pieds et poings levés
KIAIIIIIII… NON, JE N’AI TOUJOURS PAS DIT MON DERNIER MOT ET LA THÉRAPIE DU «CRI QUI TUE» ENSEIGNÉE PAR MAÎTRE MIYAGI M’A MÊME REDONNÉ TOUTE CONFIANCE POUR M’ACCROCHER ENCORE À L’IDÉE QU’UN JOUR JE SERAI UNE VRAIE SPORTIVE… UN JOUR…
Qui ne s’est jamais rêvé en karatéka auguste enfilant son karatégi impérial (kimono pour les incultes) pour y visser sa ceinture d’un geste noble et ainsi se dan-er au centre du dojo? Même s’il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’ai troqué mes fantasmes pour un legging et des baskets, flambant neuves (à force il a bien fallu investir) et choisi l’alternative du body karaté, un mix d’enchaînements rythmés et de techniques de karaté, pour m’y mettre.
AU TAPIS ?
C’est en retard et déjà suintante que j’ai rejoint le groupe de Margaux, déjà au taquet sur le parvis du Foyer d’Animation et de Loisirs de Thônes. En garde et en chaleur, je me suis postée direct sur mes ischios pour squatter encore et encore. N.D.L.R. : le squat est définitivement le mouvement qu’il va vous falloir intégrer une bonne fois pour toutes avant toute tentative de body-quelque chose! Un poing en avant, l’autre sur le plexus en guise de protection, il n’a pas été difficile d’imaginer la cible potentielle à laquelle j’ai infligé 12 séries de 8 directs, 16 uppercuts et 24 coups de pied retournés, en mode défoulement rageur. En toute maîtrise de soi, ça va de soi.
Bon j’avoue, j’en ai donné des coups de tatane, en avant, en oblique, sur le côté… Et fichtre que ça fait du bien. Enfin sur le coup surtout, parce que H +48, je vous passe la séance de ré- cup-massage à l’huile essentielle de Gaulthérie qui embaume (empeste?) aujourd’hui la salle de bains et les crissements de douleur que les petites fesses peu charnues de Numérobis posées sur mes cuisses endolories m’arrachent encore.
CHORÉ DE COMBAT
S’il existe plusieurs types de body karaté, plus ou moins dynamiques et plus ou moins cardio, maîtresse Margaux, elle, se la joue carrément punchy. Ancienne karatéka accomplie et régulièrement placée sur les podiums de la coupe de France de Body Karaté, Margaux impose son style funky et ça dépote. En décomposant quelques gestes techniques, en les accélérant et les enchaînant dans une vraie chorégraphie de combat, le Shihan du tatami qui dort en moi -tapie dans l’ombre sous une épaisse couche de flegme- s’est sentie pousser des ailes. A tel point que Margaux a vite remarqué la hargne sourde qui gronde en moi et qu’elle m’a promis que si je revenais, on essaierait cette fois les «battles». Voilà une coach qui sait motiver ses troupes!
C’est en sautillant que je suis rentrée chez moi, The eye of the tiger dans les écouteurs, en véritable Rocky Balboa de la montée d’escaliers, les poings en avant, manquait plus que le bandeau moite… Jusqu’à ce que je loupe la dernière marche… Aïe… Kiaïe…