ses déclinaisons les plus suspectes. PERSONNAGE DE FICTION : Mercredi de la Famille Addams, j’adore son côté dark et cinglant sous ses airs d’enfant sage. OBJET FETICHE : La chanson qui colle à l’instant, elle me suit partout. ADAGE : "Mon principal défaut c’est de les avoir tous…" C’est de mon père, j’adore cette phrase. JE GARDE : Mes amours, mes amis. JE JETTE : Mes emmerdes, quoique... La peur et le doute… mes poubelles sont pleines ! DANS 20 ANS ? En escale entre 2 voyages, en train de raturer un carnet noirci de belles histoires.

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