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MÉTAMORPH’OSE

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LE TOIT DANS L’ŒIL

On rêve tous d’avoir plusieurs vies – les chats en ont bien sept -. Pour prendre un nouvel élan, certains ont donc choisi de poser meubles et famille dans des bâtiments à l’origine peu adaptés, entièrement repensés. Tour du monde des meilleures idées…

©Cortesía de Ricardo Bofill Taller de Arquitectura

LA CIMENTERIE-MAISON
LA FÁBRICA, ESPAGNE – RICARDO BOFILL – 1975

La première fois qu’il voit les blocs de béton, les énormes silos et les cheminées fumantes de ce complexe industriel catalan sur le point d’être démantelé, l’architecte espagnol Ricardo Bofill (auteur, entre autres, du W Hotel Barcelona, de la halle vitrée du Marché Saint-Honoré et de la Place de Catalogne à Paris) se dit immédiatement que ces 31 000 m2 pourraient répondre à ses envies d’espace. Il garde 8 des 30 silos d’origine et remodèle le site à grands coups de dynamite et de marteau-piqueur. Au final, les silos abritent son agence d’architecture, dont la « Cathédrale » avec ses plafonds perchés à 10m de haut en est l’espace de travail principal. Mais Bofill fait aussi de l’usine son refuge familial, sa résidence : avec son alignement de longues fenêtres cintrées, un grand volume de ciment brut dans la partie supérieure devient la pièce de vie, la « Sala Cubica », à laquelle il adjoint cuisine, chambres et salle de bains. Et pour les extérieurs, l’architecte laisse la nature envelopper le site. Doucement, mais sûrement, palmiers, oliviers, eucalyptus, cyprès et lierre colonisent l’ensemble… Quand un ancien champion de la pollution devient un nouveau poumon !
ricardobofill.com

©Jim Tschetter

L’ÉGLISE-MAISON
LINC THELEN DESIGN, ETATS-UNIS, SCRAFANO ARCHITECTS – 2015

Vous avez trois enfants et vous rêvez d’un vaste intérieur où les voir grandir ? Rénovez une église ! C’est ce qu’a fait cette famille (aisée) de Chicago, après être tombée amoureuse d’une chapelle méthodiste de 1901 –désacralisée une vingtaine d’années après- en plein cœur du quartier de Little Italy. Le bâtiment était entièrement à refaire. L’artiste et décorateur d’intérieur Linc Thelen l’a donc désossé, pour en révéler la poutraison et les câbles métalliques, ainsi que les briques intérieures. Il a conservé le clocher, transformé en salon TV et ouvert jusqu’à la toiture, ainsi que les vitraux originaux, dont les teintes dorées et motifs foisonnants, présents dans la plupart des pièces (cuisine, chambres, salles de bain), répondent au mariage verre et métal du reste de la maison. Le blanc des murs et les très hauts plafonds (presque 8 m dans la pièce de vie) rendent l’ensemble incroyablement lumineux, quand le plancher boisé et des hauteurs plus raisonnables dans les chambres créent des espaces chaleureux. Sacré bon lieu !
lincthelen.com

©Rachael Smith

LE PHARE-MAISON
WINTERTON LIGHTHOUSE, GRANDE-BRETAGNE SALLY MACKERETH – 2012

Il en a vu passer des galions, des corsaires et des navires de guerre. Sur son bout de côte britannique, là où le Norfolk regarde vers la Hollande, le phare de Winterton joue son rôle de vigie depuis le XVIIIe siècle. Mais quand Julian Vogel le rachète en 2012, il n’est plus en activité depuis presque un siècle : il a perdu sa tête –la légende veut en effet qu’elle soit toujours en fonction, mais sous les latitudes plus clémentes du port d’Abaco, aux Bahamas-. Alors, la femme de Julian, l’architecte Sally Mackereth, lui en redessine immédiatement une, comme le ferait un enfant : une lanterne de verre et de métal, dans laquelle elle niche une chambre-mezzanine avec vue panoramique et compas au plafond. Le reste de la maison s’enroule le long de l’escalier, cuisine et salon au rez-de-chaussée, dortoir et lits superposés incurvés au 1er, chambre parentale au 2nd, bibliothèque au 3e. Derrière ses murs épais d’un mètre, sous la couette avec une tasse de thé, Winterton est le cocon idéal pour observer, bien protégé, tempêtes et vols de mouettes.
wintertonlighthouse.com

LE BUS-MAISON
ETATS-UNIS – DEBBIE & GABRIEL MAYES – 2017

Quand une famille s’agrandit, logiquement, le besoin de pousser les murs suit. Pas chez les Mayes… Saturés de leur rythme quotidien de «hamsters dans leur roue», il y a 4 ans, Debbie et Gabriel Mayes décident de réduire leur espace de vie : ils troquent leur grande maison américaine de 450 m2 avec deux salons, une chambre pour chacun de leurs quatre enfants et une impressionnante collection de chaussures, contre les 25 m2 habitables d’un bus scolaire reconverti en maison itinérante.
«Skoolie» quitte alors l’Oklahoma pour un voyage de 2 ans direction la Californie. Côté aménagement, une pièce isolée au fond permet aux parents de préserver leur intimité, les enfants ont leurs lits superposés, il y a une vraie cuisine équipée et même une petite baignoire pour laver bébé… Si l’organisation est millimétrée, pas question non plus, pour ce couple hyper instagrammable et fan de déco, de transiger sur le style : road-trip et vie de bohème, oui, mais en version design scandinave, noir&blanc et minimaliste, s’il vous plaît. Le truc en plus ? Le rooftop, aménagé pour admirer, en famille, le soleil se coucher… themayesteam.com

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