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Seinpiternelles explications

GLANDEURS MAMMAIRES

ALORS QU’ILS SONT L’OBJET DE FANTASME ET DE FASCINATION POUR LES HOMMES, LES SEINS DES FEMMES RESTENT ÉTRANGEMENT SOUS-EXPLOITÉS DANS LA SEXUALITÉ, RELÉGUÉS À QUELQUES PRÉLIMINAIRES FLEMMASSES. C’EST « TÉTONNANT », NON ?

Pas tant que cela en fait, si l’on en croit la philosophe Camille Froidevaux-Metterie. Dans son dernier livre, «Seins. En quête d’une libération», elle pointe la responsabilité d’une conception phallocentrée de la sexualité. Autrement dit, sur-focalisée sur leur engin et ses performances, les hommes restent persuadés qu’il faut gagner le plus rapidement possible les vallées humides et les rivages accueillants sans s’attarder sur les doux reliefs collinaires en amont. Incapables de savoir à quels seins se vouer, ils négligent le potentiel érogène intrinsèque de ces jumeaux frémissants.

20 000 LIEUES SOUS MAMMAIRE

Seraient-ils trop habitués chaque été à descendre dans le Midi le plus vite possible, sans prendre le temps de visiter les villes en chemin ? Auraient-ils pris au pied de la lettre le nom de Lolo Ferrari, feu une actrice porno réputée pour ses pare-chocs imposants, pour se limiter à du pelotage «Formule 1» ? Finalement, la situation est très paradoxale. D’un côté, les seins stimulent le désir du mari, sont reluqués par le collègue et provoquent les premiers émois des ados, mais, d’un autre côté, une fois dans l’action, ils ne sont souvent qu’un pis-aller avant les choses sérieuses. Or, priver ces mamelons d’une exploration attentive revient à frustrer sa dulcinée d’une source de plaisir considérable. Quel gâchis !

TOUT SUR MAMMAIRE

Car 80 % des femmes ressentiraient du plaisir lors de la stimulation de leur poitrine, pouvant aller jusqu’à l’orgasme, comme l’illustre cette fameuse scène, érotique et culte, du film «les Valseuses», dans laquelle Brigitte Fossey, seule dans un train avec son nourrisson, se laisse aller aux caresses de deux voyous avant de rejoindre son fiancé. Masser, sucer, lécher, pincer, caresser, frôler, les possibilités pour satisfaire sa partenaire sont immenses, sans oublier la célèbre cravate de notaire. Aucune excuse pour ne pas mettre la main à la pâte ! Mais le problème est que la question du plaisir des seins n’est pas seulement d’ordre technique. Ce serait trop simple. Les freins sont aussi, et surtout, culturels, sociaux, voire religieux et politiques. Il suffit de se rappeler les injures subies par l’humoriste Constance, lorsqu’elle a dénudé sa poitrine lors d’une chronique sur France Inter en 2018 ! Des débats violents qui donnent le sentiment que les femmes ne peuvent toujours pas disposer de leurs boobs à leur guise. L’universitaire américaine Marilyn Yalom le confirme: «le sein a appartenu à tout le monde dans l’histoire, sauf aux femmes !». Pas facile donc pour elles de se les réapproprier, pour un faire un objet de plaisir et de liberté personnelle, quand la société considère en gros qu’ils sont là pour exciter l’homme et nourrir bébé ! Une bonne raison pour se débarrasser de son soutif et de soutenir la journée mondiale du topless en août !

© Jovanna

 

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