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safari chez les cougars

la fausse aux lions…

Parce que le célibat ou la frivolité n’ont pas d’âge, j’ai poussé la curiosité cybernétique à son paroxysme. Courage pour seul bagage, me voici infiltrée d’un coup de cuillère à pot, dans le monde sans pitié, d’une réserve pour fauves déchaînés.

Magda, mon pseudo, la cinquantaine simulée, romantique, épicurienne et aventurière, fraîchement divorcée. Pour un peu, j’m’y croirais !

Lassée d’histoires tumultueuses sans lendemain, je décide de me connecter à la faune d’âge mûr, histoire de voir si une pépite dort. C’est pleine d’espoir que je m’engouffre tête baissée et clavier affûté, au site spécial cougar, où la différence d’âge reste le critère de choix. Après un descriptif, il faut l’avouer, alléchant, précis et perspicace, j’imagine avec une certaine impatience, l’histoire inédite et palpitante, qui pimentera mon quotidien pantouflard.

DOLCE VITA

Une photo et un résumé autobiographique griffonné plus loin, je ne tarde pas à recevoir une quantité astronomique de messages, aussi éclectiques et vomitifs soient-ils, n’ayons pas peur des mots. Oh rage, oh désespoir, que n’ai-je donc pas fait !

Même s’il est bien difficile d’avoir du style en donnant une liste exhaustive des énergumènes «rencontrés», voici mon résumé. Alberto, italien jusque dans la langue, n’use d’aucune formalité d’usage et vous invite sans maille ni filet, à vous mettre à poil, email au charme rital à l’appui, webcam pour fusil, armé d’indélicatesse profonde, femme gibier laisse-moi te déplumer, acte 1 ! Nul besoin d’être bilingue, sûr, c’est un baltringue !

COMMEDIA DELL’ARTE

Un peu plus loin, se trouve celui qui se croit malin. En pauvre Calimero d’excellence, il s’excuse de vous aborder pour mieux vous pétrir, mieux vaut en rire. Il paraît délicat et attentionné, mais sitôt pardonné, veut vous prendre à la sauvage, quatre fers en l’air. Juste parce que vous êtes bonne, que vos yeux sentent les phéromones, vous arrache le string avec les dents, vous claque le cul avec élan, t’as beau être bonne, prends ton coup d’pelle Simone !
Vient ensuite, le fou furieux, déluré en service, celui qui vous somme de ne parler qu’à lui. Pour construire, surtout ne pas s’éparpiller : être réactif, rapide et déjà fidèle. Lui, il m’a traitée de conne, de pauv’ naz et de journaliste de base, avant de raconter sa vie à tous les étages. Avide du piédestal, il grogne quand tu détales, t’insulte, puis se ravise et te tape la bise ! Il te met harnais, laisse et menottes aux poignets, te fouettant le flan, en appelant Maman. Complexe d’Oedipe du pervers narcissique. Pathétique !

CULBUTE ET SENTIMENTS

Je vous passe le profil du nympho en limousine qui en deux lignes, vous inonde de champagne à la coupette, pour mieux vous culbuter en levrette ! Lui, il pourrait faire la pub gore d’un porno qui vaut de l’or et se faire censurer ! Un vrai porc !

Mais le pompon, je l’appellerai Adam. L’homme qui murmure à l’oreille des juments. Jamais vu un lexique de drague aussi complet, limite Prévert qui fait des vers ! Lui, il te trouve «mystérieuse et troublante correspondante», il aime tes choix « raffinés », veut quand même te déguster, te goûter et te savourer de sa «bouche chaude, sensuelle et experte». Finalité tu gagnes son 06, une bonne tringle en règle si t’es espiègle, mais moi, vraie nonne en talons, pas d’confiture au cochon !

Finalement, qu’il est stupéfiant de voir que sur un panel d’hommes de 35 à 70 ans, la femme n’a d’égard que celui d’une grosse dinde à farcir, bétail bourré de plaisir.
En résumé, de la délicatesse mensongère à la vulgarité parfois brutale des pervers, t’arrives avec l’envie, tu repars avec de la tachycardie !

© masson

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