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urbanisme au passé – aix-les-bains, c’est palace –

XIX et XXe siècles place aux palaces

JUSQU’À LA CONSTRUCTION DU CASINO, LES VISITEURS EN CURE À AIX-LES- BAINS LOGEAIENT DANS DES AUBERGES ET PENSIONS FAMILIALES. MAIS SON OUVERTURE ATTIRE UNE CLIENTÈLE PLUS AISÉE, À LAQUELLE IL FAUT POUVOIR PROPOSER UN HÉBERGEMENT HAUT-DE-GAMME.

Juste à côté de l’établissement, la Société du Grand Cercle entame donc la construction du Grand Hôtel dès 1853. Pellegrini, encore lui, imagine un bâtiment de type néoclassique, haut, pour être vu, et bien entendu luxueux. Il comprend plus d’une centaine de chambres, un restaurant, des salons, un fumoir et emploie deux fois plus de personnel qu’il n’accueille de clients ! Inspiré par les villas romaines, il est organisé autour d’un atrium sous verrière, dont le sol est recouvert d’un damier de marbre et de comblanchien. A chaque étage, des coursives desservent les chambres, rythmées par des colonnes ioniques et des ferronneries dont les finitions sont de moins en moins travaillées à mesure qu’on gravit les niveaux : au 1er, les décorations sophistiquées pour les clients de haut rang, au dernier, des ornements simplifiés pour les domestiques. Car ce sont des cours entières qui séjournent ici : la Reine Victoria par exemple, qui vient pourtant à Aix en toute discrétion, n’est jamais accompagnée de moins d’une trentaine de personnes.

ÇA C’EST PALACE !

Surdimension, débauche de décors fastueux, fresques symboliques et colonnes de lapis-lazuli, dans les palaces qui seront construits entre 1890 et 1914, tout est toujours plus beau, toujours plus grand. Après le centre ville (Grand Hôtel et Astoria), ils s’installent sur les coteaux (Bernascon, Excelsior, Splendide et Royal), dans une architecture plus horizontale, afin de pro- fiter de la vue lac.
Mais après la Seconde Guerre Mondiale, le vent tourne et les grands de ce monde préfèrent à Aix la douceur du Sud de la France. En parallèle, la création de la Sécurité Sociale met le thermalisme à portée de bourses plus modestes, la pratique se démocratise. Avec des moyens différents, les curistes sont logés en meublés, les hôtels de luxe désertés. Ils ferment progressivement -le dernier, l’Astoria, a cessé son activité en 2012- et sont transformés en copropriétés. Mais tous sont inscrits ou classés en partie aux Monuments Historiques. Dans le Grand Hôtel, ce sont le porche d’entrée, le hall et sa verrière, ainsi que le fumoir au rez-de-chaussée, qui sont protégés depuis 1986.

Avec la collaboration de Elsa Sammarro, guide-conférencière d’Aix-les-Bains / © F. Fouger / © Archives Aix-les-Bains

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