l’adolescence pour les nuls

14 Déc 2016

C’ado lescence

Cher père noël, j’ai bien réfléchi, et devant la menace qui plane sur l’harmonie de notre foyer, je sollicite ton soutien, cette année, pour que tu m’aides à gérer avec sérénité ce qui s’annonce comme une fatalité. Pour être claire, te reste-t-il en stock un exemplaire de « l’adolescence pour les nuls » que je pourrais commander ?

Je sais ce que tu vas me dire, que ça faisait un petit moment que ça couvait, et qu’il n’y a vraiment pas de quoi en faire un plat, parce que tout le monde passe par là. C’est vrai, plusieurs de mes amies proches ont traversé la même épreuve et je les ai vues débarquer dans mon salon démunies, déboussolées, découragées. Elles m’ont même prévenue : “avec trois filles, ma Pauvre, tu vas déguster…” C’est pour ça que je me suis préparée. N’ayant que très peu de sympathie pour l’ado au sourire d’acier que j’étais et, par conséquent pas d’empathie immédiate pour tout ce qui subit aujourd’hui la dictature de l’excès de sébum, de la racine des cheveux jusqu’au bout du nez, il a fallu, justement pour éviter à N°1, en première ligne, une confrontation trop musclée, que je me replonge dans l’univers merveilleux de la puberté. Approche quasi-ethnographique, immersion en milieu hostile. Et je te jure, Père Noël, que j’en ai bavé. Parce que je partais de loin. Moi qui prône le dialogue et la compréhension sur tous les horizons, j’étais plutôt du genre zéro tolérance contre les fronts à boutons.

Mais, je ne sais pas trop ni à quel moment, ni pourquoi – à moins que le torse glabre et le regard d’acier de Robert Pattinson y soient pour quelque chose – j’ai buggé. J’ai basculé du côté obscur du bouleversement hormonal.

DESPER-ADO

Alors à chaque occasion, arrêt de bus, salle de ciné, terrasse de café, je me suis installée à proximité de voix éraillées, mèches savamment décoiffées et autres jeans trop serrés. J’ai habitué mon épiderme à ne pas se dresser à chaque tic de langage, mon oreille à ne pas saigner à chaque faute de français, mes yeux à ne pas se lever au ciel à chaque remarque sans intérêt. Ecouter quotidiennement les «Mornings» d’NRJ et de Fun Radio m’a beaucoup aidée, c’est indéniable. Pendant des heures entières, j’ai également fait tourner Maître Gim’s sur mes platines, euh non, sur mon MP3, pour m’imprégner de la richesse de ses rimes, les faire miennes et traverser le salon en chantant à tue-tête, “ça m’a fait mal de t’faire mal, je n’ai jamais autant souffèr-reuh… Quand je t’ai mis la bague au doigt, je me suis passé les bracelets, pendant ce temps, le temps passe, et je subis tes balivèr-neuh…”. Je me suis même remise à l’espagnol pour mesurer la portée philosophique des paroles d’Alvaro Soler ou d’Enrique Iglesias. Et pour le plus grand bonheur de mon aînée, je me suis retapée les cinq épisodes de la saga Twilight. Wesh, je te le dis comme ça, Père Noël, j’étais grave prête à me faire l’Adolescence, Lol.

MIK-ADO

Mais, je ne sais pas trop ni à quel moment, ni pourquoi – à moins que le torse glabre et le regard d’acier de Robert Pattinson y soient pour quelque chose – j’ai buggé. J’ai basculé du côté obscur du bouleversement hormonal. L’Adolescence ne m’a pas simplement attaquée frontalement, elle m’a investie. Concrètement, rien ne compte plus que mes potes et les moments que je passe avec eux, parce qu’on se tape des barres, qu’ils sont trop stylés ; je kiffe grave Macklemore et Soprano, et c’est un truc de ouf, mais j’aime vraiment, VRAIMENT, certaines chansons de Justin Bieber, côté fringues, je me trouve trop «habillée», si mon jean n’est pas troué, et je ne quitte plus mon sweat à capuche ni mes Converse, le tout étant moyennement assorti au costard-cravate de ma Moitié. Cher Père Noël, c’est donc pour lui que je te commande cet ouvrage, parce que pour lui, c’est la Hess, il est trop en bad avec une meuf, qui, en passant la barre des 40, a fait un bond en arrière de 25 ans. Cimer le Père maf attacks !

+ d’infos : mavraieviedemaf.wordpress.com

Illustration : Sophie Caquineau

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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