la montagne verte

10 Déc 2019

hautes responsabilités

On aurait pu penser, qu’aux 1res loges du changement climatique, la montagne serait à l’avant-garde des batailles environnementales. Et pourtant… Mais les stations de ski prennent enfin conscience du rôle qu’elles ont à jouer dans ce bouleversement, et ce n’est pas uniquement parce que le vert est dans l’air du temps.

« Mobilisation Générale ! », c’est l’appel qu’ont lancé les Domaines Skiables de France (DSF) en direction de tous les acteurs de la montagne, le 7 novembre dernier. Leur ambition ? «Créer un dispositif de mutualisation de financements pour la recherche de solutions concrètes autour de la réduction des gaz à effet de serre, de la ressource en eau, de la biodiversité et des déchets». Il n’est jamais trop tard… Car si, pour l’ensemble de la planète, l’avenir n’est pas rose, pour les stations de ski, il ne s’annonce pas forcément blanc non plus. Surtout, depuis les dernières prévisions de Météo France, où l’augmentation des températures ne serait pas contenue sous les 3 degrés. Cet hiver, elles mettent donc toutes en avant leurs gestes pour l’environnement. Effets d’annonce, mesures cosmétiques ou véritable engagement ? Nous avons posé la question à Camille Rey-Gorrez, directrice de Mountain Riders, association d’éducation au développement durable, qui mène des opérations de sensibilisation auprès des jeunes ou vacanciers, et accompagne les territoires dans leur démarche de transition depuis 2001.

Activmag : Est-ce que les choses sont réellement en train de changer ?
Camille Rey-Gorrez : Les Alpes font partie des premières «victimes» des évolutions climatiques. Pas un jour ne se passe sans qu’un maire ne doive faire face aux enjeux d’effritement du terrain, d’éboulement… Le phénomène s’est accéléré, il est entré dans le quotidien des décideurs et des professionnels de la montagne. On rencontre donc de moins en moins de personnes qui sont dans le déni. La prise de conscience est là.

Comment savoir s’ils ne surfent pas simplement sur la tendance ?
Le fait que des grosses machines, comme les Domaines skiables de France, affichent des engagements, ils ne pourront plus faire machine arrière, le greenwashing ne sera plus possible. Les clients, locaux, pratiquants, ne pourront plus l’accepter. Jusqu’à présent, les acteurs de la montagne ont tellement eu peur d’assumer le paradoxe entre une image de nature immaculée, et cette industrie des sports d’hiver inévitablement polluante. Le ski vert n’existe pas, la destination touristique qui émet zéro impact sur la ressource n’existe pas et n’existera jamais. Aujourd’hui, il faut donc dire ce qui se passe, endosser la responsabilité des choses les moins bonnes et en mettre en place de nouvelles pour corriger le tir.

Châtel, labellisé « Flocon vert » en 2015

Y’a-t-il des stations plus innovantes que d’autres en la matière ?
Certaines stations travaillent depuis 15 ans autour de la mobilité, des ressources énergétiques, du développement durable, comme les Rousses dans le Jura, les quatre stations de Chamonix-Mont- Blanc, ou encore Châtel. Dans le cahier des charges de notre label Flocon Vert (voir ci-dessous), nous valorisons leurs actions, qu’elles soient très simples ou très techniques. Une station vertueuse va travailler sur l’optimisation de son damage, de sa production de neige de culture, et va aussi chercher à faire réfléchir tous les acteurs économiques sur une offre éco-touristique, ou impliquer la population locale dans de grands projets. Certaines lancent un inventaire de la bio-diversité sur leur territoire ou la mutation des modes de chauffage et de ressources en énergie. Ce sont des engagements qui entraînent de grosses dépenses et ne se font pas en un claquement de doigts.

Pour les stations aujourd’hui, quelles sont les priorités, par où faut-il commencer ?
Il faut que le tourisme de montagne, basé sur un modèle de tourisme de masse, mute vers un courant plus soutenable. Pour ça, les premiers enjeux, si on porte un regard «carbone», ce sont les déplacements et l’énergie. Comment on accède à la station par exemple, ce qui ne concerne pas que la station d’ailleurs, mais le maillage régional, voire national ? Et pour l’aspect énergétique : la rénovation de l’existant, puis l’optimisation. Il y a aussi un enjeu autour de l’immobilier, même si, pour le maire, il est souvent plus simple de construire un programme neuf que de s’attaquer au réchauffement des lits froids, il faudrait s’intéresser à tous ces bâtiments qui dorment, ces résidences secondaires…

Est-ce que certaines stations s’y sont déjà attelées ?
Le Grand-Bornand par exemple a, depuis très longtemps, verrouillé des points de son Plan Local d’Urbanisme, pour conserver un patrimoine agricole et architectural. C’est le cas dans les Aravis aussi, mais c’est le fruit de 30 ou 40 années de développement et ce sont des territoires sur lesquels l’agriculture est forte, avec des zone AOC, dans lesquelles les agriculteurs ont du poids. Mais la grande problématique reste : comment conserver notre modèle économique en mutant nos activités ? Aujourd’hui, personne n’a trouvé de modèle équivalent à celui autour de la neige. La seule solution serait l’étalement de l’offre touristique à l’année, et c’est ce vers quoi nous poussons actuellement les stations.

 

+ d’infos : http://mountain-riders.com

Pistes vertes

Pour guider les vacanciers qui souhaitent choisir leur destination de vacances en fonction de son engagement environnemental, Moutain Riders a créé, en 2013, le label Flocon Vert. Pour l’obtenir, les stations de montagne doivent respecter une vingtaine de critères, dont une mobilité douce, l’usage d’énergie propre, la production d’énergie renouvelable, la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau, le tri et la gestion optimisée des déchets, la valorisation du patrimoine local et un tourisme 4 saisons… 6 stations sont actuellement labellisées (Les Rousses, Vallée de Chamonix, Châtel, La Pierre St Martin, Chamrousse et Valberg), une dizaine sont en cours de labellisation.

+ d’infos : http://flocon-vert.org

©Sylvain_Cochard – © svetazi

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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