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gente masculine : peur du médecin ?

ma santé ? ask my wife

La gent masculine est parfois déconcertante… Nos mâles assurent, n’est-ce pas, -bien mieux que nous pauvres membres du sexe faible-, en tous domaines : professionnel, pouvoir, bricolage, engins motorisés, etc…-, mais je ne sais pas si vous avez remarqué à quel point ils se trouvent démunis dès qu’il s’agit de leur santé. Un petit rhume ? Ils sont à l’article de la mort. Un gros pépin ? Tout va bien madame la marquise, on ne parle surtout de rien.

A croire que leur corps et eux, cela fait deux entités bien distinctes, et que ma foi, ils sont à peine concernés par leurs soucis de santé. Et puis, c’est une affaire de femmes. Combien de fois entend-on un homme en consultation dire qu’il ne sait pas trop pourquoi il est là, que c’est sa femme qui lui a pris rendez-vous ! Dans une étude de Buckley et coll. (2010)*, certains répondants étaient même si préoccupés par les conséquences possibles d’une visite chez le médecin qu’ils demandaient à leur conjointe d’y aller à leur place pour décrire leurs symptômes et obtenir les médicaments pour eux.

Lorsqu’une femme vient consulter pour un problème particulier, même s’il s’agit de l’intime, en général, elle n’a aucun problème pour l’exposer. Les hommes, eux, vont rarement parler de ce qui les gêne en premier abord. Ou tout juste du bout des lèvres en sortant du cabinet du thérapeute !

MÂLE BOUFFE

Question alimentation, ils restent souvent accrochés au sacro-saint régime carné, car la viande rouge, ça fait son homme ! Les régimes, l’alimentation saine, c’est un truc de gonzesses ! Et je grossis à peine le trait… Messieurs, posez-vous la question, qui vous a incité à perdre ces petits kilos récemment installés sur vos poignées d’amour ? Votre compagne, une amie ?

MÊME PAS MÂLE !

Le sentiment d’invulnérabilité et de contrôle, le manque d’intérêt à l’égard de la santé, ainsi que le désir de masquer toute faiblesse poussent les hommes à ignorer ou normaliser leurs symptômes et à ne pas aller chercher de l’aide auprès des professionnels de la santé. La peur d’être perçus faibles, hypochondriaques, paranoïaques ou non masculins semble motiver les hommes à rester silencieux sur leur état de santé physique et psychologique. Pour un homme, dévoiler ses problèmes est constat d’échec. Plus particulièrement, dans le cas des troubles de l’alimentation, – perçus comme étant des problèmes «féminins», ce qui suppose que les «hommes», les vrais, ne devraient pas développer de tels troubles.

Peur du médecin, de se mettre à nu, simple négligence ou méconnaissance ?

Les femmes, elles, sensibilisées dès l’adolescence à toutes sortes de problèmes intimes, ont appris à écouter leur corps. Elles sont plus attentives aux petits changements. Résultat, elles consultent plus rapidement. Comme le dit le sociologue David Le Breton : “Ne serait-ce que par les phénomènes biologiques qui la traversent, la femme a un souci de son intériorité que l’homme n’a pas.”

Ce n’est pas la raison première de leur longévité, mais cela en fait certainement partie ! Allez messieurs, écoutez votre part féminine, celle qui sommeille en vous… Elle ne vous veut que du bien !

* Buckley, J. and S. Ó Tuama, «I send the wife to the doctor» – Men’s behaviour as health consumers. International Journal of Consumer Studies, 2010.

© konradbak

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