DÉMONTÉES MÉCANIQUES

6 Déc 2021

PYLÔNES À LA BENNE

Tout usager respectueux de la montagne le sait : que l’on randonne, que l’on vole ou que l’on glisse, on repart avec ses déchets, on ne laisse rien derrière soi. Mais un vieux pylône ou une gare de téléski, ça ne se glisse pas facilement dans un sac à dos…

Septembre 2021 – Presque 60 ans après sa mise en service, le téléski du Crêt, à St-Jean-de-Sixt, range ses cinq pylônes. Manque de neige, obsolescence de l’installation, niveau de difficulté trop élevé pour les débutants qui venaient s’essayer là… il avait définitivement fermé en 2017. Avec le fil neige -qui lui survit- et les trois hébergements touristiques du lieu-dit, l’équipement constituait toute l’offre ski de la commune, sans qu’elle ne devienne jamais une station pour autant. Mais les pentes du Crêt permettait à tous les enfants du coin de venir se faire les spatules avant d’aller glisser plus loin. Il aurait pu rester là, vestige d’une époque devenu élément du paysage, ses poulies s’oxydant tranquillement avec le temps. Mais le démontage des installations à l’abandon fait maintenant partie des 16 éco-engagements dévoilés en novembre 2020 par Domaines Skiables de France (DSF), la chambre professionnelle des remontées mécaniques.

DÉMONTAGNÉE

Des installations obsolètes, DSF en démonte plusieurs dizaines par an, “mais personne n’en parle”, précise Laurent Reynaud, délégué général du syndicat, “parce qu’en gestionnaire avisé, nous remplaçons simplement d’anciens appareils par d’autres plus performants. Et si nous démontons 70 remontées mécaniques chaque année, nous en re-construisons une cinquantaine. En France, leur nombre total baisse donc régulièrement, mais la capacité de transport, elle, ne baisse pas. Ce qui est nouveau ici, c’est que nous venons donner un coup de main sur un appareil qui n’est pas le nôtre, un domaine que nous n’exploitons pas.

Si les collectivités exploitantes, souvent des petites communes comme St-Jean-de-Sixt, n’ont pas les moyens techniques de mener ces opérations, elles ne sont pas complexes. “On démonte les boulons et on enlève les pylônes”, résume Laurent Reynaud, “le plus compliqué, c’est d’obtenir les autorisations : que la commune accepte que l’installation ne soit plus jamais remise en service, que le propriétaire du terrain donne son accord pour que des engins de chantier puissent intervenir et qu’on arrive à organiser un tour de table financier, ou avec des mises à disposition de personnel, pour que ce démontage puisse réellement se faire, car il coûte toujours un peu d’argent.” 30 000€ dans le cas du Crêt, financés par les trois sociétés de remontées mécaniques du massif des Aravis (la SATELC de La Clusaz, Labellemontagne Manigod et la SAEM du Grand Bornand), qui ont associé leurs moyens à ceux de Poma, pour l’équipement de découpage, et Excoffier Recyclage pour l’évacuation des déchets. Toutes les pièces de l’ancien téléski seront recyclées, certaines parties des pylônes, par exemple, seront utilisées pour des travaux de drainage.

Démontage à St-Jean-de-Sixt / Photo : Alternative Media

CHASSE AUX FANTÔMES

Pour préparer ces opérations, ce sont les membres de l’association des anciens exploitants des domaines skiables (AMITEL) qui sillonnent les massifs et repèrent les fantômes, ces appareils délaissés. Il y en aurait actuellement une cinquantaine en France. DSF s’engage, pour 2023, à en démonter trois par an, sous l’œil vigilant de Moutain Wilderness. “C’est vraiment une très bonne nouvelle”, commente Fiona Mille, présidente de l’association, “ça fait 20 ans qu’on a lancé notre campagne «installations obsolètes» (ndlr : depuis 2001, les bénévoles de Mountain Wilderness ont mené 68 chantiers de démantèlement d’installations liées au ski, mais aussi au sport ou installations militaires), notre objectif, c’est évidemment de les démanteler, mais aussi de sensibiliser les acteurs à penser l’avenir de leur aménagement une fois qu’il n’est plus utilisé.

Une exigence traduite depuis 2016 dans la loi Montagne II, qui conditionne la délivrance d’une autorisation de travaux à l’obligation de démontage et de remise en état, dans un délai de trois ans à compter de l’arrêt définitif des remontées mécaniques. Mais cette condition ne s’applique qu’aux nouvelles remontées, installées depuis la promulgation de la loi. Elle ne concerne donc ni les remontées existantes, ni celles déjà abandonnées. “Compte tenu de la durée de vie normale d’une remontée mécanique” (30 ans), précise Moutain Wilderness dans son décryptage, “pour voir les démontages découlant de l’application de cet article, il faudrait attendre 2047…”.

Photo Emilien Maulave

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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