maf à cape !

maf à cape !

super mam’

CHAQUE JOUR, NOUS, LES MÈRES, DÉTOURNONS NOS ENFANTS DE L’IMMETTABLE, LES PRÉSERVONS DE L’IMMANGEABLE OU DU PORTABLE, LES SAUVONS DE L’OUBLI DE CARTABLE OU DE L’INEXTRICABLE… CŒUR VAILLANT ET INSTINCT DE FÉLINES, DU QUOTIDIEN, NOUS SOMMES LES HÉROÏNES!

6h55. Claquement de la porte. Mes aînées ont quitté le foyer. Je descends préparer ma 1re tasse de thé de la journée. J’aime le rythme serein du mercredi matin. Pas de course pour emmener N°3 à l’école (“on est en retard, là, Maman?”), pas de petit-déjeuner trop vite avalé (“Maman, j’ai un peu mal au ventre”), pas de débat sur le choix de ses vêtements (“je crois que ce pantalon, il commence à être trop grand, Maman”, oui, elle a un problème avec les tailles) et surtout pas de réveil. Parce que s’il y a bien une chose que je déteste, c’est la sortir du sommeil et de sa couette douillette, interrompre le cours de ses rêves, être celle par qui se fait le retour à la réalité.

JEU DE CARTES

Alors que la bouilloire siffle et que je m’étire, un détail accroche mon regard: nonchalamment posé sur le bar de la cuisine, un étui de carte de bus… Pire: un étui de carte de bus avec UNE CARTE DE BUS DEDANS, et sa collègue de cantine. Celles de N°2. Oh la la, le coup de chaud qu’elle va prendre à l’arrivée de son transport ! Et qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir manger à midi, je ne lui ai même pas donné son argent de poche de la semaine! Et ce n’est pas son aînée-poche-percée qui va pouvoir la dépanner… L’adrénaline réactive précipitamment mes neurones: il est 6h59, le bus passe à 7h06… Techniquement, je peux le faire!
Je cours enfiler un bas de jogging, saute dans mes Birks, attrape les clés de la voiture et la 1re polaire qui passe -par chance ce n’est pas celle de N°3-.

RUÉE VERS L’HEURE

N°3??? Je ne peux pas la laisser, là, toute seule! Si je suis prise dans un troupeau de vaches à contresens, un méga bouchon, une avalanche ou une soudaine inondation? Si je suis coincée indéfiniment hors de la maison, qu’elle se réveille alors que je ne suis pas rentrée? Elle va totalement paniquer. Ah, cette vision de mon bébé hurlant désespérément «MAAAAAMAAAN?!!», je ne peux pas la supporter! Tant pis pour le retour à la réalité… Il est 7.01, je cours vers sa chambre, soulève sa couette brusquement, la ficelle dans son peignoir et l’installe dans la voiture sans ménagement. “On est en retard, là, Maman?”
Itinéraire optimisé. Traversée du village pied au plancher. “Maman, on a le droit d’aller à l’école en pyjama?” Prière pour ne pas croiser un des membres du conseil municipal qui vient de me désigner, en matière routière, référente sécurité. “Maman, j’ai un peu mal au ventre… Mais… J’ai pas déjeuné!” Il est 7h05. Arrêt au stop. Phares du bus à 500 mètres en amont. Démarrage en trombes. Je suis une machine! Que dis-je? Je suis une héroïne!

CAPE À L’OUEST

Galvanisée par mes propres pensées, je me sens pousser une cape à paillettes et un casque ailé. Je pile devant la rangée d’ados encapuchonnés dans laquelle se fondent mes filles et par la vitre baissée, tend victorieusement sa carte à N°2, qui, moitié gênée, moitié blasée, sort de sa poche… le même étui: “je l’ai ma carte, Maman. Celle-là, c’est celle de l’année passée.” Supermam a encore frappé.

Illustration : Sophie Caquineau

+ d’infos : http://mavraieviedemaf.wordpress.com

Attraction lunaire

Attraction lunaire

Travail de croupe

«Comment trouves-tu mes fesses ?»  «Très facilement!» écrit Frédéric Dard dans «Les pensées de San-Antonio (1996)». Impossible en effet de les louper, ces grosses fesses ultra bombées, sur-érotisées, nées en Amérique du Sud et devenues un phénomène mondial.

