verino : l’humoriste heureux !

6 Mar 2019

very very verino

Il a tout du bon pote : la mine réjouie, l’œil joueur et la vanne qui dépasse du holster. Avec ses airs d’adulte-mais-pas-trop, sur scène, Vérino raconte petits déboires et grands combats du quotidien. Les nôtres, les siens. La vie à deux, puis à trois, la place des femmes, celle des papas… avec un bonheur évident et tout à fait contagieux.

Mais pourquoi «Vérino» d’abord ? Parce qu’Olivier Balistro… Balostr… Balestri… Ah d’accord. L’auto-dérision, ce Mosellan de 36 ans la manie sur les planches à la perfection depuis une quinzaine d’années bientôt.

Après un DEUG de sport, il quitte «Nancy, sa place Stanislas et ses bergamotes pour s’installer à Paris, sa place Pigalle et ses sex-shops…». Il s’inscrit au Cours Florent, puis écrit, frénétiquement, et devient un habitué de toutes les scènes ouvertes de la capitale. Il enchaîne les festivals avant d’accepter, en 2011, de participer à l’émission «On n’demande qu’à en rire» de Laurent Ruquier, une sorte de télé-crochet de l’humour, où les candidats sont notés et doivent obtenir un score satisfaisant afin de rejouer la semaine suivante. Il y reviendra 4 saisons de suite. Aujourd’hui, plus à l’aise et efficace que jamais, il mime, joue, bavarde, entre stand-up et improvisation, avec l’envie de mettre le doigt sur le petit détail qui cloche. Et chaque semaine en fin de spectacle, «pour faire transpirer l’énergie de la scène» sur les réseaux, il retient son public, «Vous avez encore 5 minutes ?» et décortique l’actualité en direct sur le web. Jusqu’en juin, il poursuit sa tournée «des villes-presque» – Briec, presque-Quimper; Gorge, presque-Nantes… – Mais sera à Flaine, vraiment, le 14 février prochain.

Activmag : Vous avez toujours voulu être humoriste, mais quand est-ce vraiment devenu une réalité, dès la cour de l’école ou la 1ère fois que êtes monté sur une scène ?
Vérino :
Après ça encore… D’abord, il y a l’envie de faire rire et le fait de se rendre compte qu’on y arrive ; ensuite, on fait rire les gens qu’on ne connaît pas, et ça, c’est une sacrée étape ; mais je crois que le vrai cap, c’est de réaliser que ce n’est pas du hasard. Au début, on est marrant une fois par semaine, si les lunes sont bien alignées, si on a confiance, si le public est sensible à ce qu’on fait. Mais le moment où je me suis dit que j’étais réellement capable de faire ce métier, c’est quand j’ai joué plusieurs fois par semaine et que, plusieurs fois par semaine, j’étais marrant.

Vous avez enchaîné la scène, la télé, YouTube… Qu’est-ce qui vous procure la plus grosse montée d’adrénaline ?
Là, en ce moment, c’est vraiment YouTube, parce qu’on réunit les trois univers, scène, télé et internet. J’ai un public, pas de montage sur le moment, les gens dans la salle voient directement ce qui se passe et c’est en réaction immédiate, puisque je le poste en plus en live sur Facebook. Je suis donc totalement sans filet, et tous les vendredis, il faut que je sorte un 7 minutes. Quand ça marche, j’ai vraiment la sensation d’avoir réussi un truc. Je ne suis pas un grand traqueux, tous les soirs je rentre sur scène comme dans ma cuisine, mais ça, ça m’oblige à être traqueux, cette adrénaline du vendredi, elle me rend vivant.

Est-ce qu’on ne devient pas complètement accro à ce rire qu’on déclenche ?
En début de carrière, c’est comme une espèce de drogue, mais je pense que pour continuer, il faut pouvoir devenir accro à la création et non au résultat de la création. Sinon, on ne fait ce métier que pour les rires. Et on en veut au public quand il ne rie pas ! Moi, je le fais pour raconter des choses, ensuite les gens rient s’ils en ont envie. Je crois que ma drogue la plus forte maintenant, c’est l’écriture.

