pavés de bonnes intentions

9 Avr 2018

et bien… marchez maintenant !

Si la ligne droite est le plus court chemin pour aller d’un point à un autre ; la marche est le moyen le plus simple pour se déplacer. Sauf qu’en Haute-Savoie, on enregistre plus de nouvelles voitures que de nouveaux habitants par an(1). Parmi l’arsenal d’outils pour contenir la circulation des voitures, la piétonnisation des villes peut s’avérer efficace…

Pontevedra, Espagne, 83 000 habitants. Depuis une quinzaine d’années, seuls les riverains et les véhicules de livraison sont autorisés à circuler dans les rues. Exit le bruit, les gaz d’échappement et quelque 30 000 véhicules. A la place : des terrasses de café, des parcs, des aires de jeux et des aménagements pour les modes doux. Si Pontevedra a réussi ce pari inédit, il ne semble pas faire beaucoup d’émules.

Pourtant, les enjeux de la piétonnisation sont nombreux et séduisants : amélioration de la qualité de l’air, diminution des nuisances sonores, réappropriation de l’espace public par des habitants moins stressés, relance du commerce, mise en valeur du patrimoine… Quant aux usages actuels, ils s’y prêtent. “On a encore de très nombreux déplacements inférieurs à 2 km voire à 1 km”, regrette Gilles Bernard, maire adjoint en charge de la voirie, de la mobilité et du stationnement à Annecy.

Alors quoi ? “Il faut rappeler au citoyen que le meilleur des moyens pour se déplacer en ville est la marche. Lui faire prendre conscience que s’il a 500 m ou 1 km à faire, il vaut mieux qu’il le fasse à pied plutôt qu’en voiture. Et pour qu’il le fasse à pied : il faut lui amener un cheminement agréable.”

Rue du Pâquier à Annecy

SUR LA ROUTE, DES PAVÉS

Ce raisonnement ne date pas d’hier à Annecy. En 2016, la Ville a en effet «célébré» les 40 ans de sa «croix piétonne» (rues du Pâquier, Royale, Carnot et Notre-Dame) créée par Charles Bosson. Alors que la population annécienne s’est multipliée par deux en 20 ans(2), le directeur des services de la Ville de l’époque, M. Bernardini, explique en effet que “les rues les plus animées, celles où le conflit entre la voiture et le piéton est le plus aigu et où l’un des deux doit céder la place à l’autre ont vocation évidente à devenir des rues piétonnes”.

Ce sera le cas pour la fameuse croix, ouverte après seulement quatre mois de travaux ! Rénovée en 2011 et étendue en 2016 aux rues du Lac, Jean-Jacques Rousseau, République, Notre-Dame et Filaterie, la zone piétonne annécienne semble être appréciée des visiteurs et des riverains, à part certains voisins du parking deux roues de la rue du Lac.

“La piétonnisation doit se faire en douceur car elle crée de nouveaux équilibres au sein de la ville pour les habitants, les commerçants et leurs clients”, commente Gilles Bernard. Selon lui, une «troisième vague» pourrait être réalisée dans quelques années (partie amont de la rue du Lac), si des parkings sont construits pour compenser la perte de places de stationnement. Bonne nouvelle ! Trois ouvrages sont annoncés : un premier face à la préfecture, un second dans le quartier de l’Impérial et le dernier, à la place du commissariat de police.

Rue du Lac à Annecy

VÉLO-BULLES OU METROMINUTO ?

Rendre la ville plus accessible aux piétons ne se résume pas à la piétonnisation de ses rues. Des alternatives existent. A commencer par les cheminements piétons, plus ou moins végétalisés. Plusieurs sont prévus à Annecy pour relier au centre-ville l’écoquartier Vallier Fier et le site des Trésums. Les trames vertes sont aussi à l’étude entre le haras et le lac, du côté du Petit port, sur les sites des Trésums et Balleydier(3). Autre idée dans les cartons : interdire la circulation des rues Vaugelas et Sommeiller le samedi. Ce secteur pourrait peut-être même bénéficier de la révision du plan de circulation à laquelle songe le maire d’Annecy.

Et pourquoi ne pas aussi s’inspirer d’initiatives prises ailleurs : limitation à 20km/h à Toulouse, vélo-bulles à Chambéry, élargissement des trottoirs à Carcassonne, Metrominuto (réseau piétonnier cartographié) à Pontevedra, revêtement de sols adapté aux trottinette et skateboard…

Rue Carnot à Annecy

LA SOLUTION EST EN NOUS !

“La piétonnisation des centre-ville est une question d’aménagement du territoire qui doit être pensée dans un projet global de mobilité, rappelle François Astorg, conseiller communautaire écologiste à Annecy. Il ne s’agit pas d’opposer la voiture avec le reste des modes de transport, mais de donner aux gens les moyens de venir et de se déplacer en ville de manière zen.” Pour l’Annécien, cela passe par exemple par des parkings relais multimodaux vivants (avec des petits commerces de proximité) et reliés aux villes par une offre de transports collectifs efficace, de vélo électriques… “Plus on complète l’offre de stationnement, plus on incite les gens à venir en voiture et plus on bloque l’étendue de la zone piétonne”, explique-t-il.

Mais lorsqu’il est confronté à une nouvelle contrainte, l’automobiliste trouve toujours une alternative ! La preuve : le fameux phénomène d’évaporation qui veut que, si l’on condamne une rue, 60 à 70 % des voitures qui l’utilisaient se reportent sur d’autres itinéraires. Quid des 40 ou 30 restantes ? “On n’arrive pas à expliquer si leur conducteur se met à la marche ou s’ils annulent leur déplacement. Sans doute un peu des deux”, lance Gilles Bernard. “On ne se repose pas assez sur les gens !”, résume François Astorg. Message reçu ?

Rue du Lac à Annecy

OUI MAIS…

La piétonnisation des villes est souvent annoncée comme un outil contre la disparition du commerce de proximité. Pour Ludovic Senet et l’association des commerçants Les vitrines d’Annecy, il n’y a pas de doute : “La piétonnisation, c’est l’avenir des centre-villes”. Mais il y a un mais! Et même deux ! D’abord, le stationnement: “Ça fait 15 ans qu’on se bat pour avoir des places de parking supplémentaires.”

Deuxième hic : “La continuité de la rue Carnot, c’est très bien, mais c’est un axe trop puissant, voire exclusif. Ce que l’on voudrait, et on a déjà fait des propositions à la Ville dans ce sens, c’est que l’on nous aide à éclater ce flux piéton.” Et l’Annécien de proposer des idées : un plan localisant les commerces – avec des repères de couleurs selon les activités – disposé sur les trottoirs, une application reprenant cette carte et pourquoi pas l’offre de stationnement…

Ce que réclament aussi les commerçants, c’est d’être associés aux projets de la Ville. L’expérimentation de rendre les rues Vaugelas et Sommeiller piétonnes le samedi? “Pas au courant !”, lance Ludovic Senet. “Tout le centre-ville devrait être piéton, commente t-il. A condition qu’il y ait une offre alternative à la voiture pour y venir.”

(1) Observatoire départemental 2017
(2) 26 722 habitants en 1946, 54 484 en 1968
(3) via le parc de la congrégation des sœurs de St Joseph

© Eloise Frank-Ville d’Annecy / © Quentin Trillot-Ville d’Annecy / © Ville d’Annecy / © Lara Ketterer

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