un ancien couvent

un ancien couvent

Quand la chasse accourt

Le lieu balance entre 2 vies. Couvent lyonnais au 17ème siècle, il respire la patine de ces vieilles bâtisses. Mais s’ils aiment aussi les meubles d’époque, les propriétaires ont jalonné l’espace de sacrées giclées contemporaines. Pas très «couventionnelles» en somme !

Côté Bellecour, le tumulte citadin cogne contre la façade et traverse l’enfilade vitrée. Mais à l’arrière, la cour pavée, fermée et confidentielle, préserve les habitants des bruits de la ville. Séduits par ses volumes exceptionnels et sa situation centrale, les propriétaires ont reconstruit le lieu façon malle aux trésors. Chasseurs d’objets, amateurs éclairés, ils partiront bientôt vers une autre demeure. Un dernier coup d’œil ?

RETOUR VERS LE FUTUR

L’amour du mobilier contemporain a porté le couple vers une vie de chine. Ici, c’est elle qui mène la danse. Et découvertes après découvertes, le grand appartement lyonnais s’est peu à peu rempli de pièces exceptionnelles. Elles le sont toutes, et pas seulement par la signature qui les identifie. Elles ont été désirées, traquées, recherchées. C’est une histoire de passion et de chasse, autant qu’une réflexion sur la place de l’objet : “Nous avons toujours aimé deux époques, le 18ème siècle et le design contemporain. Cette juxtaposition est assez naturelle d’ailleurs, assez simple à mettre en œuvre. Mais la plupart des objets qui sont ici sont des objets que nous avons vus naître. A l’époque, ils étaient modernes, étonnants. D’une certaine façon, ils nous ramènent à l’enfance et c’est peut-être une façon de se réapproprier le passé, une forme de nostalgie”, reconnaît le couple.

Sweet 60’s, années 70, aujourd’hui et demain. Le design sème ses formes parfois douces, souvent spectaculaires, balade ses tâches de couleur sur les parquets bourgeois. Et frappe d’un inox rectiligne et glacé des papiers peints d’époque. Signés Züber.

FUIR LES ARCHÉTYPES

Le salon révèle les détails d’une construction. Sur le manteau de la cheminée, un vase signé Jean Lurçat rappelle la passion des propriétaires pour la céramique. Une découverte qu’ils ont vécue ensemble, le début d’une traque : “A l’époque, nous connaissions peu la céramique et c’est une vente à Drouot qui a éveillé notre curiosité. Nous achetions énormément de pièces au début. Il y a eu une véritable production de masse dans les années 50. Vallauris, Elchinger…”. Petit à petit, la boulimie s’est apaisée.

Et les propriétaires se sont tournés vers d’autres atmosphères : “Ce qui est amusant, c’est la découverte. Aujourd’hui, les classiques du design des années 60 et 70 sont répertoriés, réédités, catalogués, certains sont devenus de véritables archétypes. Mais quelques pièces demeurent exceptionnelles. Et ce sont ces pièces qui nous font vibrer”. Car s’ils ont apaisé leur faim, le couple n’a jamais cessé de chercher, de fouiner, de fouiller.

IMAGE OU FONCTION ?

Chaque déplacement des propriétaires est prétexte à la quête. Ils vont en Ardèche ? Une vente aux enchères les mène vers un bureau signé du sculpteur Maurice Calka, qu’on croirait extirpé d’un épisode de Cosmos 1999 : “Le bureau Boomerang est typiquement quelque chose que je jugeais incompréhensible et attirant à la fois quand j’étais gamin. Et penser qu’une personne au fin fond de l’Ardèche a aimé ce bureau le rend aujourd’hui d’autant plus attachant. C’est aussi dans son histoire que réside le pouvoir d’attraction d’un objet. Je ne pense pas pouvoir jamais me lasser de ce meuble.” 

Ah, la lassitude ! Marginal comme son nom le suggère, le canapé Misfits de Ron Arad pourrait bien en faire l’expérience. Autre traduction de misfit : inadapté. Et c’est bien ce que les propriétaires lui reprochent en riant : “Avouons qu’il n’est pas très confortable… Ce qui est un comble pour un canapé !”. Rouge pétaradant, peut-être de honte, le sofa ne parvient pourtant pas encore à faire oublier sa présence. L’image avant la fonction ?

