Nanas à gogo

Nanas à gogo

ACCROCHE TA CULOTTE, C’EST MOI QUI PILOTE !

COMMENT RESISTER À UN SLOGAN PAREIL ? AU PIRE, ÇA NOUS FAIT MARRER PARCE QUE C’EST VRAIMENT DRÔLE. AU MIEUX, ON CRÈVE D’ENVIE DE RENCONTRER CES FILLES QUI NE PEUVENT QU’ÊTRE DE JOYEUSES LURONNES.

PAR FANNY CASPAR

Alors pilote d’accord, mais pilote de quoi exactement ? Et bien de vélo, tout simplement. Enfin, il y a vélo et… vélo ! Et ces accros-là sont plutôt axées montagne et tout terrain, autrement dit VTT.
D’où leur surnom de Bikettes, que vous pouvez prononcer comme vous le souhaitez, Bi-kettes ou Baille-kettes ! Tout dépend de votre humeur du jour, et si vous vous sentez plus chèvre que pilote de chasse ! En attendant, c’est une espèce que l’on peut croiser dans les montagnes qui bordent le lac d’Annecy et qui est du genre à vous accepter avec joie, tant que vous partagez leur envie de rouler sans vous prendre la tête.

ÇA ROULE, LES POULES !

Au tout début de l’aventure, trois copines qui ont envie de rouler ensemble, bien qu’elles n’ont pas du tout le même niveau. Leur motivation : rider entre filles pour ne pas subir la pression des garçons, et surtout, se sentir en confiance.
Leur première sortie commune a lieu le 3 juin 2015. Elles sont cinq et «s’éclatent» tellement qu’elles n’aspirent plus qu’à recommencer. Chacune connaissant une ou deux autres pratiquantes, ce sont bientôt une dizaine de filles qui se réunissent de temps en temps. Pour faciliter les choses, elles créent alors un groupe Facebook : le Bike Girl Team Annecy.
Elles organisent des sorties vélo tous les jeudis soirs 18h30 jusqu’au passage à l’heure d’hiver. Il ne leur est alors plus possible de rouler, qu’à cela ne tienne, elles se retrouvent lors de sorties sportives -ou festives- ou à l’occasion d’ateliers mécaniques, qui leur permettent de garder le lien et de continuer à partager de bons moments.
Et très vite, les besoins de cadrer les activités et de fédérer les troupes se font sentir. C’est ainsi que l’association Loi 1901 «Bike Girl Team – les Bikettes» est créée début 2016, ce qui leur permet de bénéficier d’un support administratif et surtout de pouvoir voir les choses en grand.

©Romain Laurent

DES PROJETS PLEIN LES CASQUES À VISIÈRE

Des idées, le bureau des Bikettes en a plein le pédalier. A commencer par celle d’organiser un week-end 100 % girls annuel. Ce sera chose faite à Tignes en août 2016 avec une quinzaine de rideuses réunies dans une am- biance débridée, malgré la pluie. Ce «Weekette» perdure depuis, le prochain étant programmé dans quelques jours, les 22 et 23 août à Courchevel. En 2017, c’est la mise en route du Bikettes Tour, des rendez-vous entre nanas sur tous les grands événements VTT français : Vélo Vert Festival (le prochain est fixé au 26 et 27 septembre à Villard-de-Lans, si tout va bien), Pass Portes du Soleil, Coupe du Monde des Ménuires, Roc d’Azur… pour rouler, tester le matériel, participer aux compétitions ou siroter un petit apéro sur les Cocktails & Contest sessions qu’elles organisent.

BIKETTE, MAIS PAS CHÈVRE !

Le Bike Girl Team est ouvert à toutes les femmes, quels que soient leur âge, leur niveau ou leur pratique. Il faut quand même posséder un VTT (ou s’en faire prêter un), un casque et une sacrée dose de bonne humeur. L’adhésion (20 €) permet de bénéficier d’un pack de bienvenue et de tarifs préférentiels sur les produits des partenaires de l’Association. Aujourd’hui, elles sont une centaine de bikettes adhérentes, venant de tous les coins de France. Le groupe Facebook privé lié permet aux 650 membres de communiquer entre elles et de se retrouver dès que leur emploi du temps le leur permet pour pédaler dans nos montagnes et partager de belles (et parfois boueuses !) expériences, totalement déchaînées, mais pas déraillées.

+ d’infoshttp://www.bikegirlteam.com I Facebook : Bike Girl Team – Les Bikettes

Touchée coulée !

Touchée coulée !

