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diet’éthique

diet’ éthique

Décembre. Approche des fêtes, les flocons pointent, les pulls difformes avec. Tous les ans, c’est la même rengaine, mon pantalon fétiche m’étrique. Rentrer le ventre, l’enfiler à l’horizontal et en apnée, j’en fais des tonnes, mais ça ne fait pas un pli, je suis grasse comme un diot frit. Stop aux débordements, dégraissage en vue !

Exit le sport, générateur surpuissant d’allergie qui réduit considérablement le champ d’action, et question régime, j’ai bien dégrossi le sujet. Je me suis affamée jusqu’à l’os pendant des jours, pour finir par bouffer deux fois plus de peur d’y laisser ma peau ! Trop charitable ! Aiguilles sous l’pied, méridien de la faim trituré, tantrisme hypnotique moulée dans l’papier film, chaud, froid, ultra-son ou gel bouffe capiton, rien à faire, je n’perds pas une miette de gras ! Désespérée, j’ai même poussé le vice jusqu’à me faire larguer, persuadée que chialer des litres me ferait sécher… A part me gonfler un peu plus, que dalle !

Motivée comme jamais et plus coriace qu’un morpion au poil, j’ai roulé maboule et pris rendez-vous avec une nutritiopathe au slogan alléchant: «Mincir sans avoir faim, c’est possible ! Soyez glamour, perdez 10 kilo en 15 jours !» Ça vend du rêve, non ?

Jour J. Cul serré, ventre aspiré, bouffie, mais sans jamais perdre la face, j’avance dignement, aérodynamisme corporel en quinconce. Même pas le temps de la cuisiner sur la recette miracle qu’elle taille direct dans le gras : “veuillez vous peser s’il vous plaît.” C’est pas la grâce qui l’étouffe celle-là. Grand Dieu, voir le désastre de si près. Cuisses en fusion et bide par-dessus le pubis, on dirait un poulpe à raz de marée. J’ai bien peur d’avoir sous-estimé l’ampleur de la chose. Je plisse des yeux pour ne pas voir le bouquet final, quand un “oula” me sort du néant. Sa balance donne les numéros du loto ou quoi ? J’ose : “vous dites ?”. Et de répondre : “Vu le ratio entre poids et masse graisseuse, je vous propose de ne pas faire de zèle et de partir sur la formule trimestrielle.”

Non seulement elle a tiré le gros lot, mais je suis repartie le foie gras, la rate au court-bouillon et l’estomac à l’envers. Quand tout part à vau-l’eau, rien de tel qu’une bonne gastro !

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