Immersion au Japon

3 Juil 2020

FOULE DE NOËL

QUAND LES PLAGES IMMACULÉES, LES GRANDS ESPACES ET LA DÉCONTRACTION SONT VOTRE QUOTIDIEN, À QUOI RESSEMBLE VOTRE DÉPAYSEMENT ? A LA VILLE, DENSE, FOISONNANTE, CLIGNOTANTE ET BRUYANTE, ÉVIDEMMENT ! C’EST COMME ÇA QU’EN PARTANT D’AUSTRALIE, VOUS VOUS RETROUVER À PASSER NOËL AU JAPON.

Juliette et Lewis

Pour mettre un point final à 2019, ni dinde ni bûche, ni huîtres, ni pavlova… Cette année, Juliette et Lewis ont opté pour un menu haricots noirs, anchois séchés, racine de lotus et omelette sucrée, soit Osechi Ryori, le repas traditionnel du Nouvel An au Japon. Depuis trois ans, Juliette Sirieys, 24 ans, a quitté Rumilly pour s’installer à Adélaïde, capitale de l’Australie Méridionale (South Australia). Elle est responsable d’un caveau de dégustation dans la région viticole de Mc Laren Vale et vit donc avec Lewis Potter –le cousin surfer d’Harry–, photographe culinaire –mais pas seulement–, grand voyageur et fan de l’Empire du Soleil Levant. En décembre, au sud de l’Equateur, c’est le début de l’été. Pas de givre sur les sapins –en même temps, il n’y a pas de sapins– et Santa se balade en maillot de bains, sa planche de surf à la main. Pour l’esprit de Noël, on repassera ! Les deux jeunes gens n’ont donc aucun scrupule à mettre les voiles et préfèrent s’offrir un billet d’avion pour un trip nippon. Mais quand on habite au bout du monde, on ne s’évade pas comme ça. “Pour ça, l’Europe est fantastique, on passe d’un pays à l’autre facilement. Il y a deux ans, par exemple, on a fait un grand tour en van : France, Italie, Slovénie, Croatie, Grèce, Bulgarie… Ici, tout est loin pour voyager, alors le Japon, dans le même fuseau horaire, c’est finalement assez accessible.” Même à plus de 15 heures de vol.

Shinjuku

AU KART DE TOUR

Après deux escapades là-bas, « Lew » –prononcez lou– a déjà ses marques dans l’archipel et rêve d’y habiter. Mais pour « Ju » –prononcez ju–, c’est une première : “Je m’attendais au monde et à la frénésie, mais moins aux distances. Tokyo est vraiment énorme, plein de petits quartiers qui sont des villes dans la ville, on pourrait passer une semaine dans chacun d’entre eux sans avoir tout vu ! Et visuellement, c’est très graphique, il y a de la lu- mière partout, de la musique dans les rues, on est sollicités tout le temps.” Emportés par la foule, ils marchent, marchent et marchent encore… Plus de 25 km en 4 jours !

Ginza

Mais un soir, ils se laissent pousser des roues. Glissés dans la peau de personnages de jeux vidéo, ils embarquent pour une séance de Mario Kart en live action. Au ras du sol pendant 2 heures, ils font le tour d’Asakusa, un des quartiers les plus touristiques et populaires de la capitale, qui regroupe à la fois son plus vieux temple, la tour la plus haute du monde et les bars dans lesquels les Tokyoïtes se retrouvent en fin de journée. Même sans jouet sous le sapin, on peut retomber en enfance ! Parce qu’au Japon, ce n’est pas à cause du climat qu’on ne trouve pas les marqueurs de Noël, c’est culturel : seuls 2 % de la population sont de confession chrétienne. Il s’agit donc plus d’une fête commerciale importée, comme Halloween ou la St Valentin, que d’une tradition. “Du coup, ce n’est pas un jour férié, mais il y avait quand même un gros sapin illuminé au fameux carrefour de Shibuya (N.D.L.R. : le plus gros de la métropole, que traversent chaque jour plus de 100 000 piétons).

Salle de Pachinko, quartier de Shibuya

IMPRESSIONS, SOLEIL LEVANT

Pour les Japonais, c’est le passage à la nouvelle année qui est la fête familiale la plus importante. A cette occasion, il est de coutume de faire le grand ménage dans les maisons afin de les débarrasser de la saleté des 12 mois écoulés. Au bureau aussi, table rase des conflits et des difficultés rencontrés, chefs et collègues se retrouvent pour des soirées Bounenkai, où le saké aide à se purifier, à absoudre et à littéralement « oublier l’année ». Juliette et Lewis eux, n’effacent pas 2019, mais ils en célèbrent la fin avec des inconnus, “des gens qu’on ne reverra jamais, c’est particulier, mais c’est sympa”, dans une auberge de jeunesse à Kyoto.

Temple de Kiyomizu-Dera – Kyoto

C’est beaucoup plus petit, les bâtiments sont moins hauts et il y a tout un héritage qu’on ne trouve pas à Tokyo, comme le temple d’Inari, le plus grand sanctuaire shinto du Japon, qui se trouve au cœur d’un immense parc. Le soir du 31, des gens qui travaillaient dans l’auberge nous ont emmenés faire un tour des endroits symbo- liques de la ville, principalement des nombreux et magnifiques temples, dans lesquels les familles vont prier à partir de minuit.” Les Japonais sont aussi très nombreux à s’y rendre aux aurores, pour assister au premier lever de soleil, censé porter bonheur pour l’année qui commence.


Tokyo
Tsukiji

MARCHÉS COUVERTS

5 jours et 20 minutes de train plus loin, c’est dans la plus occidentale des villes nippones, Osaka, que Juliette et Lewis se perdent. “C’est un peu la Marseille de l’archipel : alors que les Japonais sont beaucoup dans le contrôle, là, ils étaient plus déjantés, en roue libre, on a croisé des gens ivres dans la rue, ce qu’on n’avait pas du tout vu ailleurs, mais c’est peut-être aussi parce qu’on s’est retrouvés dans des quartiers plus… festifs.” En cherchant le marché de Kurumon Ichiba, le « garde-manger d’Osaka », ils tombent en effet sur un autre quartier très typique : “c’était mignon, poétique, avec des petites maisonnettes, comme des restaurants, et de belles lumières, Lew prenait des photos… Mais on s’est rendu compte qu’autour de nous, il n’y avait que des hommes, et qu’au rez-de-chaussée des maisons, dans des pièces ouvertes sur la rue, il y avait des jeunes filles, très belles, pas nues, mais dévêtues, avec à chaque fois une dame plus âgée qui racolait les passants…” Avec plus de 200 maisons closes, officiellement non autorisées, mais tolérées, Tobita Shinchi est en effet le plus vieux quartier rouge du Japon. Mais malgré la couleur, toujours pas de Père Noël en vue…

photos Lewis Potter

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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