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santé : le syndrome d’Alice

T’aurais pas la berlue ?

Lewis Caroll souffrait probablement de ce trouble neurologique qui modifie la perception de l’espace, du temps et de sa propre image. On l’appelle le syndrome d’Alice au pays des Merveilles en référence au conte onirique écrit par l’écrivain en 1865. Non, mais je rêve !

Imagine-toi : victime d’hallucinations visuelles multiples et d’une distorsion de la réalité. Comme si tu te regardais dans un miroir déformant. Ou bien comme si tu étais à la fête foraine, en repérage d’une attraction juste programmée à te faire peur. Tes membres s’allongent, se tordent… Tu as l’impression d’être trop grande ou trop petite par rapport à un environnement que tu ne maîtrises plus. Des troubles auditifs, une perception altérée de la vitesse, des visions impressionnantes et spectaculaires… Il y a de quoi être déstabilisé !

Allégorie étrange 

Comme la jeune héroïne de L. Caroll, tu es soudain plongée dans un monde psychédélique… Et tu n’as même pas fumé ! Tu présentes des symptômes allégoriques, sous l’appellation de «syndromes de Todd», du nom du psychiatre britannique qui en fit la première description dans les années 1950. Il fait partie de la famille des troubles du schéma corporel dans laquelle on retrouve le syndrome du membre inférieur (douleurs après amputation). Cette pathologie n’est pas dangereuse, mais très impressionnante pour celui qui la vit. Elle peut provoquer de graves crises de panique et leurs fréquences sont compliquées à évaluer. Sous une forme atténuée, elle pourrait affecter 30% de la population à un moment ou à un autre de la vie, mais ce sont les enfants (entre 4 et 16 ans) qui sont plus particulièrement touchés. Une crise dure quelques minutes, mais elle peut se répéter plusieurs fois par jour et l’attente de sa venue, susciter une angoisse abyssale. 

A l’aune du cauchemar 

Ce n’est pas une maladie psychiatrique. Elle est généralement liée à l’existence de migraines fortes et récurrentes. Ce sont elles qui altèrent la perception de la réalité. La vascularisation veineuse au niveau cérébral se fait mal et provoque la vision de halos lumineux, de scintillements, l’apparition d’auras… Lewis Caroll se plaignait de très violents maux de tête. Leurs effets furent sans doute à l’origine de sa source d’inspiration ! Le syndrome d’Alice peut se développer après une crise d’épilepsie, la prise de certaines drogues hallucinogènes… D’origine virale ou infectieuse (mononucléose, maladie de Lyme, herpès…). Mais on peut en souffrir sans avoir de migraines. Elle peut être liée à un stress, un syndrome post traumatique, à un état dépressif. Les symptômes sont susceptibles de disparaître avec le temps quand la cause est traitée. Il n’existe pas de traitement spécifique. Les conseils sont assez vagues : repos et vie saine recommandés… et se dire que le Pays des Merveilles serait décidément seulement qu’une vaste blague littéraire… Ou juste un fantasme. 

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