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les protections, on s’en tamponne ?

aucune règle ?

Gentes dames et demoiselles, je vous mets au défi de me dire de quoi sont réellement faits nos serviettes et tampons hygiéniques… Le plus grand mystère plane sur la question, et mon petit doigt me dit que les fabricants auraient quelque chose à cacher…

Tout d’abord, il faut rendre hommage à Mélanie Doerflinger, une jeune Parisienne qui a lancé une pétition sur change.org, interpellant la marque Tampax : “Bonjour Tampax, où est la composition des tampons ?”. Malgré 260.000 signatures, les grandes marques se justifient derrière le manque de législation et le manque de place sur les boîtes… pathétique…

ON NOUS CACHE TOUT, ON NOUS DIT RIEN ?

Mélanie avait été choquée par l’histoire de cette mannequin américaine amputée d’une jambe après un syndrome du choc toxique (SCT) à cause d’un tampon hygiénique. “Je savais que ce syndrome existait, c’est écrit sur les boîtes de tampons, mais, avec cette histoire, le risque s’est cristallisé. On fait attention à ce qu’on mange, mais les tampons, alors qu’ils sont en contact étroit avec notre corps, on ne sait rien dessus”, s’indigne-t-elle. A son tour interpelé par la pétition de Mélanie, le magazine 60 millions de consommateurs a réalisé en 2016 une étude approfondie sur la question et le résultat vaut le détour…

UN SUBTIL COCKTAIL
DE SUBSTANCES CHIMIQUES DANS NOTRE CORPS

L’équipe du mensuel a réalisé des analyses sur onze références différentes de protections féminines, et certaines – heureusement pas toutes – révèlent la présence de substances toxiques potentiellement dangereuses pour la santé : traces de dioxines et de polluants industriels dans les 3 plus grosses marques de tampons, ainsi que du glyphosate (la substance active du Roundup !). Enfin, des résidus de pesticides dans des serviettes hygiéniques d’une marque également très connue…

Certes, les relevés indiquent une présence relativement faible de ces éléments toxiques, mais comme le fait remarquer le Dr Jean-Marc Bohbot (infectiologue et directeur médical à l’Institut Fournier) : “ce n’est pas parce que les risques sont faibles que l’on peut garantir le risque zéro. En l’absence d’étude sur le passage systémique de chaque substance à partir du vagin, on ne peut rien conclure. D’autant que le vagin a une perméabilité très sélective en fonction des substances”.

UN RISQUE INSIDIEUX

Les protections hygiéniques étaient à la base constituées à 99% de pur coton. Aujourd’hui, ce sont des matières premières moins chères, comme la viscose, la rayonne, ou le polyéthylène, qui sont utilisées pour leur fabrication.

Ces substances, comme les dioxines et les pesticides, que l’on retrouve dans ces matières premières perturbent en profondeur le système endocrinien. Or, il est toujours extrêmement difficile d’établir un lien direct entre le déclenchement d’une maladie chronique, et les perturbateurs endocriniens… Cet état de fait tranquillise les industriels, certains qu’il sera impossible de remonter jusqu’à eux… La voie royale en somme…

Pourtant l’OMS a démontré que ces substances pouvaient être responsables de troubles au niveau de la procréation, du développement, du système immunitaire ou hormonal, et peut être à l’origine de certains cancers…

Les industriels mettent l’accent sur les faibles quantités de ces substances, mais aussi sur l’utilisation ponctuelle de ces produits. Pourtant, certaines femmes utilisent des protège-slips quotidiennement, et en tout état de cause, en moyenne 5 jours par mois pendant 35 ans ! Une raison valable d’exiger un peu de transparence, non ?

© alessandra desole

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