UN ÉTERNEL COMMENCEMENT

Aujourd’hui, le couple se projette ailleurs. Dans un autre lieu. L’occasion d’une nouvelle empreinte ? La propriétaire réfléchit à son rapport à l’objet : “Je crois que j’aimerais vivre dans un endroit épuré, mais je ne suis pas certaine que cela soit possible. Un lieu de vie est un reflet de ce qui se passe en soi et investir son intérieur, c’est investir son intériorité. Et même s’ils me lassent, j’éprouve un attachement sentimental pour certains objets. Quoi qu’il en soit, je crois que nous sommes trop compulsifs !”, ajoute-t-elle gaiement. Et comme en écho, son compagnon ajoute : “Nous envisageons de construire une maison contemporaine, c’est l’occasion de faire le vide. Mais faire le vide, c’est aussi l’occasion de recommencer !”.

Photos : Studio Erick Saillet

la chipster blister house

la chipster blister house

Attention maison très craquante

Une maison contemporaine n’est pas qu’une maison contemporaine de plus. La preuve, en images, avec la chipster blister house, baptisée d’après une gourmandise ovale et soufflée que l’on dévore à l’heure de l’apéro. Oui… Le chipster.

Du verre et du béton. Certains esprits (chagrins) considèrent que rien ne ressemble plus à une maison contemporaine qu’une autre maison contemporaine. Encore faudrait-il y regarder de plus près. Ainsi, l’étonnante habitation des Monts d’Or, conçue par Au*m, agence emmenée par Pierre Minassian, leur donne tort. Certes, la Chipster blister house est majoritairement constituée de béton et de verre. Mais ses architectes, par conviction et par feu sacré, lui ont offert un supplément d’âme, quitte à diablement corser l’exercice au niveau technique : double porte-à-faux, savant travail de découpe et d’incrustation du monolithe, paravent haute couture, composé de soixante coques d’argon acier brut verni, laquées de résine Corian noire (fameux clin d’œil au Chipster)…

Vous voulez des exemples ? Au Sud, la façade est entièrement vitrée, particularité qui laisse d’ailleurs entrevoir la continuité des espaces intérieurs. Problème : impossible de trouver les baies vitrées aux dimensions idoines, en France. Au*m dégotera à l’étranger un fournisseur apte à relever le défi. Afin d’habiller cette même façade, de soustraire les occupants de la maison aux regards indiscrets et de les protéger des rayons ravageurs du soleil, Pierre Minassian a passé de longues heures à lui dessiner une sorte de moucharabieh contemporain. Problème, derechef : les propriétaires sont en bout de budget et peinent à financer le rideau de Corian qui personnifie tant la demeure.

Opiniâtre, l’équipe remue ciel et terre pour trouver des solutions. Ce sera, in extremis, le groupe suisse inventeur du matériau composite, qui fournira l’enveloppe nécessaire à l’achat et à la fabrication du paravent, afin d’en montrer toutes les potentialités. A peine cet écueil évité qu’un autre surgit : aucune entreprise n’ose se mesurer à la pose dudit paravent sur la façade. Le dispositif est si singulier qu’il n’a pas d’antécédent… Bref, trop risqué.

Cette fois, ce sont Pierre Minassian et un collègue, aussi chevronné et bricoleur que lui, qui revêtent leur bleu de travail pour hisser la dentelle métallique à sa destination finale. L’agence a également réalisé l’ensemble des suspensions lumineuses de la maison. Il aura donc fallu beaucoup de suite dans les idées et un peu d’huile de coude pour que cette habitation noire et blanche, aux lignes minimalistes prenne forme et ce, telle que ses concepteurs l’avaient voulue.

Aucune entreprise n’ose se mesurer à la pose dudit paravent sur la façade. Le dispositif est si singulier qu’il n’a pas d’antécédent…

JEUX DE GÉOMÉTRIE ET GAGEURE TECHNIQUE

“Nous avons poussé au maximum les capacités structurelles du béton afin d’obtenir l’effet le plus fort et le plus harmonieux possible”, explique le Lyonnais. Au-dessus du séjour, le porte-à- faux court sur 13 mètres. Un second débord de béton surplombe la partie nuit, à l’étage. Même recherche pour la façade donnant sur la rue : la construction a été évidée afin d’obtenir une sensation de structure. La frise adoptant l’esthétique des poutres en treillis qui résulte de l’opération dévoile un peu du patio. Ce dernier permet de drainer la lumière vers le séjour et le niveau supérieur. Sur la tranche du bâtiment, le travail de découpe et de géométrie se poursuit. Le verre semble percer le béton. Cette coquetterie permet de multiplier les expositions, de gagner en légèreté et caractère. Les deux façades en longueur se répondent, via une logique inversée de vides et de pleins. Le percement trapézoïdal, qui donne sur la rue, fait ainsi également écho à la coursive de la façade, côté jardin.

