une belle maizoonette

18 Nov 2019

in & out

QUAND UN BERNARD-L’HERMITE S’INSTALLE DANS UNE NOUVELLE COQUILLE, ELLE A ÉTÉ FAÇONNÉE PAR UN AUTRE MOLLUSQUE, MAIS C’EST LA COQUILLE DE SES RÊVES, IL N’A PLUS QU’À EN PEAUFINER LA DÉCORATION. PAS DE CRUSTACÉS ICI, SUR LES HAUTEURS D’EVIAN, MAIS UNE COQUILLE ULTRA CONTEMPORAINE QUI ACCUEILLE UNE FAMILLE MÊME PAS ERMITE, RAVIE D’EN IMAGINER L’INTÉRIEUR.

A l’intérieur donc, et aujourd’hui, c’est l’histoire d’un couple qui fonctionne aux coups de cœur et à l’intuition. Voire aux prémonitions. “Je prévisualise tout, explique le mari, appelons-le Jules. Dans ma tête, je dessine la manière dont les choses vont être placées, organisées, avant même que nous ayons trouvé l’endroit de nos rêves.” “C’est encore plus fou que ça, renchérit sa Julie. Pour notre précédent projet, j’avais rêvé un portail, une allée en graviers, un 2 dans l’adresse… Du coup, le jour où nous sommes tombés, presque par hasard, sur la maison qui réunissait ces éléments, nous l’avons achetée sans même la visiter!” Il leur suffit donc d’ouvrir la porte de cette construction moderne, en 2014, et de tomber, dans l’entrée, sur son escalier en béton suspendu, pour être conquis. “C’était exactement ce que nous voulions ! Evian nous paraissait pourtant trop loin par rapport à ce que nous recherchions, et nous ne voulions pas de bois, mais là, au premier coup d’œil nous avons su. On ne peut pas définir pourquoi on tombe amoureux, on n’a pas de base, de catalogue… C’est une question de ressenti, c’est épidermique.” Même si cette maison a déjà vécu, deux ans plus tôt, un premier amour.

EUX À LA COQUE

A l’origine de la construction de la coquille et de ses extérieurs, un couple de Morzinois, Karine et Pascal Baud, et un architecte thononais, Christophe Bondaz. “Nous voulions un pied-à-terre familial près du Lac, au bord du golf d’Evian, où il fait bon vivre, se rappelle Karine. Et nous avions envie de quelque chose de très différent de notre chalet montagnard, avec de grands volumes, de grandes ouvertures vitrées, pour faire corps avec la nature, la végétation qui nous entourait. Et nous avions aussi envie de mélanger du contemporain, du moderne, avec tout ce qui est bois, ce que Christophe a parfaitement compris”.
Premier élément phare donc, les ouvertures, et la lumière naturelle, qui s’infiltre partout. A travers une immense paroi vitrée qui s’étire du rez-de-chaussée jusqu’au toit, elle accompagne toute la montée d’escalier, pour inonder chacun des niveaux. Cette longue verticale de clarté encadre aussi une vue lac, dont on profite depuis la pièce à vivre, au 1er étage. Mais à laquelle on tourne rapidement le dos, l’œil attiré par d’autres sources de luminosité : trois des quatre faces du vaste espace regroupant la cuisine, la salle à manger et le salon, sont vitrées. Le soleil peut donc s’en donner à cœur joie et ricocher sur le sol miroir en béton ciré. “Avec toute cette lumière, même quand il faisait mauvais, on se sentait bien dans cette maison”. Qui, malgré les matériaux, verre, béton, inox, et les couleurs froides, gris, blanc et anthracite, reste chaleureuse.

 

BON… BAIES !

Parce que la lumière n’est pas seule à investir les lieux : par les baies, c’est toute la verdure du golf, à quelques mètres au-dessus, et du jardin, qui s’invite à l’intérieur. “On voulait vraiment que l’extérieur fasse corps avec l’intérieur, explique Karine. On a donc laissé carte blanche au jardinier, qui a ramené une sorte de rondeur par la végétation.” Et une alternative à la minéralité. Avec le bois de façade, l’ensemble des arbres et buissons répondent en effet à la pierre sèche, élément capital de l’identité de cette construction, qui, elle aussi, joue les liants entre intérieur et extérieur. On la retrouve en habillage des soubassements, en contrefort au bout de la piscine et dans la pièce à vivre. “On nous a dit que nous en mettions trop, sourit Karine, mais je voulais que ce côté brut contraste avec le reste, très travaillé, très moderne.”
Que Karine et Pascal auraient voulu plus moderne encore. Mais la réglementation locale ne les autorise pas à aller jusqu’au bout de leurs envies, et à couvrir l’ensemble d’un toit plat. Pour compenser, Christophe Bondaz leur imagine donc, pour la suite parentale, une chambre-cube qui ressort du bâtiment, comme suspendue sur le coin extérieur, et qui, elle, est recouverte d’un toit végétal… plat.

COMME DES BÊTES

Il y a 5 ans, les Morzinois quittent cette maison, qui ne correspond plus à leur organisation familiale, mais dans laquelle elle aura joué un rôle décisif : c’est à la suite de ce projet que Karine se lance en tant que décoratrice d’intérieur. Jules et Julie leur rachètent donc cette coquille pas tout à fait vide, dont ils font leur nid. Les volumes et l’omniprésence de la lumière leur donnent toute latitude pour la repenser comme une galerie. Sans en changer la tonalité initiale, mais à grands renforts de touches de couleurs, ces quinquas fringants, amateurs d’art contemporain et de culture pop y apportent ainsi leur patte. Ou plutôt celle d’un crocodile, d’un gorille, d’un bouledogue… Un bestiaire cocasse et chamarré, grandeur nature, dont la pièce maîtresse est une énorme tête de rhinocéros bleu vif qui trône au-dessus de l’escalier. En face de lui, c’est une authentique gouverne d’avion qui sert de bureau et côtoie toute une collection de crânes, d’humains ou d’animaux, de toutes tailles, couleurs et matériaux, ainsi que des créations et des toiles de jeunes artistes. Pour se sentir vraiment chez eux, Jules et Julie font un seul aménagement conséquent au rez-de-chaussée, concession à la passion de Monsieur pour les jeux vidéo et à celle de leur ribambelle de petits-enfants pour les dessins animés : une vraie salle de ciné, avec écran géant, véritables fauteuils de salle obscure et distributeur de pop-corn. Une vraie coquille dans la coquille, de quoi devenir ermite, à défaut de s’appeler Bernard.
Une coquille fin prête à vivre une nouvelle aventure. Avis aux amateurs !

+ d’infos : http://espaces-atypiques.com/annecy

Photos : Floartphotography pour Espaces Atypiques

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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