EN APNEE SANTEUR

APRÈS PLÉTHORE D’EXPÉRIMENTATIONS, FORCE EST DE CONSTATER QUE MES APTITUDES PHYSIQUES NE PROGRESSENT QUE TIMIDEMENT. IL FAUT DIRE QUE J’AI LE SPORT VOLAGE ET LA VOLONTÉ FRIVOLE. MAIS LA TÊTE TENACE ET LE SOUFFLE LONG. ÇA TOMBE BIEN, IL VA M’EN FALLOIR POUR RESTER EN APNÉE.

PAR GAËLLE TAGLIABUE
image : ©k8most

Il ne me restait plus qu’à trouver un lieu, facile, le lac, et un initiateur, Stéphane Tourreau, Annécien d’adoption et vice-champion du monde d’apnée 2016… Eh ouais, zéro complexes, ça en jette, non? Sur le coup, je ne me rends pas compte, naïve devant l’éternel. Mais à mesure que le compte à rebours s’égrène, je me sens curieusement fébrile, tendance nerveuse. Totalement flippée pour faire court.

QUI VA PIAN-EAU, VA SAN-EAU

Le jour approche, la météo fait des siennes, il pleut à verse et le thermomètre verse dans le bleu (et pas celui des mers du sud)… Hypothermie, hypoxie, ou les deux? Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de me sentir soudain pousser des nageoires ? Evidemment, mon coach du jour est d’un professionnalisme absolu et me propose une solution de repli : le Spa des Trésoms. Vendu ! Et en attendant, je vais quand même faire brûler un cierge.
Trois Ave Maria plus tard, Schubert si tu me regardes, je rejoins Stéphane. Atmosphère feutrée, notes de piano qui planent, vue plongeante sur le lac… Eh ben voilà, c’est bon, je l’ai eue mon ivresse des profondeurs, on peut rentrer? Je prends ma queue de sirène et mon courage en bandoulière, pourvu que les deux ne s’emmêlent pas, sachant que mes connaissances en matière d’apnée se résument -comme la plupart des jeunes (étouffement) femmes de ma génération- aux yeux de Jean-Marc Barr. En tout cas, question regard, je n’y perds pas au change, je plonge dans le grand bleu quand vous voulez. Mon dévouement me perdra…

©k8most

DE L’O2 OU DE L’EAU ?

Pour le grand plongeon, il va falloir attendre un peu. Une apnée, ça se prépare et ça se mérite. Il faut, avant, se prêter à de profonds exercices de respiration permettant de comprendre à la fois les propriétés physiologiques à développer, mais aussi toutes les dimensions psychiques qui se déverrouillent à mesure que l’état méditatif se met en place. Mes cavités abdominale et thoracique font le plein d’air, mon diaphragme fait les montagnes russes, ma respiration se bloque sans aucune appréhension… En tout cas, pas celle de manquer d’air. Technique en place, on se jette à l’eau. J’aurais bien tenté le pull marine pour me la jouer Adjani, mais je suis restée classico-chiante en maillot de bain moche… Pas envie de toucher le fond. Risque zéro ici, le bassin n’excède pas les 1,50m de profondeur et l’eau avoisine les 33°C. Mes branchies sont toutes ouïes. Je me lance. Le corps suspendu, je flotte comme un poids mort balloté par le flot des mouvements alentours. Stéphane tire les ficelles du pantin désarticulé que je suis pour permettre un relâchement maximal. Enveloppée dans ma bulle de coton, ultra connectée au flux de sensations qui bouillonnent en moi… mais au fait, je ne respire pas là ?! La narcose de surface, c’est possible ?
Aucun objectif de performance (ça tombe bien), mais intensité de l’instant au taquet. Pas de débat (ni d’ébats, hélas !), l’apnée repousse tous les possibles. Et c’est pour tous, mais surtout bien accompagné. Parole de convertie liquéfiée à qui l’on a offert un petit bout d’éternité.

+ d’infoshttp://www.stephane-tourreau.com

J’ai testé l’acroyoga

J’ai testé l’acroyoga

ACCRO DE YOGA

IF YOU BELIEVE YOU CAN FLY, ET QUE VOUS VOUS SENTEZ L’ÂME D’UN GYMNASTE YOGI, L’ACROYOGA POURRAIT BIEN ÊTRE LA PARFAITE SYNTHÈSE DE LA SAGESSE ET DE LA FORCE QUI SONT EN VOUS, EN MOI, EN NOUS, QUOI !

