Astrid et Edgar Cheylus

14 Déc 2020

Gènes et Tricks

Un champion de France Junior de ski freeride dans une famille, c’est beau. Mais deux! C’est presque comme gagner deux fois au loto, ça n’arrive jamais… Sauf chez les Cheylus. Astrid et Edgar, Annéciens de 17 et 19 ans, alignent les titres comme d’autres enchaînent les vannes.

En fait, trois lignes d’intro, c’est beaucoup trop court pour leur palmarès. Edgar n’est pas seulement Champion de France Junior, il l’est trois fois, et Astrid deux. Elle est aussi Championne d’Europe 2020, et lui 2019. Ça vous donne une idée du niveau. Mais à quoi donc tournent ces héritiers de Candide Thovex ou Aurélien Ducroz ? Comme beaucoup de jeunes du coin, Edgar s’est vu pousser des spatules aux pieds dès qu’il a su tenir dessus. On pourrait dire de sa sœur Astrid qu’elle a suivi ses traces. Mais pas tout à fait. Car c’est bien là tout l’enjeu de leur sport de prédilection : faire sa propre trace, sa ligne, sa trajectoire. Et c’est leur père qui les y a initiés. Parce qu’après les cours de ski alpin, sur les pentes des Portes du Soleil ou des Aravis, les deux petits Cheylus ne rentraient pas goûter tranquillement, ils retrouvaient Cheylus Senior de l’autre côté des panneaux, hors des pistes balisées, là où tout n’est que poudre, calme et légèreté. Et on connaît les effets de la peuf : une fois qu’on y a goûté…
A peu près à la même époque, l’ancien champion Sébastien Michaud, dit «Monsieur Backflip» pour son expertise en saut arrière sur barres rocheuses, fait prendre un nouveau virage à sa carrière et décide de former des jeunes skieurs. Le collège-lycée de Thônes monte, en parallèle, une section sports-études freeride. Alignement des étoiles ou des flocons, la fratrie Cheylus a alors toutes les cartes en main pour basculer définitivement du côté libre de la glisse.

Edgar

LIGNE BLANCHE

Mais le freeride, c’est quoi ? Car oui, on peut être né sur les skis aussi, mais avoir quelques décennies de plus que ces prodiges bien fartés et être un peu paumé face à toutes les nouvelles pratiques. Donc, explication : quand le ski freestyle consiste principalement à faire des figures -des tricks- à l’aide de modules ou de structures, type bosses, half-pipe ou tremplin, le freeride, lui, sort du cadre, vise le hors-piste et les étendues vierges, slalome entre les branches ou décolle au-dessus des rochers. Objectifs? Vitesse, audace, engagement… et tricks aussi, accessoirement.
Mais le côté «free» n’exclut pas une grosse préparation, physique et mentale, pour ces athlètes de haut niveau. Plutôt réfléchis, posés, que têtes brûlées. “J’ai un rituel d’échauffement au départ”, explique Edgar, “et je me répète la ligne dans la tête, tant que je ne la répète pas sans accroc, je ne pars pas.” Car en compétition, on oublie la traditionnelle reconnaissance du terrain. “On choisit notre ligne d’en bas, à la jumelle”, précise Astrid, “toujours avec plusieurs options. Parce qu’une fois en haut, c’est un peu à l’aveugle, on a des points de repère avec des arbustes, des sapins mais parfois, on arrive sur des sauts plus petits que prévus, ou plus gros… Moi, je demande toujours l’avis d’Edgar. Il est décisif.

Astrid

TRACES PARALLÈLES

L’ADN et les heures passées ensemble à «rider» ont en effet forgé une solide complicité entre les deux skieurs. “Je sais que quand je pars, où qu’il soit, il me voit”, confie la cadette, “dans tous les cas, on ne se loupe pas. On se soutient moralement. Lui est beaucoup plus discret… Sa faiblesse, c’est qu’il ne se fait pas suffisamment confiance, mais sa force, c’est qu’il arrive à ne pas se laisser influencer par les autres, à rester dans son monde. Il a aussi une technique assez incroyable en ski, j’essaie de le suivre…” “Astrid, elle, elle est forte dans les deux domaines, air et technique. Par contre, parfois, elle préfère faire son expérience pour comprendre que ce n’est peut-être pas le bon choix. Au lieu d’écouter le coach, elle n’en fait qu’à sa tête !”, sourit l’aîné des Cheylus.

PIEDS AUX PLANCHES ET…

Sur les réseaux, sourires ultra-brite -un Papa dentiste, ça aide ?-, cheveux salés et bronzage ambré, Astrid et Edgar sont jeunes et beaux… Bref, ils font rêver. Mais pour dégager autant d’énergie, revenons-en à notre question initiale : à part la poudre, à quoi tournent-ils donc ? A tout ce qui glisse. La moindre planche, sauf peut-être une latte de parquet, trouve, sous leurs pieds, un intérêt : skate, kite, surf, hydrofoil… Et ils préfèrent, de loin, la session sportive du matin à la sortie festive du soir. Astrid, elle, est également passionnée d’équitation et monte sa jument tous les jours : “quand ce n’est pas le ski, c’est ça qui me vide la tête”. Aux yeux de son frère, ce sont surtout les potes qui comptent, mais il donne aussi dans le dessin, la photo et la vidéo.
Pour la saison 2020-21, Edgar, blessé, se concentre sur la reconstruction de ses ligaments croisés, en gardant au chaud les points accumulés jusqu’à présent, qui lui permettront, l’hiver suivant, de jouer dans la cour des grands. Quant à Astrid, il lui reste une année à concourir en Junior, histoire de conquérir LE titre qui lui échappe encore : championne du monde… Trajectoires à suivre…

© M. Knoll / © K. Listl / © Loris Poussin

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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