Atypique, le chantier n’a pourtant pas traîné en longueur : “13 mois de patience ont été nécessaires alors qu’un tel projet réclame quatre mois de plus qu’un chantier classique”, souligne l’architecte. D’autant que la Chipster blister house répond aux demandes du label BBC. Chauffée par géothermie, équipée de rupteurs thermiques et d’une ventilation à double flux, elle affiche d’excellentes performances environnementales. Alors, qui a dit que les Chipster n’étaient pas bons pour la silhouette ?

Photos : Studio Erick Saillet

grain de couleur & fantaisie

grain de couleur & fantaisie

Forte impression

« Grain de couleur », grain de folie. Les faux-semblants et les clins d’œil de la marque révèlent, en creux, l’histoire du déclin et du rebond du secteur textile lyonnais.

Grain de Couleur est né d’un moment compliqué. Rejeton numérique d’un savoir-faire traditionnel, il affiche pourtant la santé d’une entreprise dont les créations interpellent et séduisent. Un temps fragilisée, la société fut l’une des premières à utiliser la technique d’impression numérique. Et demeure la seule en France à imprimer ses motifs rigolos sur des matières naturelles. Et si « Grain de couleur » continue de se faire un sang d’encre, c’est qu’il a d’excellentes raisons.

LA GRAVURE PASSE DE MODE

Années 80, golden years. Le secteur textile explose et le bassin rhônalpin en est l’un des acteurs les plus dynamiques. « Michel Photogravure », dédié à l’impression textile traditionnelle, nait dans ce contexte. Imprimer l’étoffe est un exercice difficile. Et Michel Panza, reconnu comme l’un des meilleurs graveurs au monde, en maitrise le savoir-faire. L’entreprise connaît une rapide expansion. A son apogée, elle emploie 140 personnes. Mais la décennie suivante met à mal le secteur. Internationalisation, délocalisations massives et nouvelles technologies fragilisent l’activité et l’industrie textile française perd 2/3 de ses effectifs. Michel Panza sait qu’il faut innover s’il veut contrer ce déclin. Visionnaire, il investit dans du matériel d’impression numérique, une technologie encore balbutiante. L’objectif n’est pas de remplacer l’impression traditionnelle, mais d’apporter une valeur ajoutée. Il sera le premier à créer de véritables prototypes d’impression numérique.

UN SACRÉ NUMÉRIQUE !

Bonne pioche. Peu à peu, l’impression numérique devient une entité à part entière de l’entreprise. « Grain de couleur » naît en 1999, l’unité produit des supports de communication. Michel Panza prend sa retraite et sa fille, Marie-Pierre Dumaine, s’installe à la barre. Marie-Pierre et son équipe réfléchissent à un nouveau modèle économique pour GDC. Marc Lefebvre, Directeur Marketing, précise “Nous nous étions positionnés sur le secteur de la communication visuelle. Mais les budgets com’ sont variables, il était difficile de fidéliser notre clientèle. Nous nous sommes orientés vers la décoration textile”. Le passage à l’acte est difficile. Les collections présentées en 2006 ne rencontrent aucun écho, pas plus que celles du printemps 2007. Et le projet ne fédère pas tout le monde. “Tout à coup, nous fabriquions nos propres produits”, explique Marie-Pierre Dumaine. “Certains membres du personnel pensaient que nous allions gaspiller l’argent pour créer des stands sur les salons, les clients de « Michel graveur » criaient au sacrilège parce qu’un graveur osait imprimer un bout de tissu !”. En 2007, c’est la surprise, la collection automne/hiver de GDC cartonne. Et Marie-Pierre crée alors 2 autres marques « un rendez- vous français » et « daycollection ». Elle réunit l’ensemble en une seule société, Valtex Group.

