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visite en contre-plongée

Marina baie

Lumière maestro ! C’est le petit concert très privé qui se rejoue chaque matin dans cette maison d’architecte. Juché sur l’une des collines de Lyon, très largement vitré, le logis peut à son aise admirer la ville.Visite en contre-plongée.

Au pied de cette belle maison d’architecte, toute en lignes simples, en surfaces vitrées et en pureté étudiée, la ville semble comme repliée, sagement.

Cette vaste demeure contemporaine, construite par l’atelier d’architectes DPLG Vera & Barrand, possède un atout qui décuple son charme : la terrasse, une véritable « pièce à vivre ». On peut y fendre les flots d’un bassin azur, lézarder au soleil, rêvasser devant le spectacle de la ville qui s’ébroue en contrebas, ou celui de la frise des flammes de la cheminée.

L’architecte d’intérieur Magnin du Sauzey a su donner à cet espace un supplément d’âme ; grâce à un habile jeu de reflets, le salon renvoie son image dans le miroir apposé sur la paroi aveugle du garage, lequel reflète à son tour la vue sur la capitale des Gaules et l’eau du bassin de nage. Les baigneurs enchaînent ainsi les brassées sans quitter la ville des yeux, tandis que les plus coquets ont tout le loisir d’étudier leur ligne dans ce miroir grandeur nature !

L’architecte d’intérieur s’est aussi ingénié à cultiver la transparence des lieux, dedans comme dehors. Les garde-fous vitrés qui délimitent la terrasse dominant un terrain escarpé, répondent également à cette exigence. Grâce à cette mise en scène, les occupants installés au salon ou attablés pour un repas en plein air ne perdent pas une bouchée de panorama. Quant à l’agencement intérieur, il inverse les codes classiques de circulation : la cuisine et le séjour se trouvent à l’étage afin de profiter pleinement de la terrasse, tandis que les chambres occupent la partie basse de l’habitation.

NOIR, C’EST NOIR !

Il s’agissait d’une demande expresse du propriétaire, grand adepte devant l’éternel, de mobilier design et de minimalisme : le mobilier devait répondre à un code couleur strict, du noir, du noir et encore du noir. A l’étage, les éléments laqués de la cuisine n’échappent pas à la règle. “Le diable se cache dans les détails”. La mise en garde n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Illustration avec le motif du plafond qui témoigne d’une recherche subtile, mais acharnée, d’équilibre. Dans la salle à manger, on reconnaît la table « Synapsis » de Jean-Marie Massaud à ses piétements métalliques savants.
La cuisine-salle à manger, qui communique avec salon de réception, se délasse les jambes sur une centaine de mètres carrés. Cette partie jour est bordée sur presque toute sa longueur par la piscine. Dans le salon, la table basse et le canapé, tout en rondeurs, sont griffés B&B Italia. Pour rafraîchir l’atmosphère lorsque le soleil se fait intrusif, le propriétaire a opté pour des paravents originaux. Il a détourné des filets de camouflage de l’armée, dénichés sur Internet, pour habiller les baies vitrées du séjour, exposées au sud et l’est.

PLONGÉE DANS LES PROFONDEURS DE LA MAISON

En dessous de l’espace jour et de la terrasse panoramique, se trouve notamment la suite parentale, avec sa couche japonisante. Elle plaide pour un dépouillement tout oriental. La lumière, en frappant les brise-soleil, zèbre poétiquement les murs de la pièce. Comme dans le reste de la maison, le parti pris de sobriété et le tête-à-tête du noir et du blanc restent incontestés.

Les fonctions domotiques, véritables bêtes noires du propriétaire, sont priées de se faire oublier. Même régime pour les rangements, intégrés eux aussi. Noirs, toujours, le canapé du salon de télévision et le lampadaire « Tolomeo » d’Artémide. Le tapis B&B Italia a été choisi pour ses reflets argentés, écho au miroitement général de la demeure. Les deux fauteuils bas, aux formes arrondies, ont été chinés aux Puces du Canal, puis revampés à l’aide de tissus Missoni. Le corridor qui distribue les trois chambres à coucher de la maisonnée débouche sur une cave à vins, dessinée par Philippe Magnin du Sauzey. Son architecture combine panneaux en plexiglas et là encore, le concepteur des lieux a laissé libre cours à sa fascination pour les miroirs. Décidément, cette maison réfléchit beaucoup…

Photos : Studio Erick Saillet

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