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même pas mâle

Table rase

Ah le voilà ! C’est fou ça, toujours là quand on ne l’attend pas. Il se pointe, droit comme un i, l’air de rien, on ne voit plus que lui… Mais là, ça tombe mal, je dois m’en séparer vite fait et j’ai l’impression qu’il est à prendre avec des pincettes aujourd’hui… 

J’espère qu’il va être conciliant. J’ai un rencard et je ne peux pas l’emmener. Ça ne se fait pas. Le sens du partage a des limites. Je sais qu’on est bien tous les deux et qu’on fait corps comme personne, parfaitement assortis, mais là, il a fait son temps, c’est bon. Il faut qu’il soit souple et qu’il coopère. Pitié, si on peut éviter la manière forte, je préfère.…

Dolce vital 

C’est vrai que j’ai pris l’habitude de ses allers et venues régulières, de vivre avec lui. Il est, faut bien le reconnaître, toujours malléable et impassible, il se fond tellement dans la masse qu’on ne le voit même pas. Et puis, il a ce je ne sais quoi qui réchauffe les nuits trop fraîches. J’aime le titiller, ça me fait du bien. Mais depuis quelques temps, il se durcit de jour en jour, je ne sais pas pourquoi et ça devient pénible ! Alors, même si je l’apprécie dans l’intimité, en public, c’est sûr, c’est niet ! Bien trop moche pour l’exposer au grand jour, en plus du reste. Faut pas pousser quand même !

Peau de colle 

Oh je vous vois dire que je suis gonflée, que je ne suis pas Angelina Jolie non plus !!! Mais je m’en fous pas mal. Ce n’est pas une raison pour me le coltiner partout, surtout pas quand le coup du siècle m’attend !!! Mais il s’accroche comme une ventouse, le bougre. Il met du piquant et va me mettre à la bourre. Et pourtant, j’ai essayé la manière douce pour le faire partir. J’y suis allée avec amour, je l’ai caressé dans un sens, puis dans l’autre, encore et encore, je lui ai passé de l’huile pour l’amadouer et le faire plier vite fait d’un coup sec ! Mais visiblement, mon côté sauvage imprévisible l’excite, il est plus raide que jamais.

Seul contre tous 

“C’est bon là, oh, tu n’es pas le centre du monde ! Il y en a eu d’autres avant toi et les prochains attendent. Je te rappelle que je suis latine, un de perdu, 10 de retrouvés chez moi ! Alors oust, à chacun son tour. J’ai voulu être sympa, mais là, ton insistance, ça devient rasoir mon gars…” Hou la la, quand je commence à parler sur ce ton, l’heure est grave. Je n’ai pas pour habitude de verbaliser ce genre de choses, je me trouve ridicule, ça me met mal à l’aise. Surtout quand il est entre mes cuisses et que la contorsion est ultime pour pouvoir le regarder en face et négocier toute langue dehors. Je déteste quand il se retranche ici, je manque l’entorse cervicale à chaque coup. Bref, ça a assez duré ! 
Je prends mon courage à 2 mains, pince mes lèvres et le reste et je tire dessus en hurlant « ARRAAAAACHE-TOI de là, nom de Dieu ou j’appelle ma bande de Siiiires !!!” Je ne sais pas si c’est la peur ou le talent qui a vaincu la chose, mais je peux vous dire qu’on était à un poil de prendre racine. Non mais. 

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