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A L’ECOUTE DE SES OREILLES

Young woman talking on a pink background

ON VA FAIRE SAUTER LE BOUCHON!

LES SYMPTÔMES SONT BÉNINS, MAIS FORTEMENT DÉSAGRÉABLES. C’EST UNE BAISSE DE L’AUDITION QUI EST LE SIGNE LE PLUS CARACTÉRISTIQUE DE LA FORMATION D’UN BOUCHON DE CÉRUMEN ET NON PAS DE «CIRE HUMAINE» ! ALLÔ, TU M’ENTENDS ?

PAR CHRISTINE MOUEZ-GOJON

Acouphènes, bourdonnement, sensations d’oreille bouchée, effets larsen avec sifflements lancinants… Un faisceau d’indices qui peut caractériser l’accumulation de cire dans le canal auditif externe. Une fois, le diagnostic établi : ne pas psychoter, ni culpabiliser, car contrairement à une idée reçue, la présence de cérumen ne correspond pas à un manque d’hygiène. On a tous de la cire dans les oreilles. Il s’agit d’une substance naturelle et protectrice. Seulement, point trop n’en faut. Le cérumen peut s’accumuler au fond du conduit, et, a fortiori s’il est régulièrement tassé contre le tympan par des cotons-tiges (première cause de la formation d’un bouchon). Il arrive, pour des raisons génétiques ou environnementales, que le cérumen ne s’élimine pas naturellement, c’est alors que le bouchon se forme. Le stress et l’anxiété peuvent également déclencher une surproduction de cire.

EFFETS BARRIÈRE

Le cérumen est un cocktail de cellules mortes, de minéraux, d’acides aminés, salicyliques, de corps gras… mélange de sécrétions issues des glandes sébacées situées dans la partie cartilagineuse du conduit auditif. Il sert à le lubrifier, prévenant son dessèchement. Il joue un rôle important en assurant la protection mécanique et chimique du tympan, en piégeant les bactéries, les particules toxiques que l’on retrouve dans l’air ambiant (corps étrangers, insectes, eau, poussière…). Avec l’âge, le cérumen devient plus sec, plus dense, plus délicat à évacuer. Dans certains cas, le bouchon, quand il est ancien, a tendance à se dessécher et à durcir. Il peut même adhérer au tympan et s’avérer difficile et douloureux à extruder.

COMME UN TIRE-BOUCHON

On connaît plus festif que de déboucher une oreille… On considère que vous êtes prioritairement à risques de «fabriquer» un bouchon de cérumen, si vous portez un appareil auditif ou si vous utilisez fréquemment des bouchons d’oreilles pour atténuer les effets des décibels qui vous entourent. Idem, si vous êtes un adepte des cotons-tiges ou si la forme de votre conduit auditif empêche l’élimination spontanée de la cire. Quoi qu’il en soit, mieux vaut faire pratiquer cet acte un tantinet barbare par un médecin généraliste ou un ORL afin de pallier tous risques de lésion du tympan. Si vous vous sentez d’attaque pour procéder vous-mêmes à l’intervention, assurez-vous au préalable de l’intégrité de votre tympan par un professionnel de santé. Des préparations auriculaires qui vont ramollir le bouchon, à utiliser en gouttes, sont en vente libre dans les pharmacies. Autre protocole : par lavage d’oreille (eau tiède savonneuse, bicarbonate de soude)… Faites-vous assister par un proche, car ce n’est pas une partie de plaisir. Reste l’otoscopie : le praticien retire le bouchon par aspiration avec une pince adaptée. Et puis, oubliez les recettes de grand-mère… Rien de plus safe que le geste d’un pro…

Image : © Tierney

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