Né à l’Ouest des Etats-Unis il y a une quinzaine d’années, avant de déferler sur l’Europe -il n’y a qu’à voir les groupes qui se forment un peu partout dans les parcs et sur les bords du lac- l’acroyoga est une combinaison de postures de yoga et de figures plus, voire très, voire carrément acrobatiques. Spécificité du genre, l’acroyoga se pratique à deux, à trois ou plus encore, selon vos envies… et vos appétences…

YOGI YO !

Confinement amorcé, mais totalement consommé et encore moins consumé, bon nombre de disciplines sportives sont encore en mode limité et même totalement off. C’est donc dans l’enclos de mes 70m2 jardinier que la séance d’initiation à l’acroyoga s’est déroulée. Et comme la pratique nécessite forcément la présence d’au moins un partenaire, j’ai pris le matériel à disposition, à savoir, l’Homme, le mythe, la légende… de la maison. Autant dire qu’il a fallu négocier dru pour convaincre The one, plus adepte du combo sueur-bière-foot que de l’introspection méditative, de bien vouloir se prêter à l’exercice.
Une fois les tractations passées, en ayant pris soin de baser mon argumentaire sur les vidéos les plus sensuelles du genre (et il y a de quoi convaincre les plus réfractaires), nous voilà tapis à fleur de tapis en suivant scrupuleusement les conseils de Domenica, professeure au studio Birdhouse yoga à Argonay et au sein du groupe Acroyoga d’Annecy, qui a longuement expérimenté la discipline dans les parcs new-yorkais avant de venir s’installer en France en 2018.

ACRO-CHE-TOI

Avant toute tentative de figure, l’acroyoga demande un profond travail de préparation sur soi, sur la conscience de son corps et de celui de l’autre. Appréhender le toucher et surtout placer toute sa confiance en l’autre, et ce quel que soit le degré d’intimité partagé. Finalement, je ne suis pas mécontente de m’essayer avec l’élu, une barrière de moins à franchir. Restent celles de la croyance en soi, du sacro-saint lâcher-prise et de la communication non verbale… Histoire d’espérer trouver le juste équilibre. Tu as la nuit devant toi Domenica ? Parce que le petit oiseau qui est en moi n’est pas près de décoller s’il faut régler tout ça avant l’envol. Tango Charlie, on se la tente quand même cette posture de l’oiseau ? En place, concentrés, main dans la main, le triceps tremblant, l’abdo (oui, chez moi, il est seul !) en feu, les adducteurs tendus, je m’élance et m’élève au-dessus de l’Homme avec le même effroi que si je devais sauter d’une falaise. Puis la magie de l’équilibre parfait opère, je plonge dans le regard (un poil constipé quand même) de mon Patrick Swayze et comme on ne laisse jamais bébé dans un coin et que the time of my life est enfin venu, je sors enfin de ma coquille… appelez-moi Birdy.

© Wayhome Studio

 

Le biathlon

Le biathlon

TU POUSSES OU TU TIRES ?

LES DEUX, MON CAPITAINE. LA BIATHLÈTE QUI SOMMEILLE EN MOI NE DEMANDE QU’À S’EXPRIMER ! LE BIATHLON ET MOI APPARTENONS À LA MÊME CATÉGORIE, CELLE DES OUTSIDERS LONGTEMPS RESTÉS ANONYMES, MAIS QUI SUSCITENT UN ENGOUEMENT GRANDISSANT. ENFIN, SURTOUT LUI…

Hasard du destin, ma rencontre avec le biathlon (ou devrais-je dire ma communion avec la poudreuse recouvrant le pas de tir) s’est déroulée le jour même du sacre de Martin Fourcade comme champion du monde de l’individuel… Connected people…
C’est sur le site du Grand-Bo qui accueille la Coupe du Monde que j’ai chaussé et tiré, le tout pour la toute toute première fois. A grand moment, décor classieux.

SÉANCE SUR MON SÉANT

Pour la skieuse, pas formidable, mais honorable que je suis, c’est un peu présomptueuse que j’imaginais mon premier contact avec le skating. Ça vaaaa… Le pas de patineur, on apprend ça en 2e étoile. Oh, pas née d’hier, la cocotte ! Jusqu’ici, le ski de fond, très peu pour moi. Hiver 87, jours blancs et galères de classe élémentaire, voilà pour les présentations et… séparations. Vaccinée. Pourtant, effet Fourcade sûrement, c’est un peu envieuse que je les observe tous, ces fondus qui glissent avec élégance à l’écart des pistes bondées de ce cœur d’hiver. Je vais vite déchanter.
Nous sommes une douzaine autour de Nicolas, on sautille, on échauffe, on prend contact avec les skis (et avec le sol en ce qui me concerne) avant une 1ère traversée. Après l’affront du club de mini-pros du Grand-Bo qui foncent les skis en V comme des hirondelles s’éloignant aussi vite que ma confiance, c’est à nous ! Quelques allers-retours plus tard, j’ai dû déjà m’étaler – séance sur mon séant – une bonne dizaine de fois… Puis j’ai arrêté de compter.

