tour d’horizon

DES SALLES DE CINÉMA À LA PISCINE DES MARQUISATS, EN PASSANT PAR LE PROGRAMME IMMOBILIER L’AVANT-SCÈNE ET LE QUARTIER DU PARC DU TORIOLET, ANNECY JOUE LA CARTE DE LA MODERNITÉ VOIRE DE L’INNOVATION.

BOUCLE D’EAU ENTRE EN SCÈNE

Et si on se chauffait avec l’eau du lac ? Les habitants de l’agglomération d’Annecy pouvaient jusqu’ici consommer l’eau de «leur» lac à table et dans leur salle de bains⁽¹⁾ , bientôt, les résidents des immeubles de l’Avant-Scène (en lieu et place de l’ancien hôpital d’Annecy) pourront aussi se chauffer avec ! Une première en France.
Le principe est simple : “On aspire l’eau dans le lac, à une profondeur où la température est toujours à peu près la même (près de Boubioz). Elle passe par un réseau qui récupère ses calories, puis elle est rejetée dans le lac”, explique Thierry Billet, vice-président Air climat énergie du Grand Annecy.

Inédite en France, cette boucle d’eau énergétique est une solution cette boucle d’eau énergétique est une solution «hyper vertueuse» : le faible volume d’eau rejeté est identique à celui prélevé (environ 30 000 m³/an) et n’a aucune incidence sur le milieu naturel (aucun traitement chimique de l’eau). “Le prix sera le même que celui du gaz, mais il ne bougera pas, ajoute Thierry Billet. L’eau du lac n’est pas une énergie sur laquelle on peut spéculer” . Et de faire un rapide calcul : “Chauffer l’Avant-scène représente globalement 200 tonnes de carbone par an, avec la boucle d’eau, on passera à 2 tonnes !”⁽²⁾

Si, dans un premier temps, il s’agit d’alimenter l’Avant-scène, le raccordement des futures constructions du site Balleydier, de la piscine des Marquisats et de l’école d’arts est dans les tuyaux. “En 2020, on aura trois réseaux de chaleur vertueux en service : Novel avec la biomasse, Seynod avec la chaleur fatale de l’incinérateur et la boucle d’eau, annonce Thierry Billet. J’espère que l’on pourra en avoir trois autres, à partir de la chaleur fatale d’autres sites industriels.”

(1) 17 800 000 m3 d’eau distribués à 203 078 habitants/113 000 abonnés.
(2) pour des travaux estimés à près de 15 M€

PISCINE DES MARQUISATS : LE GRAND LIFTING !

Jugée dans un état de dégradation «avancée», pouvant être «préjudiciable pour la santé et la sécurité des usagers» Marquisats va profiter d’une vraie cure de jouvence. Un lifting pour mettre son «offre aqualudique désuète» à la page, mais aussi pour palier une «carence forte du territoire» en matière de plan d’eau. Bien plus qu’une rénovation, la «nouvelle» piscine des Marquisats sera ouverte à l’année, en tous cas 4 de ses 6 bassins : bassin d’apprentissage (200 m2), bassin d’activités (125 m2) et pataugeoire (40 m2) qui seront couverts, et le bassin nordique (1050 m2). La plaine de jeux (400 m2) et le bassin loisirs (600 m2) seront accessibles l’été. Inscrite dans une démarche «d’excellence énergétique et environnementale» (architecture bioclimatique, emploi d’énergies renouvelables et maîtrise énergétique et de gestion de l’eau), l’équipement annécien pourrait être doté d’un espace forme similaire à celui de la piscine de Seynod (plateau sportif, grotte de sel et sauna/hammam), complété de bassins d’activités et/ou de balnéo et de salles de cours collectifs.
D’un montant estimé entre 14,8 M€ et 19,35 M€ (sans ou avec l’espace forme), les travaux devraientt démarrer en novembre 2020 pour une livraison en juin 2022. D’ici là, les candidats au concours de maîtrise d’œuvre devront rendre leur copie (septembre 2019).

UN NOUVEAU CINÉMA POUR 2020 ?

Malgré plusieurs recours, le complexe Mégarama (et sa dizaine de salles) porté par la commune déléguée de Seynod pourrait voir le démarrage de sa construction cet été.
Depuis que la Commission départementale d’aménagement cinématographique a refusé l’implantation du cinéma en 2015, son futur exploitant, Mégarama, et les exploitants des salles existantes (Annecy et Aix-les-Bains) se sont plus d’une fois affrontés. Et même si la commission nationale a statué en faveur du projet (février 2016), un dernier recours est encore instruit. Verdict ce printemps.
“L’exploitant est confiant”, indique Olivier Barry, mentionnant qu’il s’agit d’un recours “sur un aspect formel”. Et le premier adjoint au maire de la commune déléguée de Seynod d’ajouter que le permis de construire délivré fin 2018 n’a pas été contesté. A l’horizon 2020, 9 salles et 1380 fauteuils devraient être créés ainsi qu’une vingtaine d’emplois. Une satisfaction pour Olivier Barry : “Au démarrage du projet, les analyses de la Direction régionale des affaires culturelles montraient que l’offre cinématographique du territoire était insuffisante. On a estimé que ce dossier était vraiment intéressant pour la renforcer, notamment à Seynod, ville en fort développement démographique et où il n’y a qu’une salle, l’Auditorium.” Ceci ajouté au fait que le projet occupera des terrains déjà construits (parking du centre commercial Géant). Pour la Ville, tous les voyants sont au vert.

MIXITÉ INTERGÉNÉRATIONNELLE AU CŒUR DU PARC DES TORIOLETS

180 logements – dont 57 sociaux et 9 dédiés à l’ADIMC 74⁽¹⁾ -, une maison de santé, une conciergerie, des parkings souterrains, un parc public… C’est ce que propose la commune déléguée de Meythet pour 2022-24, avec le programme du parc des Toriolets. Un nouveau quartier pour «renouer le bien vivre ensemble, de façon intergénérationnelle».
Exit le parking Lidl et l’ancien stade de foot ! D’ici cinq ans, c’est un tout nouveau quartier qui prendra place. Créé de toutes pièces par la Ville, l’originalité des Toriolets tient autant à son contenu qu’à la démarche suivie par les élus meythésans. Côté logement par exemple, familles, personnes âgées de plus de 65 ans et personnes handicapées se côtoieront. “Ce quartier sera ouvert, ajoute Christiane Laydevant, maire déléguée. Il aura des connexions avec le reste de la ville, mais aussi des espaces de convivialité, des espaces verts (4 à 5 000 m² de parc avec jeux, agrès de gym douce, jardin partagé…). Ce sera un endroit suffisamment grand pour que les habitants puissent se retrouver, et pas seulement ceux du quartier.”
Accompagnée par deux cabinets d’architectes, la Ville a discuté de son projet lors de six réunions publiques et s’est saisie du dossier avec « exigence », allant jusqu’à travailler sur l’exposition des appartements. “On a essayé d’aller le plus loin possible, résume Christiane Laydevant. Nous ne sommes pas parfaits, mais c’est un premier jet. A l’avenir, j’aimerais que les quartiers soient conçus comme ça. Tant pis si ça prend plus de temps !”

(1) Association départementale des infirmes moteurs cérébraux de Haute-Savoie, en complément du foyer de vie Le Goéland