Visite: un chalet à Val d’Isère

16 Nov 2020

Voyage en bichromie

Dans notre monde complexe, les choses sont rarement noires ou blanches… elles peuvent être les deux ! C’est vrai, pourquoi choisir entre l’ombre et la lumière, une vérité et son contraire ? Alors couleurs franches, contrastes et jeux de brillance, bienvenue en Bichromie ! Et à Val d’Isère.

Margaux Mattis est hôtelière. La rénovation régulière des chambres de son établissement lui sert de labo déco et elle compte pas mal de chantiers à son actif. Mais dans cet appartement dont elle veut faire sa résidence principale, sous le toit d’un grand chalet qui en compte quatre, elle a mis tout son cœur. “Dans les travaux, d’une manière générale, je participe énormément, j’ajoute mon grain de sel et je fais beaucoup modifier les plans, parce que j’ai une idée très précise de ce que je veux. Et cet appart’, je m’en suis vraiment occupée de A à Z !”
Cette année-là – on est en 2016 -, Margaux a envie de noir et blanc. “Je marche au feeling et au coup de cœur à l’instant T, c’était mon état d’esprit du moment, d’ailleurs, ma voiture aussi était black&white.”
Parce qu’avant de diriger l’hôtel familial, à Val d’Isère, cette quadra au caractère bien trempé a affûté ses goûts au gré de ses voyages et de ses différentes expériences professionnelles, notamment dans le prêt-à-porter de luxe, chez Valentino ou Roberto Cavalli. “J’ai vu beaucoup de choses magnifiques, ma sensibilité au beau vient peut-être de là. En tous cas, j’ai donné du fil à retordre à l’architecte d’intérieur, j’imposais beaucoup de choses à ma manière !”

Noir c’est noir, et il y a de l’espoir !

Ce qu’elle impose, dès le début, c’est la lumière. “Mais le premier architecte me fermait toute la hauteur sous plafond, je trouvais que c’était dommage de ne pas voir la structure, qui est très belle. J’ai donc fait tout ouvrir et mettre des fenêtres.” Vient ensuite ce désir de bichromie, qui donne d’ailleurs lieu à un malentendu avec le peintre : “ce n’est pas ce que nous avions décidé, mais quand je suis rentrée le soir, il avait peint toute la charpente en noir… et ce n’était pas mal du tout ! C’est une erreur qui se termine bien.” Et à partir de laquelle il faut composer le reste, à l’exception des chambres des enfants, plus traditionnellement déclinées en rose, marine et bois blanc.
L’architecte en charge de la décoration intérieur, c’est le Savoyard Jean-Michel Villot, à qui Margaux a déjà confié plusieurs tranches de son hôtel. Il récupère le plateau de l’appartement vide, en imagine avec elle l’agencement des pièces, mais le total ébène, pour lui, c’est une première : “on a pour habitude de laisser les bois naturels ou les peindre en blanc… Le noir, ça nous a surpris. Il a fallu jouer sur les chromes, chercher des choses qui pouvaient amener de la lumière ou sur laquelle elle pouvait se projeter, car le noir, lui, l’absorbe.” C’est le cas du métal noir et mat de la magistrale cheminée à vapeur d’eau, qui s’étend sur tout un pan de mur en face de la baie vitrée : elle en absorbe peut-être la forte luminosité, mais elle l’adoucit surtout.

Ebony and Ivory

Car si l’ensemble est contrasté, il n’est ni heurté, ni glacial. Le noir couvre les sols et les plafonds, mais il côtoie des murs blancs, évidemment, et de nombreuses parties vitrées. Entre le salon et la salle de bains de la suite parentale par exemple, verre transparent d’un côté, miroir sans tain de l’autre – je vous laisse deviner dans quel ordre – ; pour sécuriser la mezzanine de la chambre d’enfant, sans l’obscurcir ; dans la partie haute des cloisons de chaque chambre, sous forme d’ouverture triangulaire donnant sur le couloir ; ou tout simplement sur les placards de la cuisine ouverte, dont le verre noir renvoie les lumières du salon.
En alliant clair et foncé, le mobilier, quant à lui, joue la médiation, la transition d’une couleur à l’autre : version encre et beige sur l’immense canapé Jean-Paul Gautier ; pointillisme de gris sur les assiettes Fornasetti ; robe pie sur la peau de la chaise longue Le Corbusier ; ou mariage mixte sur la baignoire, “très belle, mais pas très confortable…”, reconnait Margaux. Une collection de classiques du design que cette accro à la déco, habituée du salon Maison&Objet, associe à des clins d’œil animaux, carrés de fausses fourrures blanches et noires jetées çà et là, patères caribou, trophées laqués… quand la chambre, elle, devient carrément le territoire de l’ours blanc : “c’est un très bel animal, majestueux, reposant, qui m’apporte beaucoup de sérénité”.
Cette paix comme en apporte aussi la vue, sur la mythique face de Bellevarde qui descend de son rocher jusqu’au village de Val d’Isère, dont on voit le centre et le quartier de la Daille. Une vue qui, l’hiver, fait largement pencher la balance chromatique en faveur du blanc et dont Margaux n’a voulu se priver dans aucune des pièces. Chaque chambre a son balcon, et dans sa salle de bains, au-dessus du lavabo, elle a même fait remplacer le traditionnel miroir par une grande vitre carrée… Parce que, vous l’avez compris, quand elle a une idée, personne ne lui fera en changer, et ça, c’est comme si c’était écrit noir sur blanc.

Photos : Christian Arnal

+ d’infos : www.jmvresort.com

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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