VISITE DE MAISON, à Charbonnières

22 Fév 2022

AU PREMIER REGARD

Dans les films romantiques, il y a évidemment les histoires de passion immédiate, de coup de foudre, d’amour au premier regard. Mais l’autre schéma classique, ce sont deux personnages que tout oppose, qui commencent par se mépriser avant de succomber. À Charbonnières-les-Bains, c’est un peu ce qui s’est passé.

« Quand on est arrivés ici, j’ai détesté ! Je ne m’y sentais pas bien. Il m’a fallu 8 ou 10 mois pour être inspiré…” On l’aura compris, cette maison n’est pas un coup de cœur pour Lionel Levy. Il l’a achetée dans la précipitation -“j’achète toujours dans la précipitation”, reconnaît-il- après avoir vendu la précédente, une construction des années 80, sans charme particulier, qu’il avait convertie en villa contemporaine avec piscine intérieure, salle de ciné et boîte de nuit.
Convertir, transformer, ré-inventer des lieux, c’est son truc. Un manoir du XVIIIe, un loft minimaliste ou un pavillon de lotissement… Tous les quatre à cinq ans, il embarque famille et collaborateurs pour un nouveau défi, à une nouvelle adresse. Car il travaille où il vit, et sa passion, c’est justement de rénover des bâtiments.

LA JACHÈRE APPRIVOISÉE

Avant il les vendait. Mais passionné d’art et de mode, issu d’une famille implantée dans le milieu de la haute-couture lyonnaise -le créateur de robes de mariées Max Chaoul, décédé en 2020, était son parrain-, il ne s’épanouissait pas totalement. Il s’est donc mis à racheter et réhabiliter, en imaginant même la déco et le mobilier. “De fil en aiguille, les gens sont venus me chercher pour les aider dans leurs projets.” Et il y a pris beaucoup de plaisir. Au point de lancer, en autodidacte, sa propre agence d’architecture d’intérieur. C’était il y a 15 ans. Et quoi de mieux, pour stimuler son inventivité, que d’habiter ses propres chantiers ? À Charbonnières-les-Bains, ancienne station thermale à proximité de Lyon, c’est donc sur une propriété très récente, cubique, à toit plat, qu’il jette, sans émotion, son dévolu. Il installe ses bureaux dans le garage, ne sachant pas trop quoi faire du reste. “Les murs étaient oranges, les portes toutes petites, l’ensemble plutôt fermé, très sombre, un peu bricolé, avec une minuscule terrasse sur un terrain très raide qui descendait en pente vers le ruisseau.” Pour se donner du cœur à l’ouvrage, il commence donc par travailler les extérieurs. A grands renforts d’enrochement et de paliers, il relie maison et garage par une vaste esplanade en bambou qui accueille un couloir de nage. Le talus est dompté, la machine lancée, l’endroit commence à lui parler.

NOIR C’EST NOIR

Sans modifier la structure, on a complètement repensé l’intérieur, en commençant par ouvrir les espaces pour dégager de beaux volumes”. Et ça, on s’en rend compte avant même de franchir le palier. En effet, deux parois de la maison sur quatre, très généreusement vitrées, permettent de visualiser d’un seul coup d’œil la hauteur dans la pièce de vie. Avec cette abondance de luminosité, en déco, Lionel a pu jouer la carte des couleurs sombres sans arrière-pensée. La dominante ? Du noir mat, pour le mobilier -dont lui et ses collaborateurs ont d’ailleurs dessiné et fabriqué certaines pièces, comme la table à manger ou le meuble de rangement du bureau à l’étage- ou pour la cuisine, dans laquelle le velouté des plans de travail en fenix, une sorte de résine extrêmement résistante et douce au toucher, répond à celui des placards.
Grands les placards, comme le sont également les portes de chaque pièce, qui courent du sol au plafond, afin d’accentuer l’effet de hauteur, et sont recouvertes d’un revêtement effet cuir, pour se fondre dans le décor. Car dans cet espace ouvert, l’idée est aussi de faire disparaître tout ce qui pourrait être inesthétique : les charnières sont invisibles, l’électro-ménager encastré, et les soffites -décaissements de faux-plafond- masquent gaines, câbles ou climatisation… Mais revenons à ce qui se voit, et à la palette ! Jusque dans les deux chambres, le noir côtoie donc du gris foncé pour les escaliers en béton ou les murs, sur lesquels les grandes dalles de kerlite, un grès cérame ultra fin, renforce le sentiment d’élévation, de hauteur ; et enfin du gris plus clair au sol. Cette déclinaison appelle en contre-point des touches de bois clair qui réchauffent l’atmosphère, apportent du relief et de la matière.

IDENTITÉ RÉVÉLÉE

Mais on peut se douter, au rouge vif des lunettes hexagonales du maître des lieux, qu’il n’est pas resté longtemps sans égayer cet ensemble à coups d’éclats de couleurs. Les plus évidents sont les toiles de l’artiste lyonnais Frédéric Adrait, une série de regards et de portraits urbains qui vous interceptent d’une pièce à l’autre. Et un peu partout, Lionel a également glissé des clins d’œil, des références, au street-art avec ses bombes accrochées au mur par la peinture ; au cinéma ou au comics avec des stickers qui transforment les luminaires en négatifs photos ; au design, avec toute l’artillerie des lampes Gun de Starck, l’incontournable Pipistrello, le Balloon Dog de Jeff Koons… Ou les assises surprenantes des Italiens avant-gardistes d’Edra, comme cet énorme ours polaire –noir évidemment !– sur sa banquette-banquise, contre lequel on peut se pelotonner pour regarder la télé, et ce fauteuil drapé de fourrure douce, aux allures de Mont-Blanc au marron, pour prendre le thé.
Au final, dans cette maison qu’il a appris à aimer, Lionel s’est amusé. Il a cherché à faire sourire et étonner, mais surtout à donner, à cet intérieur qui n’en avait pas, une identité. Son identité.

+ d’infos : rehome.fr

Photos : Sabine Serrad

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