visite -une maison à Lyon Montchat-

6 Nov 2019

la fabrique des familles

DANS UN QUARTIER PAVILLONNAIRE DE LYON, À MONTCHAT, UN ATELIER DE CAOUTCHOUC AU FOND D’UNE COUR SERT DÉSORMAIS À ÉLABORER UNE VIE DE FAMILLE D’EXCELLENTE QUALITÉ. PETITES LEÇONS DE FABRICATION AVEC SA PROPRIÉTAIRE, ARCHITECTE D’INTÉRIEUR.

Ingénieur travaux de métier, Julie Coulon s’est occupée de suivis de chantiers pendant 15 ans, à Paris, pour le compte de grosses opérations immobilières, lotissements et consorts. Deux bambins et des envies d’échelles plus petites la placent dans l’heureuse catégorie des fraîchement «reconverties». Après une formation, notamment en ergonomie et optimisation de l’espace, la voilà donc architecte d’intérieur, à son compte, avec «La table à dessins». De son passé sur les chantiers, cette Savoyarde a gardé un amour intact pour tout ce qui est technique et «dépatouillage des problèmes». C’est précisément quand ça coince qu’il faut analyser, trouver des solutions, travailler les circulations et l’organisation des pièces. Un coin pour chacun et des espaces pour tous, un équilibre apte à cultiver le bonheur collectif, tel est l’esprit ! Et puis quand c’est trop facile, quel ennui !
Ce n’est donc pas complètement un hasard quand Julie et sa famille tombent sur ce rez-de-jardin d’un ancien atelier de caoutchouc dont l’architecture date des années 50. On y fabriquait «des enrobements de petites roues». Mais l’âme du site a été gommée. Pour autant, Julie en repère d’emblée le potentiel. Y a du boulot sur la planche et c’est tant mieux.

ESPRIT INDUS, ES-TU LÀ ?

La manufacture est restée dans son jus, sans modifications, jusque dans les années 90, époque à laquelle les héritiers de la famille revendent l’atelier en lots de quatre plateaux d’habitations de 150 m2 chacun. Les nouveaux propriétaires, chacun de leur côté, s’empressent de gommer les traces de ce passé industriel. Les poutres en béton sont planquées derrière un déluge de cloisons et de sous-plafonds.
“Quand j’ai visité l’appartement, je me suis dit qu’il fallait absolument retrouver une partie de l’histoire du bâtiment, visuellement. A commencer par remettre à nu les poutres en béton banché. C’est particulier, mais j’adore le rendu, car on peut apercevoir les veinures du bois qui a servi à couler le béton”.
Des verrières en métal brut costaudes sont réintroduites pour définir les espaces, gagner en transparence et filer la métaphore indus’. La démarche s’avère payante : bien que s’ouvrant sur le jardin, l’appartement vivait jusqu’ici dans une demi-pénombre. En découvrant les plafonds d’origine en béton, eux aussi, on a également retrouvé les 4 mètres de hauteur jadis indispensables à l’installation de machines, et la lumière qui manquait, par la même occasion. “On est revenu également à l’idée de grands plateaux d’antan, mais avec trois chambres”. D’ailleurs, en arrivant, les visiteurs sont saisis par l’impression d’espace, d’autant que les transformations aspirent le regard vers le jardin, ce qui apporte encore plus de profondeur aux pièces.

VIVONS CACHÉS…

Solides, bien isolées, les baies vitrées en aluminium ont été conservées, ce qui décuple le cachet «atelier» du logis familial. Quant aux façades, elles sont restées fidèles à elles-mêmes, très brutes. L’absence de fioritures tranche avec les coquettes villas des alentours. Le quartier de Monchat abrite en effet de nombreuses maisons individuelles datant des années 30. A cette période, une flopée d’artisans se fait construire des demeures bourgeoises, en front de rue, gage de leurs entreprises florissantes. Ces derniers installaient souvent leurs mini-usines en fond de jardin, juste derrière leur adresse domestique. Ainsi, l’appartement/atelier de Julie se retrouve en arrière cour et profite d’un calme rare. Que du bonheur !

LE TOUR DU PROPRIÉTAIRE

Julie Coulon a plus d’une idée dans sa besace et imagine une promenade intérieure tout autour de l’appartement. En rééquilibrant les espaces, notamment entre les deux salles de bains, l’une trop spacieuse, l’autre pas assez, l’architecte d’intérieur a récupéré de la surface pour créer une sorte de coursive permettant de faire le tour du logis sans avoir à respiration supplémentaire ludique : on peut entrer d’un côté et sortir de l’autre, sans se marcher sur les pieds.
Côté déco, partout règne un mélange de couleurs, de motifs, de mobilier déniché en brocantes, mais aussi dans les greniers familiaux : des persiennes provençales reprennent du service en placard, dans le salon. Il faut dire que l’idée de recyclage est chère à la décoratrice.

Y compris en ce qui concerne les volumes d’un intérieur eux-mêmes. “Il y a tellement de personnes qui n’en peuvent plus de leur appartement et qui rêvent de déménager. Alors que parfois, avec un peu d’ingéniosité et d’imagination, repenser son chez-soi représente une solution plus économique et moins fatigante, qui permet de s’adapter à l’arrivée d’un enfant, au besoin de disposer d’un espace bureau, en réaménageant des combles par exemple. Recycler, c’est l’avenir…” Si c’est Julie qui le dit…

©Sabine Serrad

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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