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fête vos jeux !

A vos marques… Prêts ? Jouez !

Le 8 février 1992 à 17h, dans l’enceinte du théâtre
 de la cérémonie d’ouverture
 se mêlent deux sentiments : l’excitation des athlètes à la veille de 15 jours de compétition, mus par l’appât du graal olympique ; et la satisfaction
 du Cojo, des bénévoles,
 de toute une région, d’être prêts en temps et en heure. Tous sont dans les starting-blocks, l’émotion à fleur de combinaison.

Les JO ne commencent pas le jour de leur cérémonie d’ouverture. Ceux d’Albertville ont démarré 10 ans plus tôt, à Val d’Isère, quand Michel Barnier et Jean-Claude Killy annoncent la candidature de la Savoie pour l’édition hivernale de 92 et se lancent dans une série d’opérations séduction auprès des populations, des politiques et du CIO. Visiblement, leur charme opère: en 1986, Juan Antonio Samaranch officialise l’attribution des Jeux à Albertville. La machine est lancée, toute une région se met en ordre de bataille.

Une bataille sur le fond, pour la construction d’infrastructures routières ou sportives, imaginées, pour la première fois dans l’histoire des Jeux, dans une optique de développement durable. Une bataille sur la forme, sur l’image, pour gagner les cœurs, mobiliser les Savoyards. Nous avons tous eu entre les mains une peluche à l’effigie de la mascotte, une casquette aux couleurs du logo, des timbres, des pièces de monnaie, des cartes téléphoniques – vestiges de ce temps où l’on téléphonait dans les cabines -, ou des pin’s, des milliers de pin’s…

Des flammes rouges et blanches et des étoiles bleues colonisent le nord des Alpes. Pendant les quatre années qui séparent Calgary d’Albertville, le cœur de la Savoie bat au rythme des secondes qu’elle décompte jusqu’à ce jour du 8 février.

ENTRÉE DE JEUX

Et ce soir, le début de l’aventure sportive marque l’aboutissement de ce long processus de préparation. Près de 6 milliards de francs ont été investis (environ 1 milliard d’euros), 8 000 bénévoles sont sur le pont et 2 milliards de téléspectateurs devant leur écran. La tension monte et il n’est pas question de laisser retomber le soufflet.

Coup d’envoi de cette quinzaine, la cérémonie ne comble pas les attentes, elle les dépasse. “Dans la charte olympique, il est expliqué tout un tas de trucs protocolaires, il faut allumer la flamme, dresser des drapeaux, enchaîner une série de gestes symboliques, dont le gros morceau, le défilé des athlètes, qui dure plus d’une heure”, explique Philippe Decouflé, maître d’orchestre de la soirée. “A la fin de la charte, il est écrit: ensuite peut éventuellement avoir lieu un spectacle… Jusque-là, les Chinois ou les Russes faisaient des mouvements d’ensemble, mais ce n’était pas du tout l’occasion de faire quelque chose de très créatif.”

Des frissons, de l’émotion, de l’humour et de la poésie, la France montre alors, dans un concentré d’inventivité, son visage le plus audacieux, à la fois fou, sensible et novateur. Dès lors, les cérémonies d’ouverture des Jeux ne seront plus jamais les mêmes.

PAS SI VIEUX JEUX

25 ans après, le souvenir de cette soirée, et de toute la préparation des Jeux, est encore vif dans la mémoire de ceux qui les ont vécues de l’intérieur. Chorégraphe, costumier, protagonistes de la cérémonie, officiels, bénévoles ou créateurs de l’identité visuelle, ils racontent cette «belle parenthèse», l’impact qu’elle a eu, ou non sur leur vie, et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. A vos marques… Prêts? Jouez!

© AFP / Junji Kurokawa

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