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urbanisme aix-les-bains

le sens du therme

ÉDIFIÉE AUTOUR D’ANCESTRALES SOURCES MINÉRALES CHAUDES, AIX-LES-BAINS ABRITE UN ÉTONNANT ENSEMBLE IMMOBILIER : LES ANCIENS THERMES NATIONAUX. EN PLEIN CENTRE-VILLE, CE FLEURON PATRIMONIAL DE 55 000 M2 FAIT AUJOURD’HUI L’OBJET D’UN VASTE PROJET DE RÉHABILITATION DE NATURE À MÉTAMORPHOSER LE QUARTIER.

En face de la mairie, l’imposant édifice est incontournable. Tout comme son histoire qui se confond avec celle de la commune. “Les Romains ont construit la ville autour des sources, ce qui a donné sa vocation à la cité. Depuis 20 siècles, l’âme des thermes est liée à celle d’Aix-les-Bains. Pas moins de 9 époques architecturales sont représentées dans les anciens thermes nationaux qui entrent aujourd’hui dans la dixième phase de leur histoire”, expose Renaud Beretti, maire, et vice-président du Conseil départemental de la Savoie, chargé de la culture et du patrimoine.
Amorcée dès le premier siècle, l’utilisation des eaux à des fins thérapeutiques connaît un véritable essor à la fin des années 1700, lorsque le roi Victor Amédée III fait construire un établissement thermal. Aix-les-Bains n’aura de cesse de le faire évoluer, accroissant ses activités dans ce domaine jusqu’à devenir la première station thermale de France après la seconde Guerre Mondiale. Cas unique dans l’hexagone, les thermes sont une propriété nationale gérée par des fonctionnaires. En 2008, l’Etat lâche l’exploitation pour des raisons de rentabilité et l’activité est décentralisée vers les «nouveaux» Thermes Chevalley, repris par un investisseur privé.

Place Maurice Mollarde et anciens thermes ©Laurent Fabry Studio Arclusaz

SAUVÉ DES EAUX

La ville rachète les anciens thermes en 2012, pour 1,2 million d’euros et assume dès lors 500 000 euros de charges annuelles de fonctionnement. Le bâtiment abrite l’office du tourisme intercommunal, certains services administratifs des nouveaux thermes, l’école d’esthétique Peyreffite, une annexe du centre hospitalier, des archives et services municipaux, l’union fédérale des syndicats… Mais taux d’humidité oblige, l’édifice se dégrade rapidement. Dans l’impossibilité d’en assurer la sauvegarde à brève échéance, la municipalité décide de le revendre. “Le budget annuel de la ville est d’environ 40 millions d’euros (dont 10 maximum en investissements). Spécialisé dans la valorisation du patrimoine architectural, le cabinet Archipat estimait le coût de la rénovation des anciens thermes à 50 millions d’euros. Il était impensable pour la commune de débloquer un tel budget à courte échéance”, reconnaît Renaud Berreti. “Le temps pressait et on ne voulait pas laisser ce patrimoine à l’abandon. Nous avons donc fait le choix de contracter avec quelqu’un qui puisse en assurer la sauvegarde, sachant que nous conserverions la maîtrise de son destin”. Courant 2018, le Groupement, constitué à 50/50 par Bouygues Immobilier et Sad Développement (filiale à 100% de la Société d’Aménagement de la Savoie), achète le bâtiment.

©Vincent Callebaut Architecture

DES HAUTS ET DÉBAT

Partant du postulat que “Pour sauver le bas, il faut inventer le haut”, la municipalité s’oriente vers la construction de logements au-dessus des anciens thermes. Un concours d’architectes est lancé en juillet 2018, avec l’idée de «Restaurer et allier le patrimoine existant à un projet d’architecture contemporaine assumé». Chacun des trois cabinets en lice propose une «version basse» et une «version haute» de son projet de construction. Début février 2019, la Ville et le Groupement propriétaire du bâtiment, organisent trois réunions publiques durant lesquelles les architectes présentent leurs travaux au public. Du 9 au 23 février, les Aixois sont invités à se prononcer pour une des six variantes proposées. A l’issue des 4689 votes, le projet «version basse» de Vincent Callebaut se distingue avec 62,89% d’opinions favorables. L’architecte envisage l’édification d’un bâtiment en matériaux bio sourcés contenant 25000 plantes, produisant sa propre énergie et recyclant ses déchets. Avant de voir le jour dans sa version définitive, le projet retenu est toutefois susceptible d’être modifié, en particulier par directives d’Etat.

©Vincent Callebaut Architecture

THERME ÉCHU

Quatre phases sont actuellement en cours ou programmées : l’instruction du Permis de Construire (d’ici à mars 2020), les recherches de solutions de parking, le déménagement des biens et des personnes occupant encore le bâtiment (avant juin 2020) et le désamiantage (pris en charge par la municipalité).
Après environ 4 ans de travaux, le site devrait comporter 180 logements (dont 25% à vocation sociale), une galerie de commerces (ciblés pour ne pas concurrencer l’offre actuelle de la ville), 400 places de parking dont 200 sous la route entre l’hôtel de ville et les anciens thermes et 200 sous le bâtiment. Finançant l’opération, le Groupement sera à même d’en tirer les fruits. “Mais nous tenons aussi à offrir l’espace aux Aixois en installant une médiathèque, un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, un regroupement de services publics et pourquoi pas une maison médicale”, complète le maire. “La ville retrouvera également la pleine propriété sur site des thermes romains, des cabines de bain privées de l’Aga Khan, ainsi que divers éléments classés et sauvegardés”. Une nouvelle passerelle entre passé et futur.

 

+ d’infos : aixlesbains.fr/La-Mairie/Actualites-Mairie/

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