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croisement entre le canoë et le rafting : on a tenté le canoraft

ça remous !

35°C à l’ombre, une brise qui avoisine les 5 km/h en rafales – pas de quoi se recourber les cils -, et une eau qui elle ne dépasse les 10 °c… Faut-il vraiment que je m’inflige encore le supplice de l’exercice physique ? Saleté de résolution.

D’autant que j’ai cette fois coché l’option sensation. Encore un domaine dans lequel on ne peut pas dire que je me sens comme un poisson dans l’eau. Ma seule spécialité étant le merlu en papillote… Ou les yeux de merlan frit, c’est selon ! Je m’adapte ! Pourtant, il va bien falloir que je me jette à l’eau, vu que ça se passe en rivière. Direction la vallée du Giffre, entre Sixt et Samoëns, accompagnée de Michel de Rando-Rafting pour une descente en canoraft.

TOUTE CHAVIRÉE

Pour moi l’aventure du jour sur les pas de Tony Estanguet, excusez du peu (et révisez vos classiques de grâce), reviendrait un peu à inviter Jean-Claude Van Damme au Printemps des Poètes… Pas une évidence. J’évite toutefois la pratique la plus extrême, le canoë-kayak et opte pour une discipline à mi-chemin entre celle-ci et le rafting. Gonflable et plus facilement manœuvrable, le canoraft se dirige avec une simple pagaie et pardonne davantage les erreurs que son homologue le kayak. Enfin une bonne nouvelle ! Et on peut monter à deux, c’est mon jour de chance…

Il n’empêche que j’ai le trouillomètre dans le rouge, boule de nervosité grosse comme un rouleau de réglisse, le goût en moins, coincée au fond de la gorge, une tachycardie galopante et des désordres digestifs dont j’ai l’élégance d’étouffer la nature.

Après la phase équipement ; combinaison, gilet et bottillons en néoprène, gilet de sauvetage et casque de Télétubbies, j’ai l’allure de La Denrée à qui j’emprunte l’étrange vocabulaire (ou succession d’onomatopées). Vu que je n’ai aucun moyen de m’éclipser discrétos, un casque jaune et un gilet rouge, ça se repère de loin, j’embarque pour une bonne heure et demie de haut-le-cœur. Haut les cœurs ! Aparté : c’est fou comme deux expressions aussi proches peuvent avoir des significations aussi contraires. Stop.

A GROS BOUILLONS

L’activité se pratique en général de mai à septembre et en cette fin d’été, les rivières ont tendance à être moins agitées qu’au moment de la fonte des neiges. Il est vrai que le départ se fait plutôt en douceur et les eaux de cette rivière glaciaire, par endroits translucides, me semblent moins hostiles. Jusqu’aux premiers remous tout au moins. Parce qu’à la moindre micro-descente, les eaux bouillonnent à la surface des énormes rochers qui les constellent et je suis tétanisée à l’idée de franchir chacun des obstacles qui se présentent. Et croyez-moi, ils sont nombreux! Ça remue vraiment et parvenir à diriger ladite embarcation n’a rien d’une sinécure. Accélérations, rochers qui semblent vouloir se jeter sur nous de plein fouet, il faut parfois juste laisser aller et oublier que l’on peut chavirer. M’en fous, je n’ai pas coché l’option naufrage. Pas de panique, le canoraft est insubmersible, me dit-on… Euh et le Titanic, vous voulez vraiment qu’on en parle maintenant ?

Je profite des zones d’accalmie pour reprendre mon souffle. Et pour contempler des paysages et des points de vue que seuls les sports d’eaux vives nous rendent accessibles. La traversée des vertigineuses Gorges des Tines, un trou de souris large de 2 m surplombé par des falaises de 30 m de haut, est impressionnante. Eau laiteuse et décor minéral, je reprends des couleurs. Et ma respiration… Petite baignade de récompense dans les eaux gelées, bien méritée. Petit saut d’un rocher. Non là, il ne faut pas pousser quand même !

+ d’infos :
rando-rafting.com

© Haute-Savoie Rafting

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