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urbanisme au passé – chambéry se reloge –

après-guerre barres de réaction

26 MAI 1944. A QUELQUES JOURS DU DÉBARQUEMENT DE NORMANDIE, LES FORCES ALLIÉES BOMBARDENT DIFFÉRENTS NŒUDS FERROVIAIRES, DONT CHAMBÉRY, POUR EMPÊCHER LES TROUPES ALLEMANDES DE REJOINDRE L’OUEST DE LA FRANCE. UN QUART DE LA VIEILLE VILLE DISPARAÎT DANS L’OPÉRATION, GÉNÉRANT UNE IMPORTANTE CRISE DU LOGEMENT. LA SOLUTION POUR Y REMÉDIER ? CRÉER DE NOUVEAUX QUARTIERS.

1950 – Près de 300 immeubles ont été rasés.
Le reste du centre ancien est vétuste, les campagnes se vident au profit de la ville, c’est le début des Trente Glorieuses… La simple reconstruction ne suffira donc pas à satisfaire les besoins, il faut envisager une réponse de plus vaste ampleur. Au sud-ouest de la ville, sur une parcelle anciennement occupée par les descendants de la famille de Boigne, la SNCF a déjà fait bâtir, dans les années trente, une cité de 80 logements pour ses salariés. Le site semble propice à une urbanisation plus poussée. La municipalité, qui tient à un geste architectural fort, novateur, valide alors la proposition de l’architecte-urbaniste Laurent Chappis : un grand ensemble de barres de longueurs différentes, mais de même hauteur, implantée de façon variée (en «équerres», «chenilles» ou «dents de peigne»), pour 1 000 logements et environ 5 000 habitants à horizon 1960. Ecoles, commerces, équipements sportifs et même église, le Biollay est envisagé comme un quartier à part entière.

QUARTIER NOUV’HAUT

1962 – Malgré les différents programmes de construction, la crise du logement est toujours bien réelle. Le rattachement de Chambéry-le-Vieux à Chambéry permet alors la création d’une Zone d’Urbanisation Prioritaire (ZUP) dite des Hauts, sur un vaste plateau traversé par un axe important de circulation en direction d’Aix-les-Bains. Au cœur du projet, la construction de 8000 logements pour 35 000 habitants, trop ambitieux peut-être : ils sont finalement 15 000 environ aujourd’hui, dans 3 000 logements. C’est le lauréat du Grand Prix de Rome 1945, Jean Dubuisson, qui prend la direction des opérations. Pour éviter les ensembles froids, il dessine son plan de masse à la manière d’une frise grecque, avec des lignes droites brisées effectuant des retours en arrière, un peu comme des vagues. Soucieux du bien-être des habitants, dans ses bâtiments de 4 étages maximum, il privilégie des appartements traversants, avec des murs porteurs laté- raux, laissant de la place pour de larges baies vitrées. Il accorde également, dès l’origine, une place importante à la végétation et aux cours, dans lesquelles peuvent jouer les enfants. Ces deux quartiers, ainsi que celui de la Chevalière, à Bissy, sont labellisés Patri- moine du XXe siècle.

+ d’infos : Exposition Jean Dubuisson et les Hauts de Chambéry – jusqu’au 5 janvier 2020 à l’Hôtel de Cordon – Chambéry

Photo : Quartier du Biollay

© Objectif Altitude

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