un chalet à Megève

7 Nov 2020

Perle de culture

ON POURRAIT IMAGINER HEIDI DESCENDRE DE LA VALLÉE ET DÉBOULER EN RIANT DANS LE PETIT CHALET AUX VOLETS VERTS, MAIS QUELQUES CAISSES DE BOIS TAGGUÉES TROUBLENT MON TABLEAU CHAMPÊTRE… UNE SCULPTURE SAPIN PLUS LOIN ET MES DOUTES S’ENVOLENT, ÇA SENT L’ART À PLEIN NEZ, FLUMET PREND DES AIRS DE MUSÉE.

Et pour cause ! Baptisé Chalet du Collectionneur, le refuge, face au Mont Blanc, porte bien son nom. Et c’est toute la volonté de ses propriétaires, Armel Soyer et Gilles Pernet, d’en faire un lieu des curiosités.
Elle, est éditrice de mobilier d’artistes, lui, photographe professionnel, difficile de ne pas poser bagages et fibre artistique au même endroit, quand on s’éprend des alpages et qu’on a l’art dans la peau. Installés depuis 2015 avec leurs deux enfants, ces Parisiens d’origine ont d’abord jeté leur dévolu sur la Ferme de Prasset, avant de s’attaquer, l’œil coquet, à leur petite maison de bois annexe. Laissons à Armel le soin d’une visite guidée, ça ne manque pas d’air frais !

LOVE STORY

Et la propriétaire est totalement habitée. Par l’histoire des lieux, sa typicité et l’envie d’y apporter booste et créativité. “Avec mon mari, on aime l’architecture des montagnes, cette atmosphère authentique à laquelle on rajoute le design contemporain. C’est le challenge de notre vision que de mélanger les deux, en touchant le moins possible à l’état vernaculaire, sans être dans du froid ou des choses déjà vues mille fois.” Et question surprise, c’est plutôt réussi. Parce que si le chalet se fond dans le paysage, dès l’entrée, c’est le choc ! Pas de bidon de lait, ni de parquet râpé, pas plus de poêle bouillant que de rideau ballant et même si l’effet petite maison dans la prairie est démodé, personne ne s’attend non plus, à tant de modernité d’un coup. Et l’histoire, alors ?

SOFT STORY

Pas de panique, elle est là. Dans des recoins ou des détails affinés. Le cosy plaqué d’une chambre, la rambarde de l’escalier, une lauze rajoutée ou une vieille horloge conservée. Et puis ces chalets sont tellement typiques, pour le couple, hors de question de dénaturer : “Dans les années 50, beaucoup de gens vivaient dans des fermes si grandes qu’il était compliqué et onéreux d’apporter de la modernité. Ils faisaient donc le choix de construire un petit chalet tout confort devant pour pallier à cela, comme la dame qui logeait là. Elle gardait ses vaches, juste derrière, dans la ferme que nous avons rachetée et que nous habitons. Et quand le chalet a été mis en vente, on s’est dit qu’il était dommage d’avoir des voisins si proches. Alors on a racheté aussi et entièrement rhabillé de vieux bois.” Entre autre… Parce qu’en dehors du fait qu’il était inscrit dans les tendances de l’époque, niveau déco, le chalet, ce n’était pas la folie ! Etriqué, bas de plafond et plein de portes partout, ça manquait clairement d’air. “On a tout décloisonné et tout ouvert, il y avait beaucoup de petites pièces, comme le voulait la tradition de l’époque, par volonté de garder la chaleur au maximum. Sur le rez-de-chaussée, on a tout cassé pour créer un espace où on respire.” Trois coups de masse et des gravas plus loin, la lumière fût, enfin.

SOUS LES FUNS LIGHT

Place nette faite, le couple s’entoure de THG pour la robinetterie, Dédar et Bisson Bruneel pour les textiles, Norki pour les fourrures moumoute, et orchestre son chalet à 4 mains. Sapin brossé aux murs -teinté par le propriétaire-, touches de cuivre détonantes, marbre des Alpilles, tapisserie forêt noire ou tentures bouclettes, ils réchauffent l’ambiance et laissent parler leur créativité, mission : culture, évasion et curiosité. “L’idée est de vivre une expérience. A chaque fois qu’on pose son regard, on s’arrête sur une œuvre qui appelle à la réflexion, l’imagination, la déconnexion.” Et je confirme, le Chalet du Collectionneur réserve un beau voyage. Luminaires en biscuit de porcelaine et fer battu by Olga Engel, appliques Christopher Boots ou Miroir flocon Milovanov, chevets, casier à ski ou canapé douillet parachutent notre esprit d’un bout à l’autre de la galaxie, la tête penchée pour mieux voir, l’oreille tendue vers l’histoire : “La table à manger, par exemple, c’est Piet Hein Eek, une grande pointure du design qui l’a créée. Il travaille dans l’idée du up cycling depuis une dizaine d’années, il recycle tout, achète le bois par lots, les trie par couleurs et fait ensuite les pièces à la demande. Je lui ai commandé quelque chose de totalement all over, en immersion totale avec l’environnement et sa touche magnifique que sont ses vernis hyper profonds… Ça donne ce côté précieux à la pièce.

DANS UN ÉCRIN

Dans ce chalet musée où sculptures et mobilier d’artistes font la causette, l’art grimpe aux murs, aux rideaux et même aux bibliothèques. Ambitieux et un peu culottés, Armel et Gilles aiment avoir un temps d’avance en sublimant les vestiges d’époque. Visionnaires et chaleureusement installés, ils mènent à la baguette leur tendance ultra contemporaine avec panache et totale beauté : “on a essayé d’aller au bout du design, on a gardé les traces du passé et on les a mélangées. On peut avoir des matériaux classiques déjà vus et innover, ce n’est pas incompatible. Dans mon travail, mon ambition est d’écrire une page des arts décoratifs contemporains, dans l’idée de faire des nouvelles choses. Je me souviens de mon arrivée ici, alors que je commençais à mettre des plaques d’interrupteurs partout, l’électricien m’a gentiment dit que ça ne se faisait plus du tout. Je lui ai répondu avec humour que ça ne tarderait pas à revenir !” Voilà le sujet, bien éclairé.

Photos : Agence Pernet

Magali Buy

Magali Buy

SURNOM : Mag... (d'ailleurs activ'mag c'est pour moi, non ?) PERSONNAGE DE FICTION : Xéna la guerrière OBJET FETICHE : mon piano, il m’écoute, me répond et me comprend mieux que personne. ADAGE : « si tout le monde sait où tu vas, tu n’arriveras jamais à ta destination. Laisse-les croire que tu dors.» JE GARDE : mon mauvais caractère, ma langue bien pendue, mon cœur ouvert et mes yeux verts JE JETTE : mon insécurité, ma cellulite et ma paranoïa... DANS 20 ANS : la même en pire, si c'est possible !

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