FRANC-TIREUSE

Seconde étape : le tir. Enfin une pause, je suis à deux doigts d’enlever le haut. Et j’ai le bas qui colle à force de me rouler par terre. Look de loukoum saupoudré.
Quand Nicolas nous montre la distance à laquelle les pros tirent, 50 mètres, j’ai froid dans le dos, je vais garder le haut finalement. Pour nous, distance réduite à 10 mètres. Je retrouve le sourire, j’ai l’odeur des chouchous et de la barbe à papa qui me monte au nez… Je vais tous les péter ces ballons ! Hey ho, reviens, c’est pas la Foire du Trône ici ! Au biathlon, on tire avec du 22 Long Rifle. Vous déconnez ? Là, ce sera de petits plombs dans une carabine à air comprimé, mieux !
Tir couché, je m’affale ventre à terre, pas le temps de quitter les skis, on est en compét’ ou pas ? Concentrée, je charge les plombs, 1 à 1, bingo, 5 sur 5. C’est qui Lara Croft ? Tir debout, c’est déjà pas la même, elle pèse son poids la carabinette… Là où ça se complique, c’est quand il faut enchaîner la boucle de ski, se vautrer (élégamment !), charger, viser, tirer – et souffler parce que l’apnée, ça va pas durer longtemps – tout ça avec le stress de mon binôme qui attend l’œil vide que je veuille bien terminer mes 3 tours de pénalités. Gloire à elle, elle est mon héroïne du jour…

 

+d’infos : http://legrandbornand.com/ski-nordique.html

© natalliajolliet1

 

En vélo mon polo !

En vélo mon polo !

WATER POLO ? NON, BIKE POLO !

COMME UNE SOUDAINE ENVIE DE ME LA JOUER SO BRITISH, DE TROUVER MY STAÏLE, QUOI QU’IL EN COÛTE. IL DOIT BIEN EXISTER UN SPORT QUI ME SIÉRAIT COMME UNE SECONDE PEAU. ALLONS DU CÔTÉ DES SPORTS À MAILLET, TENUE CHIC ET GARDEN PARTY… JE SENS QUE ÇA VA ME PLAIRE !

Manque de bol, je n’ai pas trouvé de club de croquet. What ? Du Bike Polo ? C’est pas vrai, il n’y a donc pas de sport genre promenade du dimanche entre vieux, ici ? (Le golf mis à part… ça aussi, c’est sportif ? Pas essayé, next time). Du polo sur un vélo donc, mais bien sûr…

POLO À VÉLO

Quel dommage, j’avais déjà la tenue parfaite : short immaculé, polo et maille sur son camaïeu de beige, canotier de paille (le même que j’arbore à Roland Garros et sur la Place des Lices). Changement de plan, j’enfile des gants et troque mon ravissant chapeau pour un casque avec grille de protection (c’est-à-dire ? On ne fait pas du hockey non plus ?). Parce qu’à en croire Pierre-Nicolas, la petite balle dure qui va me servir de projectile, mieux vaut éviter de se la prendre de plein fouet.
Reste un détail, majeur, il va falloir monter un destrier du genre à deux roues. Rappelons que ma dernière expérience en la matière n’a pas grand-chose à voir ni avec l’ascension du col du Galibier, ni même avec celle d’une descente effrénée en VTT sur la 666 aux 2 Alpes. Mon plus récent souvenir remonterait plutôt aux pistes cyclables de l’Ile de Ré où la difficulté première reste de ne pas enfourcher le premier tricycle fou débordant de sa voie. Là il va falloir conduire ce vélo à une main, la gauche, tandis que la plus «habile» sera fort occupée à manier le maillet. Et sinon les genouillères, coudières, chevillières, vous avez ?

