METS TA CAPUCHE
LE PARAP’? ON LE PERD TOUT LE TEMPS. L’IMPER’? TROP ENCOMBRANT. NON, NON, POUR NE PLUS ÊTRE TRISTE COMME LA PLUIE QUAND LE CIEL S’ASSOMBRIT, RIEN DE TEL QU’UN BON VIEUX TRUC DE GRAND-MÈRE…
PAR MELANIE MARULLAZ



C’est avec Gisèle, du côté de Chambéry, que tout a commencé. Gisèle déteste que ses cheveux soient mouillés, mais elle a aussi le sens de l’esthétique et tient, en toutes circonstances, à avoir l’air chic. “Et on peut toujours l’être, me disait ma grand-mère, il suffit de savoir assembler les choses”, se rappelle Juliette Babelot, sa petite-fille. “Elle portait donc un foulard sous sa capuche en plastique. Quand elle a déménagé, j’ai ouvert un tiroir dans lequel elle en avait des dizaines !” Alors au milieu de la trentaine, quant à la faveur d’une reconversion professionnelle, Juliette doit créer sa petite entreprise, cette jeune directrice artistique parisienne sait exactement quel filon exploiter : elle revisitera la capuche de sa mémé.


OND(É)E DE CHIC
Le concept ? Une seule pièce de tissu, en coton ou synthétique imperméabilisé, “mais je ne voulais pas qu’il y ait un côté K-way®”, une capuche qu’on peut ranger dans une pochette et trimballer dans son sac à main toute la journée. Ses 1ers modèles, en 2017, Juliette les pense noirs, puis, pour donner de la couleur aux jours gris, elle les décline en wax, à partir de pagnes africains, puis en tartan ou vichy. Dernièrement, elle a également collaboré avec le photographe Raphaël Lagussy, en transformant en motif l’un de ses travaux sur la météo. Et pour rester cohérente avec l’esprit de Gisèle, qui a toujours été investie dans le milieu associatif, elle fait fabriquer 30% de sa production dans un atelier ESAT, Etablissement d’Aide par le Travail.
Cet été, un rayon de soleil a traversé le ciel que Juliette aime chargé: elle a été sélectionnée pour faire partie des quatre jeunes marques accom- pagnées, pendant 3 ans, par le programme «Talents» de la Fédération Française du Prêt-à-porter.
Alors l’avenir de sa Capuche à Mémé, elle le voit rose, mais surtout de plus en plus responsable – elle aimerait passer de 40 à 100% de tissu recyclé – et international, en exportant au Japon ou aux USA ce fichu typiquement français: “il va falloir adapter les modèles aux cultures, et ça, c’est super intéressant !” Mais d’ailleurs comment dit-on : «Chic ! Il pleut» en japonais ?