Popotin, pétard, miches, derche, arrière-train, les mots ne manquent pas pour nommer cette partie de l’anatomie féminine, vieille obsession masculine, oscillant, au cours de l’histoire, entre fascination et dégoût, désir et mépris. Aujourd’hui, le boule joufflu redevient un objet de fascination et un vecteur de célébrité sur Instagram, à l’instar d’une Kim Kardashian ou d’une Jen Selter et ses 12 millions de followers.
Du coup, certaines sont prêtes à tout pour leur ressembler. Des heures passées à la salle de sport dans des postures plus ou moins suggestives, sous les regards masculins con-cu-piscents environnants, à bosser la cambrure du bas-rein et modeler le grand fessier. Au prix d’efforts surhumains, les résultats sont là. Un bombé parfait et lisse, qui finit aussitôt sur les réseaux sociaux. Franchement, aux XVIII et XIXes siècles, les femmes qui se mettaient un faux-cul pour exagérer leur popotin se donnaient moins de mal !

La fesse entre dans les anales

Si ce souci de la belle courbe est poussé à son paroxysme, au point d’en faire une œuvre d’art digne de figurer au centre Beau-Boule, il n’en a pas été toujours ainsi. Rappelons-nous Saartje Baartman, la fameuse « Vénus hottentote» sud-africaine, exhibée et moquée comme une bête de foire à cause de ses fesses proéminentes au début du XIXe siècle. “Elle avait une croupe si volumineuse qu’elle pouvait servir de siège à un enfant”, écrivait, méprisant, le Petit Parisien. A sa mort, son corps a été disséqué et son postérieur conservé dans le formol ! Au XXIe siècle, elle serait probablement devenue une star de la téléréalité, et passerait son temps à étaler ses butt selfies sur Insta. Et si Godard devait tourner le «Mépris» aujourd’hui, nul doute qu’il choisirait Kim K au lieu de BB pour donner la réplique à Michel Piccoli : “Tu les trouves jolies mes fesses ?”

Tout est bon dans le croupion

Mais ces fesses opulentes sont-elles réellement plus excitantes? Faire l’amour avec une chérie callipyge, ça doit être un peu comme s’allonger sur un matelas à eau, non? Seuls 18 % des mâles les regarderaient en premier ! En fait, la taille du popotin n’a aucune importance. Grosses ou menues, plates ou bombées, toutes les fesses font fantasmer et sont une zone érogène qui mérite d’être explorée. Caresses, fessées, itinéraire bis… tout est possible, que votre dulcinée soit une Beyoncé ou une Birkin bis. Elles rendaient dingue Jean-Pierre Marielle, quand il s’est arrêté à Pont-Aven : “Je renais… je revis… Oh nom de Dieu de bordel de merde…” Elles excitent le rappeur Bosh, qui, avec la subtilité d’une tractopelle chante “J’t’ai vu passer dans l’allée, ton boule me rend romantique, pièce/ Il fait des appels de phare quand il bouge de gauche à droite, j’suis obligé d’réagir”. Bref, inutile de vouloir copier ces croupes de starlettes. La vôtre fera l’affaire. Le cul n’est-il pas en effet, comme l’écrivait le romancier Antoine Blondin, «la chose au monde la mieux partagée» ?

CHAMPIONNAZ DU MONDE

CHAMPIONNAZ DU MONDE

FOULE CONTACTS

BON J’AVOUE, JE M’EN DOUTAIS DEPUIS UN BYE, JAMES, MON AMANT SO SEXY, EST MARIÉ ET AIME L’EXOTISME. DE LÀ À OPTER POUR UNE CULTURE DE MASSE PLUS QU’UNE AGRICULTURE RAISONNÉE… IL N’Y A QU’UN COUP DE BÊCHE MAL PLACÉ…

PAR MAGALI BUY

Il faut dire qu’il a une vie plutôt décousue, une carrière de perchiste de haut niveau qu’il mène avec brio, un talent de pointe, et c’est peu de le dire. Ce jour-là, il avait une série de tests pour les championnats du monde et son besoin d’émulation pour sauter au top de ses capacités était torride. Rendez-vous virtuel programmé, on se retrouve comme prévu pour un combo texto, sexto et plus si affinités, histoire de l’émoustiller et de lui donner de l’élan. Tu m’étonnes !!!

BLABLA STAR

On démarre par les banalités d’usage, son état de forme, la couleur du ciel, son plat du jour et toutes superficialités dont il n’a strictement rien à faire. Il communique plutôt string, tanga et claque au cul, pour le reste. Il ne s’intéresse à rien, répond par emojis et même s’il abuse, il a toujours une excuse. En bonne quiche, je me dis qu’il est sûrement préoccupé… le pauvre. Ça me reste toujours un peu en travers, mais un décontractant plus loin, je respire et puis j’oublie… On embraye.

