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en chantier : Annecy

Un tramway à croquer

En juin prochain, les élus de Grand Annecy doivent choisir des tracés «préférentiels» pour le futur tramway. Des esquisses nécessaires au déclenchement d’études approfondies, et le moment venu, à la décision finale.

Gros malaise lors du conseil municipal d’Annecy de mars dernier quand Isabelle Dijeau (Annecy ensemble) s’est plainte d’avoir découvert le contenu de l’étude «confidentielle» sur le tramway dans le journal. Dans le rapport que nos vilains confrères ont publié, 6 secteurs «prioritaires» à relier entre eux sont identifiés : Annecy centre, Annecy-le-Vieux/Les Glaisins, Pringy, Epagny, Seynod et la rive Ouest du lac. Selon les «destinations», 2 ou 3 tracés sont imaginés. Soit 12 «variantes» dont 6 parmi lesquelles les élus devront choisir.
Outre les itinéraires, Systra évalue les coûts : de 15,6 à 27,3 M€ du kilomètre (montant comparable aux autres tram hors Paris), environ 500 M€ pour le réseau. Pour établir une «hiérarchie» des tracés, les experts ont passé à la moulinette données socio-économiques, faisabilité technique, nombre de déplacements journaliers actuels sur l’agglomération, vitesse commerciale…
La combinaison gagnante, du moins celle à creuser, serait deux lignes de tram : Pringy-Annecy-Seynod et Epagny-Annecy-Les Glaisins, et une de Bus à haut niveau de service (BHNS) : Annecy-Saint-Jorioz, voire Duingt*.

BON SENS ET ALTRUISME

Rien qui étonne Jean-Luc Rigaut : “C’est bien que l’équipe actuelle continue sur les rails qui ont été tracés auparavant. Il y a eu la campagne électorale où il fallait se distinguer. La réalité est en train de rattraper la fiction politique et le bons sens va reprendre le dessus. On a juste perdu un an et demi…” Et l’ancien président de Grand Annecy de redire que pour ce qui est de mettre un tramway sur la rive Ouest du lac : “Il n’y a pas le potentiel à transporter au quotidien. Le tramway, ce n’est pas uniquement pour les touristes deux mois l’été. Sans compter que pour être efficace, le tram doit passer au cœur des villes et villages (donc pas sur la piste cyclable, ndlr). J’entends aussi parler d’aller jusqu’à Faverges, voire Albertville : qui paye ?”. Une fois n’est pas coutume, Denis Duperthuy abonde dans le sens de son de collègue : “Un tram en ville et un bus en site propre le long de la piste cyclable en reprenant le tunnel existant sous la Puya : ça fait dix ans que je porte ça !” Ce qui interpelle le vice-président aux finances de l’Agglo, c’est plutôt… la facture, justement ! “Il faut faire attention. Au Grand Annecy, on a un tiraillement fort des communes extérieures qui demandent de la mobilité. L’Agglo a une capacité de financement de 100 M€ sur lesquels il faut consacrer une enveloppe pour le redéploiement de nos mobilités du côté de Filière, Alby… Sinon, ça va vraiment grincer des dents. A juste titre d’ailleurs…

* La ligne qui ne passera pas sous le Semnoz puisque la présidente de l’Agglo et plusieurs maires de la rive refusent de financer les accès au tunnel. Ce qui contrarie le Département de la Haute-Savoie, maître d’ouvrage, a priori toujours décidé à le réaliser.

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