COUD D’ŒIL
Voyager en restant sur son canapé, on peut le faire en regardant la télé, ou en agrémentant son intérieur des coussins dépaysants d’Hélène, une Annécienne qui a préféré le tissu au papier, pour imprimer ses clichés.
Une vis dans un banc, le cœur d’un artichaut ou une bande de jeunes fêtards qui vient terminer sa nuit sur la plage… L’œil de cette quadra souriante et bien dans ses lunettes ne s’arrête jamais, il furète, s’intéresse à tout. Et ça remonte à très loin.
C’est son père qui l’a initiée, petite, à la photo. Pour ses 12 ans, il lui offre son premier Canon et lui apprend à développer ses négatifs dans la salle de bains. Depuis, elle a toujours, sur elle, de quoi immortaliser une situation ou un paysage, “j’aime les souvenirs, revoir les endroits où je suis allée, mais aussi capter les moments qui feront la photo qu’on ne verra pas partout.” Elle n’en fait pourtant pas son métier, préfère rester une passionnée. Régulièrement, son entourage lui suggère d’exposer : “mais je voulais trouver une idée plus originale de valoriser mon travail.”
Pendant cinq ans, Hélène cherche, fait le tour des imprimeurs pour voir tout ce qui existe et trouve finalement que sur le tissu, ses clichés ont de la gueule. “J’aime bien acheter une pièce unique ou tirée d’une série limitée, et je pense que beaucoup de gens sont pareils, veulent quelque chose d’original. En 2019, j’ai donc fait quatre premiers modèles de housses de coussins, pour voir, et ça a très bien marché, alors je me suis lancée. J’avais une machine que je n’avais jamais utilisée, je savais à peine coudre un bouton à la main, il a donc fallu que je m’y mette, et là, c’est ma mère qui m’a appris.”


Velours pour l’hiver, coton et lin pour l’été, elle adapte aussi ses collections de visuels en fonction des saisons : ambiance basque et atlantique ou plutôt remontées mécaniques. Elle aime également tout ce qui est citadin, très graphique, mais quelles qu’elles soient, ses photos ont toujours une histoire. “Quand nous sommes partis à New York en 2012, c’était juste après le passage de l’Ouragan Sandy. Tout était à l’arrêt, on ne pouvait faire aucune des visites prévues, alors on s’est rabattus sur un vol en hélico… Dans d’autres circonstances, nous ne l’aurions pas fait et je n’aurais jamais pris cette vue aérienne de la ville.” Manhattan, l’Algarve au Portugal, Londres ou Lausanne, Hélène aime autant ces destinations photogéniques que le soleil qui se couche sur la Tournette en face de chez elle, qu’elle fige ensuite “pour mettre de l’extérieur dans l’intérieur des gens.”
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