BRANLE BAS DE CON BAS

Soudain, tout s’affole. Il m’envoie un “j’ai envie de toi” avec 3 flammes, une langue et 12 points d’exclamation, pompelup, c’est la fête ! Je dégaine une première photo, soft, qu’il n’imagine pas que c’est du tout cuit –quiche#2–, il répond par un cliché bien moulé qui fait hmmmm…. Grrrr proéminant, j’enlève le haut et j’attends… J’attends… Mais qu’est-ce qu’il fout ? Il met un de ces temps!! Il n’est quand même pas en train d’astiquer sa perche ? Ce serait vraiment grande classe ! Et pourtant il se connecte… Mais qu’est-ce qu’il branle ? Le doute m’habite à défaut d’autre chose. J’hyper ventile, je passe au Xanax, au Chardonnay cul sec.

FILET DE PERCHE

Quand un “oui bébé c’est bon ça…” me ramène à la vie. Et la suite défile. Une série de petits mots tous plus attentionnés les uns que les autres, qui ont envie de faire des trucs, d’y mettre les doigts, la bouche et le reste, des bafouilles salasses qui déboîtent et qui donnent chaud !!! Aaaaahhhh, mais il me faisait languir le coquin… Je ne savais pas que je lui faisais un tel effet !!! Le grand saut par contre, j’men serais bien passé.

SALADES RUSSES

Il a commencé à parler de ma taille de guêpe, à vouloir défoncer ma cambrure de rêve et mon charme soviétique 95D de grosse S……. en me chopant par la crinière !!!! OOhhh, on se calme là !!! Mon charme de quoi???? Mais je ne suis pas russe du tout !!! Non mais il ne serait pas en train d’écrire à une autre, là ? C’est là que mon cerveau a défibrilé. J’ai pris des bouffées de chaleur, un second Xanax, un sac en papier, une douche froide, un couteau, des sueurs et des palpitations jusque dans les oreilles, je ne sais pas si c’est mon sang espagnol ou ma taille plutôt cassoulet, mais je l’ai DEFONCÉ : “petite erreur de sautoir on dirait… Pas besoin d’entraînement, ni d’élan pour faire THE bond, James, t’es bien champion du monde !

Déconfinement

Déconfinement

Monsieur et le (co)vide de l’existence

MADAME COMPTE SUR SES DOIGTS BAGOUZÉS : « TU TE RENDS COMPTE QU’IL Y A SEULEMENT 6 MOIS, NOUS APPLAUDISSIONS SUR NOS BALCONS ? ET QUE CHAQUE SOIR C’ÉTAIT L’ANNONCE DES DÉCÈS ! ON ÉTAIT ALORS PERSUADÉS QU’APRÈS LE COVID, NOUS ALLIONS ENFIN POUVOIR CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR ! » ELLE RICANE… « TOUS ENSEMBLE !!! »

Monsieur voit que ça mouline sous les mèches blondies : le débat s’annonce… Pas de bol ! Le soir où l’Équipe de France joue pour l’UEFA Nations League ! Deux choix s’offrent à lui : soit chausser ses yeux de cocker – “oui, oui, bien sûr, tu as raison.” – en allumant la télé, soit raconter qu’il a oublié de passer chez Maman et foncer regarder le match chez Alain ! Dans les 2 cas, il y aura représailles avec au minimum 1 semaine de gueule + migraine/grève du consommable… Loulou décide sagement de faire l’impasse sur la première mi-temps pour ménager sa chèvre en restant chou !

Monsieur va devoir jouer au con, finement…

Il attaque : “Ben oui ! C’est toujours comme ça ! Les bons sentiments, c’est comme le Coup d’Un Soir : il est permis de changer d’avis le lendemain matin, quand t’es débourré ou que la fille se lève sans maquillage… On n’allait pas continuer à mener une existence de bulot accroché à son attestation de sortie ! Fallait bien que la vie reprenne !” – Elle : “Oui, mais pas comme ça ! Tu te rappelles mon Loulou, on prenait le temps de penser, de réfléchir, de marcher 1 heure, on mangeait bio, on déconsommait, on saluait les voisins en souriant ! Pourquoi c’est oublié tout ça ?” – Lui : “Parce qu’on était terrifié, le pangolin et la faucheuse toquaient à nos portes, alors on a paniqué, on l’a joué Bisounours pour gagner notre paradis ! – il tord son visage – mais l’Homme est un loup pour l’Homme, alors quand la cage s’ouvre, il bondit sur son bifteck !” – Elle grimace : “Quelle déception ! Où sont-ils les courageux qui voulaient revendre leur voiture pour continuer à écouter les oiseaux ? Ou les futurs-nouveaux-écolos qui ne juraient que par le vélo ?”- Il riposte : “Arrête ! Tu avais juste oublié comme c’était jouissif de tenir le volant de ta Mini, même dans les bouchons du quai de la Tournette !”