Le rire, l’écriture… Vous tournez à quoi d’autre ?
J’ai un problème, je suis un des rares humoristes heureux, je crois que c’est assez rare dans ce métier, il n’y a que des gens déprimés autour de moi, qui racontent leur peine sur papier. Moi, j’ai trois enfants géniaux, une femme avec qui je vis depuis 19 ans et qui est merveilleuse… Ce sont mes drogues, pour le coup, encore beaucoup plus fortes que la scène ou le stand-up ! Mes parents étaient très chrétiens, pour eux le travail se faisait dans la douleur. Et pour moi, non, le travail se fait dans la joie, dans le rire. J’ai réussi à en faire mon métier et j’ai envie que mes fils voient ça, qu’ils se disent, «en fait, ça peut être cool la vie», et qu’ils cherchent à être heureux quand ils seront grands. Mon challenge, c’est donc de réussir une carrière sans être dépressif !

A quand remonte votre dernier fou-rire ?
Hier ! Mon fils de 8 ans, le grand, m’a envoyé une vidéo où il se filmait avec un emoji, une tête de mort. Ça fait des plombes qu’il veut un animal et il me dit : “Papa, je veux un faucon, sinon…” ça dure 20 secondes et il joue le truc super bien.

Qu’est-ce qui vous fait marrer de manière générale ?
J’aime bien l’échec, ça, ça me fait beaucoup rire. Les gens sûrs d’eux qui arrivent avec un «c’est comme ça qu’on fait» et ça tape à côté, je passerais ma vie à les regarder. Je trouve que ça remet les choses en place.

Vous avez récemment commencé à décerner le prix du «J’aurais mieux fait de fermer ma gueule», à Yann Moix ou Benjamin Griveaux, mais vous, quelle est la dernière fois que vous auriez mieux fait de la fermer ?
Ça m’arrive souvent… Mais je crois que c’était le jour où j’ai fait une vidéo sur la transition sexuelle de Caitlin Jenner. Quand on s’attaque aux transgenres, il faut être ultra renseigné, et je ne l’étais manifestement pas assez… J’ai fait des blagues sur le sujet, évidemment bienveillantes, mais qui ont pu être mal interprétées par certains trans’, parce qu’eux vivent dedans au quotidien, et que la maladresse à longueur de journée, pour eux, ça devient de la mauvaise volonté. J’ai écrit un petit mot pour m’excuser.

Dans vos vidéos, vous vous inspirez de l’actualité, si vous pouviez passer une heure dans la peau d’un homme politique, qui choisiriez-vous ?
Je crois que c’est Xi Jinping qui m’intéresse le plus en ce moment, puisqu’il a décidé qu’il serait président à vie, qu’il est en train de transformer la Chine en une puissance incontournable et qu’il a tous les pouvoirs dans ce pays-là. J’aimerais bien être dans sa tête pour voir exactement quelles sont ses intentions, si elles sont bienveillantes ou s’il amorce un totalitarisme à l’échelle planétaire…

Si vous pouviez passer un jour dans la peau d’une femme ?
La mienne !… Pour voir si je suis bon au pieu, ou pas du tout… Et puis je trouve que c’est une excellente maman, donc j’aimerais bien être dans sa tête pour voir ses schémas, je suis curieux de voir comment ça fonctionne.

Si vous pouviez passer une semaine à une autre époque ?
Le futur, clairement ! Parce que dans le monde dans lequel on vit, on est quand même très centré sur notre petit estomac, notre petit ego, du coup, tu fais juste un saut de 50 ans et tu vois que tu n’existes plus déjà… et puis j’aimerais voir si tous nos combats ont mené à quelque chose.

Dans votre wishlist, que reste-t-il comme rêves à réaliser ?
J’ai semé plein de petites graines, parce que je veux être heureux toute ma vie, mais il n’y en a aucun qui soit encore entièrement réalisé. Mais là tout de suite, j’aimerais bien la Porsche 911 en Lego Technic.

+ d’infos :
verino
.fr

Photos : Julien Weber

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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