POLO ENTRE POTOS

Trois contre trois sur un terrain de la taille de celui de hand-ball, spécialement fermé sur ses 4 côtés pour pouvoir jouer avec les murs (je suis nulle au billard, décidément…), j’ai le guidon tremblant, la trajectoire vacillante. Concentrée sur la conduite du vélo, il faut anticiper sur le côté où l’on va récupérer la balle et balayer le maillet pour tenter, qui sait sur un malentendu, de la toucher au moins une fois en 12 minutes : on y croit. L’ambiance est bon enfant et s’il existe des championnats nationaux, européens et mondiaux, il y a aussi tout plein d’événements isolés en région où les équipes sont mixées, niveaux mêlés, plaisir pour tous. Avec quelque 400 pratiquants, le Bike Polo apparu en France il y a une dizaine d’années conquiert petit à petit ses pratiquants avec une dif- ficulté première : trouver des terrains adaptés à sa pratique. Le club Annecy Bike Polo espère pouvoir grandir, mais en attendant, la petite communauté joue le jeu du sport détente. Décomplexée et quelques exercices de slalom plus tard, il se pourrait bien que j’arrive à la toucher cette baballe. Et pourquoi pas atteindre la cage… ou me poster par défaut en gardien. Râté ! On doit tourner… et je n’ai pas le droit de poser le pied à terre ? Oups, on en refait une ?

+ d’infos : http://www.facebook.com/Annecy-Bike-Polo-1154379201354299/

 

en piste !

en piste !

on s’fait un break ?

MARRE DE ME PRENDRE LES PIEDS DANS LE TAPIS ET DE M’Y FAIRE RÉGULIÈREMENT ENVOYÉE, J’AI DÉCIDÉ DE JOUER LA SÉCURITÉ, MÊME SI JE ME SUIS MAINTENANT HABITUÉE À ME MÉFIER DE L’APPARENTE FACILITÉ. MAIS QUAND MÊME, SUR UN DANCEFLOOR, IL Y A TOUJOURS MOYEN DE S’EN SORTIR NON ? ALLEZ, HIP HOP, FLIP OU FLOP ?

Hip-hop, popping, locking, break, krump, house… Crac, boum, hue… Les hommes en tombent à mes genoux. Qui a parlé de facilité ? Non, parce que ce grand tout que nous appelons hip-hop recèle en réalité moult variantes stylistiques : mouvements crantés pour le locking, flot ondulé pour le popping, intensité saccadée pour le krump, figures acrobatiques pour le break dance… Alors, pour nous, ce sera la version house… J’en appelle aux esprits des nineties, âge d’or de ma révolu(e)-tion durant laquelle j’avais la prétention (ou l’inconscience) d’exhiber mes talents sur la piste.

SUR QUEL PIED DANSER ?

Entrez dans la danse, les soucis n’ont pas de chance, la musique commence… (Seuls les plus que trentenaires pourront retrouver la référence à ces paroles.) Je me jette donc sans l’ombre d’une hésitation dans l’arène des hip-hopeurs qui s’exercent chaque semaine sur le parquet de Raca Danse.
Avoir la tête et les membres souples, les hanches déverrouillées et laisser le flot de musique nous traverser. Mes réminiscences d’ex-danseuse classique qui tenait la posture me cantonnent un peu… beaucoup. Je n’ai pas franchement les atouts pour devenir une star du twerk, ça crève le miroir.
Tant que l’on décompose les mouvements, je fais illusion, mais dès que la musique enclenche et avec elle le rythme puissance 10, me voilà vite rattrapée par un sens approximatif de la coordination (la danse classique, c’était dans une autre vie) et aléatoire de l’enchaînement. Que dire de mes capacités de mémorisation, iraient-elles en déclinant ? Non, déjà ? Paix à mon intellect. Attention, neurones en perdition.

MENER LA DANSE

Quel que soit le style, le hip-hop impose d’en avoir, du style. Force est de constater que je n’ai pas encore tout à fait trouvé le mien. Si ce n’est qu’après plusieurs répétitions du mouvement (que je serais tout à fait incapable de reproduire seule, soyons clairs), je comprends qu’il faut en fait surtout ressentir l’idée du mouvement et l’inscrire au mieux dans le flot de la musique. Il ne s’agit pas seulement de reproduire un schéma imposé, qui serait plutôt l’antithèse de l’esprit affranchi du hip-hop. Après, question de génération peut-être (ok, sûrement !), y’a indubitablement comme un truc qui bloque dans ce corps de quarantenaire. Malgré tout le plaisir que je prends à essayer, il me faudrait sans aucun doute 4 fois plus de séances que n’importe quel autre novice de 20 ans pour parvenir à décoincer ce je-ne-sais- quoi qui me limite à des mouvements restés bloqués dans les années 90 et ne correspondent de toute évidence plus au genre actuel.
«J’ai fumé dans des restaurants […], j’ai écouté des faces A et des faces B […], j’ai dansé des pogos, des lambadas et même des slows dans des discothèques […] alors vieille ou pas vieille ?». Il y a un moment où il faut se rendre à l’évidence.

 

+ d’infos : http://raca-danse.com

© Olly

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