Le naturel revient toujours au galop ! Comme la deuxième vague ?


Madame, qui a trempé son caractère dans du vinaigre ce matin, ne lâche pas l’affaire : “On a eu deux mois pour constater que c’était génial de ne plus courir, que la vie était belle même sans aller sur la zone d’Epagny, que le télétravail faisait gagner 2 heures par jour – bon, oui, je sais, à condition d’avoir casé les gamins chez son ex – et finalement voilà que la pression remonte pire qu’avant : dis-moi, qui va rembourser les 100 milliards qui ruissellent ? Tes amis amish ou les 5 G ? Non, ce sera bibi comme d’hab !” – Loulou grommelle : “Mais moi aussi, j’ai envie de changer le monde, darling, pourtant je ne suis pas un Purédur, un jour je reprendrai l’avion ! D’ailleurs, oui, je le confesse : j’ai replongé… Ce midi, j’ai dévoré un 280 Original chez Mac Do, et putain que c’est bon, cette saloperie ! – puis perfide – et sans vouloir cafter, j’ai croisé en ville tes copines anti-mondialisation, apparemment en stage de réadaptation/apéro/shopping, elles étaient bien allumées de la carte bleue, pour des nanas qui voulaient la mettre en veilleuse…”
Madame lève les yeux au ciel, il en profite pour tenter la crucifixion : “Respire, tout va tellement mieux, regarde le foot : ils avaient droit à 4 joueurs positifs par équipe il y a une semaine et maintenant c’est 10. La semaine prochaine ce sera 20 + l’arbitre ! Si ce n’est pas de la bonne gestion de crise sanitaire, ça ! Allez, femme, prépare-nous l’apéro et passe-moi vite la télécommande, ça urge, la France a besoin de moi… !”

La clé des champs

Closed café

Le sucre est tombé gelé, le café renversé, je sentais bien que la journée avait mal commencé… A défaut d’une nuit de folie, c’est le matin qui m’a rendu folle. 7h du mat’, j’ai des frissons, on connaît la chanson !

Un jour sur deux, je prends mon sac à main, celui du boulot, ma tasse d’arabica et direction la rédac’. C’est mardi, je ne suis pas censée y aller, mais on a une réunion importante alors go. Je ferme la maison, mon mug déborde, je le pose sur le bord de fenêtre, je le prendrai après. J’ouvre la voiture, jette mes affaires, branche mon téléphone, mets ma clé au démarreur, claque la portière et tire le portail. C’est toujours dans ce sens, une étape après l’autre, dans le même ordre et pour une bordélique comme moi, c’est fou. Allez, je chope mon caf’ et j’y vais !
Mais c’est pas possible, c’est fermé !!! Sésame… Pitié… Ouvre-toi !!!!! Olala !!!! La voiture s’est auto-verrouillée avec tout dedans !!! Respiration et hyperventilation suprêmes, je regarde autour de moi. Il y a des montagnes, les ânes et l’écho de mon AAAAHHHHHH, mais quelle idée d’habiter nulle part dans la campagne perdue !!! J’ai une pensée pour l’autre conne de Kate dans Titanic, glorieuse sur sa proue, à deux icebergs de la congélation et je prie. J’ai fermé la maison, mon mec est dans mon tél, en pleine conversation avec mes clés dans le vide-poche, j’ai un fond d’expresso et 500m de dénivelé sur 4 kilomètres en lacets, jusqu’à prochaine âme qui vive. C’est sport là !!! Je commence à descendre, j’suis so fresh, quand une voiture s’arrête. C’est l’ancien voisin qui a reconnu mon allure mourante. Ouf… J’explique vite fait, j’ai les doubles chez mes parents, à 10 km, je suis encore dans les temps, je monte, on y va. Je respire et commence à rire de la situation, quand j’arrive au dit lieu. Personne !!! Elle qui fait toujours le planton d’habitude. Je l’appelle avec le tél du voisin, c’est le seul numéro que je connaisse de toute façon : “Je n’suis pas là…” – sans blague – “… mais t’as pas tes clés de maison pour récupérer ton double de voiture dans le tiroir de la crédence ?” Popopo… Si, si, bien sûr !!! Dans mon sac, dans ma voiture… Fermée !!!! “Ben, appelle ton frère !” Oh la la… J’en peux plus !!! Répertoire, téléphone, siège, vide-poche… tout ça tout ça… Elle finit par comprendre et m’envoyer le contact sur le tél de l’ancien voisin. Youhou !!! C’est la fête ! En gros, mon frère a râlé parce que je suis vraiment un boulet, je l’ai attendu une demi-heure à 10 mètres du graal dans le tiroir. Il m’a remontée chez moi, j’ai récupéré ma vie, je suis partie en trombe jusqu’au boulot, envoyé un mot à ma chef pour le retard et j’y suis arrivée ventre à terre : “je viens d’avoir ton message, c’est la semaine pro la réunion ! Du coup t’arrives pile pour le café !”