FAÇON ET CONTREFAÇONS

L’humour décalé de GDC fait mouche. La série de linge de table «couvert» connaît une réussite particulière, au point d’être copiée, recopiée, surcopiée. Ce qui n’effraie pas Marie-Pierre : “Les grands distributeurs copient nos motifs et les font refaire en Chine ou ailleurs. Cela agit comme un booster et nous force à innover. Notre spécificité ne tient pas qu’à nos motifs, elle tient aussi à notre capacité à imprimer en numérique sur des tissus naturels, alors que les autres n’utilisent que du polyester. Nous sommes l’une des seules entreprises en Europe à être équipée pour travailler le coton, le lin ou la soie. Et la seule en France !”. 95 % des produits sont d’ailleurs tissés dans l’hexagone. Et les ateliers de confection sont tous situés dans un rayon de 40 kilomètres autour de Valsonne, ainsi qu’à Saint-Étienne.

Aujourd’hui labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, Valtex réalise un chiffre d’affaire de 4,3 M d’Euros et emploie 34 salariés. C’est peu, en regard des années 80. Mais on peut parier sur l’avenir, le grain de couleur fait bonne impression.

+ d’infos : www.graindecouleur.com

visite en contre-plongée

visite en contre-plongée

Marina baie

Lumière maestro ! C’est le petit concert très privé qui se rejoue chaque matin dans cette maison d’architecte. Juché sur l’une des collines de Lyon, très largement vitré, le logis peut à son aise admirer la ville.Visite en contre-plongée.

Au pied de cette belle maison d’architecte, toute en lignes simples, en surfaces vitrées et en pureté étudiée, la ville semble comme repliée, sagement.

Cette vaste demeure contemporaine, construite par l’atelier d’architectes DPLG Vera & Barrand, possède un atout qui décuple son charme : la terrasse, une véritable « pièce à vivre ». On peut y fendre les flots d’un bassin azur, lézarder au soleil, rêvasser devant le spectacle de la ville qui s’ébroue en contrebas, ou celui de la frise des flammes de la cheminée.

L’architecte d’intérieur Magnin du Sauzey a su donner à cet espace un supplément d’âme ; grâce à un habile jeu de reflets, le salon renvoie son image dans le miroir apposé sur la paroi aveugle du garage, lequel reflète à son tour la vue sur la capitale des Gaules et l’eau du bassin de nage. Les baigneurs enchaînent ainsi les brassées sans quitter la ville des yeux, tandis que les plus coquets ont tout le loisir d’étudier leur ligne dans ce miroir grandeur nature !

L’architecte d’intérieur s’est aussi ingénié à cultiver la transparence des lieux, dedans comme dehors. Les garde-fous vitrés qui délimitent la terrasse dominant un terrain escarpé, répondent également à cette exigence. Grâce à cette mise en scène, les occupants installés au salon ou attablés pour un repas en plein air ne perdent pas une bouchée de panorama. Quant à l’agencement intérieur, il inverse les codes classiques de circulation : la cuisine et le séjour se trouvent à l’étage afin de profiter pleinement de la terrasse, tandis que les chambres occupent la partie basse de l’habitation.

NOIR, C’EST NOIR !

Il s’agissait d’une demande expresse du propriétaire, grand adepte devant l’éternel, de mobilier design et de minimalisme : le mobilier devait répondre à un code couleur strict, du noir, du noir et encore du noir. A l’étage, les éléments laqués de la cuisine n’échappent pas à la règle. “Le diable se cache dans les détails”. La mise en garde n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Illustration avec le motif du plafond qui témoigne d’une recherche subtile, mais acharnée, d’équilibre. Dans la salle à manger, on reconnaît la table « Synapsis » de Jean-Marie Massaud à ses piétements métalliques savants.
La cuisine-salle à manger, qui communique avec salon de réception, se délasse les jambes sur une centaine de mètres carrés. Cette partie jour est bordée sur presque toute sa longueur par la piscine. Dans le salon, la table basse et le canapé, tout en rondeurs, sont griffés B&B Italia. Pour rafraîchir l’atmosphère lorsque le soleil se fait intrusif, le propriétaire a opté pour des paravents originaux. Il a détourné des filets de camouflage de l’armée, dénichés sur Internet, pour habiller les baies vitrées du séjour, exposées au sud et l’est.

PLONGÉE DANS LES PROFONDEURS DE LA MAISON

En dessous de l’espace jour et de la terrasse panoramique, se trouve notamment la suite parentale, avec sa couche japonisante. Elle plaide pour un dépouillement tout oriental. La lumière, en frappant les brise-soleil, zèbre poétiquement les murs de la pièce. Comme dans le reste de la maison, le parti pris de sobriété et le tête-à-tête du noir et du blanc restent incontestés.

