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jamais sans mon couteau suisse !

Depuis le temps que vous les attendiez, ces congés sans bavure, ce rythme sur mesure, ces soirées avec bitures, de l’aventure sans doublure, avec ou sans progéniture… On y est !

N’écoutant que votre courage aphone – bravo ! C’est déjà une performance en soi -, c’est décidé, cet été, vous partez réveiller, voire défibriller, le Mike Horn anesthésié en vous, pour un mille bornes lémanesque en terres alpines.

Vous rêvez de vous frotter à la nature, la vraie, celle qui gratte et qui pique, après 17 saisons de Koh Lanta pas très cathodiques, vous en avez vu d’autres… En place !
Pas peu fier d’avoir bâti, en moins de 2 secondes, un abri pour la nuit (vous fanfaronnerez moins demain quand faudra la replier, votre quechua), que déjà le frisson que
vous êtes venu traquer sur son terrain, en pleine brousse helvète, à moins que ce ne soit en bauges extrêmes, vient de vous remonter subrepticement la mœlle épinière, alors que vous distinguez des hurlements dans le lointain, plus si lointain que ça sur votre trouillomètre du lointain. Vous voilà serrant un peu plus fort votre couteau suisse, encore sous plastique, fraîchement acquis pour ce périple en terre sauvage. “Un modèle unique”, vous assura le vendeur, qui offre des perspectives insoupçonnées (le couteau, pas le vendeur), et pour cause, insoupçonnables. Le spécimen est en effet muni d’une pince à crustacés, d’un déboucheur de toilettes turques, d’un guide Michelin dans sa version japonaise, d’un rouleau à pâtisserie télescopique, d’un désenclaveur de points noirs, d’un détecteur de radars, d’une boîte noire “pour recueillir vos dernières volontés” ironiserez-vous, en fait, non, juste une boîte…noire, d’un MP3 du succès planétaire d’Hugues au Frais. Le nom vous dit vaguement quelque chose, l’air absolument rien. Bref, un petit bijou de technologie, dont vous êtes désormais l’heureux propriétaire.

Pour l’heure, vous tentez de vous endormir malgré un doute qui vous taraude : et si vous étiez dévoré dans votre sommeil par quelques tigres sanguinaires? Rassurez-vous, une poignée d’heures plus tard, vous ouvrirez un œil – c’est de bon augure ! -, néanmoins consommé par de non moins redoutables moustiques tigres assoiffés de sang. En même temps, dans la Grande Réserve Naturelle (et sauvage) des Bauges ou des Helvètes, les tigres, ça ne court pas les rues, ni les sentiers balisés.

Balisé comme vous, quand vous avez synchronisé la seconde paupière, et réalisé la distance indécente qui (ne) vous séparait (pas) d’un bovin au regard lubrique. Vite, votre couteau… Le désenclaveur de points noirs ? Décidément, ça va de mâle en pis !

Et oui, aucun guide, même votre Michelin japonais, ne vous le dira, mais la jolie brune est terriblement affectueuse les soirs de pleine lune. Alors qu’il vous aurait suffit de vous procurer ce numéro exceptionnel d’Activmag – L’Extension (un canard croisé au plumage transfrontalier) pour vivre l’exotisme, sans l’érotisme ruminé, et, croyez-moi, c’est vachement mieux !

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