box office

box office

SUR LE FIL

ÇA Y EST, J’AI RÉSILIÉ.
JE DÉMÉNAGE ET JE SUIS À POIL, SANS RÉSEAU, SANS RÉPERTOIRE, NI AMI… J’AVAIS POURTANT FAIT LE NÉCESSAIRE, HISTOIRE D’ÉVITER UNE SYNCOPE AU MOMENT DE REBRANCHER LA BOX, MAIS Y’A RIEN QUI SUIT…

PAR MAGALI BUY

J’vais leur passer un de ces savons, attendez que je les appelle !!! Aaaahhhh !!! Mais pas de tonalité non plus !!! C’est l’apothéose. Elle m’avait pourtant soutenu que je n’aurais aucun souci, la dame de la plateforme téléphonique. “Mais ne vous inquiétez SURTOUT pas, vous aurez un débit MAXIMUM, je vous assure.” Sur le toit les bras en l’air, sûrement, ouais !!! J’habitais en pleine campagne, profonde et au bout du bout du monde, comme dirait ma chef, à La Balme de Sillingy, c’est dire si les problèmes de connexion, ça me connaît. Mais là, ce n’est pas parce que je déménage à la montagne qu’il faut atteindre les sommets ! Avant de passer pour une blonde, je reprends la base de tout et je recommence l’installation, cramponnée au tuto. J’enlève les câbles, je les remets, je mords ma langue, je clipse, j’emboîte, j’en bave, mais ça y est, je branche l’ADSL et… et… et… Montée de pression… Toujours rien. Oh la la, ça craint, demain je télé travaille, faut que ça marche où je vais me faire appeler Simone !!! Ou pas d’ailleurs, tiens… Bref. Je descends de quelques kilomètres, mon téléphone et moi revenons à la vie, j’appelle le service client. Après avoir beaucoup respiré les 8mn 12 d’attente, contre les moins de 2 annoncées, Anne, ravie de m’avoir en ligne pour savoir ce qu’elle peut faire pour moi, prend une douche froide. Elle s’excuse, elle comprend, mais elle ne comprend pas. Chez elle, tout fonctionne. Elle tente quand même une petite manip pour voir : “Et là, maintenant, les voyants sont au vert ?” Quoi?? C’est surprise-surprise ? Après lui avoir réexpliqué que j’étais à 5km, parce que je ne pouvais pas appeler de chez moi, parce que ça ne marche pas, et que donc, c’est impossible, de me répondre désabusée : “Mais comment voulez-vous qu’on fasse pour tester la ligne, si vous ne m’appelez pas de chez vous pour vérifier ???” C’est à ce moment que ma mâchoire s’est écrasée au sol. “BEN JE VOUS APPELLE POUR ÇA !!!! VOUS NON PLUS VOUS N’AVEZ PAS LA CONNEXION JUSQU’EN HAUT VISIBLEMENT, ENVOYEZ-MOI UN TECHNICIEN SUR LE CHAMP !” Je ne sais pas si c’est ma voix mélodieuse, ou parce que la conversation est enregistrée, mais le technicien est arrivé en un temps record. Il lui a fallu 30 secondes pour réparer les dégâts… matériels : “Ma petite dame, ça marche pas au solaire, faut la brancher au secteur votre box si vous voulez qu’elle s’allume.” Pour les dégâts psychologiques, on s’appelle, hein ?

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