Les fonctions domotiques, véritables bêtes noires du propriétaire, sont priées de se faire oublier. Même régime pour les rangements, intégrés eux aussi. Noirs, toujours, le canapé du salon de télévision et le lampadaire « Tolomeo » d’Artémide. Le tapis B&B Italia a été choisi pour ses reflets argentés, écho au miroitement général de la demeure. Les deux fauteuils bas, aux formes arrondies, ont été chinés aux Puces du Canal, puis revampés à l’aide de tissus Missoni. Le corridor qui distribue les trois chambres à coucher de la maisonnée débouche sur une cave à vins, dessinée par Philippe Magnin du Sauzey. Son architecture combine panneaux en plexiglas et là encore, le concepteur des lieux a laissé libre cours à sa fascination pour les miroirs. Décidément, cette maison réfléchit beaucoup…

Photos : Studio Erick Saillet

christian têtedoie, tintin cuisinier

christian têtedoie, tintin cuisinier

effet kiss food !

Chef étoilé du restaurant éponyme à Lyon, Christian Têtedoie est aussi président des maîtres cuisiniers de France. A ce titre, il parcourt le monde pour prêcher la bonne parole. Mais au quotidien, l’homme cultive avant tout la générosité. Les bénéficiaires de la banque alimentaire s’en souviennent…

Novembre 2016. Un froid de canard enserre l’agglomération lyonnaise. A Décines, l’entrepôt de la Banque alimentaire du Rhône ne fait pas exception. Une trentaine de personnes, pour la plupart des bénéficiaires de la banque, se presse autour de Christian Têtedoie pour un atelier pédagogique. “L’idée est de démontrer qu’on peut cuisiner des produits frais de façon rapide et sans se compliquer la vie, à un coût moins élevé que les plats tout prêts. C’est plus sain, équilibré et bien meilleur ! Beaucoup de légumes finissent à la poubelle car on ne sait pas les cuisiner”. Sans brigade, le chef prépare un ragoût de légumes avec sa volaille. Les grandes tablées ne font pas peur au MOF, intronisé en 1996.

UN PRÉCOCE DES COCOTTES

“J’ai organisé mon premier banquet à 7 ans pour la profession de foi d’un de mes frères”. Avec la complicité de deux adultes, le petit garçon servira un merlu sauce beurre blanc nantais, pour 70 convives ! Christian est né à Nantes dans une famille de sept enfants. Il sera le seul à choisir le métier de cuisinier. “En fait, je n’ai jamais imaginé faire autre chose”. A 17 ans, il rejoint la brigade de Paul Bocuse. D‘autres Maisons suivront. C’est dans la ville du mentor que le jeune chef ouvre son premier restaurant en 1986 quai Jean Moulin. Suivront le quai Pierre Scize et l’attribution d’un macaron en 2000. L’aventure prend une autre dimension avec l’ouverture dix ans plus tard d’un établissement sur l’ancien site de l’Antiquaille sur la colline de Fourvière. Depuis, le restaurant Têtedoie s’est imposé comme le lieu incontournable de la gastronomie lyonnaise.

TINTIN CUISINIER

Le regard est franc. La parole du même jus. L’homme est gourmand au sens large. Il avoue un penchant pour l’éclair au café. “Je vous parle de plaisir pur, pas de réconfort. Il y a longtemps que je cultive l’attitude positive. Je vais de l’avant sans me laisser polluer par les mauvaises nouvelles”. Il attaque son 2ème mandat de président des Maîtres cuisiniers de France. “L’association réunit 620 chefs. Je parcours 500 000 kms par an. C’est fatiguant et passionnant à la fois. Mi-février, je pars en Chine puis au Canada”.

Son second accroche-cœur, c’est l’Arsenic (rue Pierre Corneille dans le 3ème), un restaurant pensé comme une pépinière de chefs. “Je repère un talent et lui donne les clés de l’établissement pour un an”. Actuellement, c’est Benjamin Millard aux fourneaux. A 24 ans, le jeune chef est resté 2 ans et demi aux côtés de Christian Têtedoie à l’Antiquaille, après un passage Chez Benoît d’Alain Ducasse à New-York ou encore le Sketch de Pierre Gagnaire à Londres.

+ d’infos : www.tetedoie.com

Pin It on Pinterest