mummy cool
« PAPA PART PENDANT 3 JOURS ? TROP COOL !
– JE SUIS SÛRE QUE ÇA LUI FERAIT PLAISIR D’ENTENDRE ÇA, CHOUPETTE…
– NON, MAIS QUAND L’UN DE VOUS DEUX N’EST PAS LÀ, L’AUTRE JOUE AU PARENT SYMPA. »
Ah ?… Le pire, c’est que mon ado a raison. Je n’ai encore rien dit, mais pour cette fin de semaine entre filles, j’ai prévu une grasse matinée, un petit ciné, plein de câlins et des plateaux télé. Voire même, pourquoi pas, un tournoi de Super Mario et un passage au McDo. Bizarre, quand l’Homme n’est pas là, cette envie de régresser, de ne rien faire de productif, de trop sportif ou équilibré -d’autant que la pluie s’est mise de mon côté, on ne sera même pas tentées d’aller skier-. Enfin, j’ai surtout prévu d’être cool, c’est ça : la Maman sympa.
Dans la foulée, et en loosedé, quand ses sœurs ont le dos tourné, N°3 profite d’ailleurs de ma vulnérabilité pour se positionner dès ce vendredi matin au cours du chemin de l’école : “Mais Maman, tu ne vas pas pouvoir rester toute seule ce soir, tu vas avoir besoin de quelqu’un pour dormir avec toi, Maman…” Comment résister ?…
LES JEUX DE LA MÈRE L’OIE… SIVETÉ
La nuit tombée, malgré une mise en route douloureuse -N°3 s’est redessiné la colonne vertébrale au cours d’une glissade dans les escaliers et un torticolis classé force 6 sur l’échelle de la minerve me coince de la nuque aux pieds-, nous trouvons vite notre rythme de croisière. Au programme : une partie de Lynx, de Qui l’a-vu ? et un bol de jambon-coquillettes sous la couette, devant «LOL». Une fille dans chaque bras et la 3ème littéralement couchée sur moi, je trouve Sophie Marceau cool, mais je ne m’en sors pas si mal que ça.
Même douceur du samedi, brunch pancakes-bacon, glandouille généralisée, on quitte quand même nos pyjams pour une séance popcorn-dessin animé, avant un Trivial Pursuit Family où, comme à chaque fois, N°3 nous met la pâtée -N°3 quand même !!! La valeur n’attend décidément pas le nombre des années !-. Re-«LOL» -d’ici la fin du week-end, on va sûrement le voir une 3ème fois- et cette seconde nuit, pour ronfler à mes côtés, c’est N°2 et ses 23 doudous qui négocient.
DÉCOMPRESSION ÉPHÉ-MÈRE
Au matin du dimanche, c’est comme si quelque chose avait changé. Comme si la perspective du retour de l’Homme s’accompagnait d’un vieux fond de culpabilité. Il va vouloir savoir ce qu’on a fait… Rien. Ce qu’on a mangé… Que du gras et du sucré. Si les devoirs sont faits ?… Les devoirs ?!! Brans-le-bas de combat, tout le monde sur le pont, revoilà la Maman pas sympa : “Bon, alors, vous avez bien glandé…
– Toi aussi…
– Ouais, ben maintenant c’est terminé ! Ce matin, remise en état de la maison, je ne veux plus voir traîner ni une chaussette ni une coquillette. Et cet après-midi, épluchage EXHAUSTIF des cahiers de textes, lecture, peinture et bains. Quand Papa arrive, je veux que ça sente le propre, le gâteau à la banane et que les murs soient couverts de dessins !”
RETOUR DE MATON
En soufflant, maugréant et maudissant, playlist sur les oreilles, chacune commence à récurer. En terme de cohésion familiale, le ménage, c’est pas idéal… mais les devoirs, c’est fatal. Après deux heures de double distributivité, j’ai envie de faire bouffer à N°1 ses x2 ; à la fin de la dictée de N°2, la règle des deux S, je voudrais la lui tatouer sur le fessier ; et au bout de 30 minutes avec N°3 devant le piano, c’est bon, j’ai perdu le tempo.
C’est dans ce contexte chaleureux et apaisé que l’Homme ramène sa mine fatiguée. Après un week-end de liberté, de rigolades entre potes, de loooongues soirées, il ne ressent, lui, aucune culpabilité et n’a absolument aucune intention de prendre le relais. Le seuil à peine franchi, sans poser la moindre question, il vise donc direct le canapé avant de s’y effondrer. Les filles se précipitent pour se nicher dans ses bras : “Dis Papa, c’est quand qu’elle part Maman, qu’on passe un week-end avec toi ?”
+ d’infos : mavraieviedemaf.wordpress.com
illustration Sophie Caquineau