INCA À PART
PHOTOGRAPHE SAVOYARD EN QUÊTE DE L’IMAGE PARFAITE, GEOFFREY VABRE S’EST LAISSÉ TENTER PAR LES PAYSAGES ESCARPÉS DU PÉROU. UN VOYAGE IMPRÉVU ET MOUVEMENTÉ, HEUREUSEMENT COURONNÉ PAR LES LUMIÈRES ET LA PURETÉ DE L’AIR DES SOMMETS.
PAR BÉATRICE MEYNIER – PHOTOS GEOFFREY VABRE
La montagne est son socle, la nature son univers. Geoffrey Vabre grandit entouré des sommets de Tarentaise qu’il parcourt encore et toujours. Au gré de ses périples, germe l’idée de transcrire en image la beauté des paysages. C’est à 20 ans que le jeune homme répond véritablement à l’appel du 8e art, en captant les lumières qui illuminent les cimes. A la même époque, un voyage à La Réunion lui donne l’occasion de révéler pleinement sa passion, jusqu’à décider de suivre une formation et d’en faire son métier.

Geoffroy Vabre
OBJECTIF SENSIBLE
Une profession que Geoffrey aborde comme salarié, exerçant des fonctions variées, en France et à l’étranger. De retour en Savoie, il s’installe en tant qu’indépendant en 2014. Depuis, le trentenaire photographie biens immobiliers, événements, mariages et paysages, à l’écoute de ses émotions et guidé par son envie de perfection. “J’essaye de faire correspondre ce que j’ai sur l’écran avec le souvenir du moment où j’ai pris la photo, de retrouver dans l’image la sensation ressentie. Une belle photo va se chercher et je suis toujours en quête de cette beauté. Pour moi, l’image parfaite est celle que je n’ai pas encore faite !” Un état d’esprit qui accompagne Geoffrey jusque dans ses voyages.

Favelas de Lima

Lima
LIMA, C’EST PAS LE PÉROU !
Il y a quelques années, le photographe prévoit de partir en Asie avec des amis. Mais au dernier moment, il change de destination. “Je regardais les billets d’avion sur internet et j’en ai vu un pour le Pérou à prix attractif. Je l’ai pris sur une impulsion et tout de suite après j’ai eu un mauvais pressentiment…”. Tout démarre pourtant plutôt bien. Grâce à Carlos, un ami péruvien qui vit en France, Geoffrey dispose de contacts sur place : à l’arrivée Manuel et Charo doivent l’accueillir durant deux jours. En ce mois d’octobre, l’avion atterrit à Lima. Située en bordure de l’océan Pacifique, la capitale (avec son agglo) compte une dizaine de millions d’habitants. Et ne séduit pas le jeune Français ! “J’ai la surprise d’arriver dans une ville gigantesque, grise et sale. L’air est terne, poisseux.” Geoffrey part à la découverte de la ville avec Charo. Et se fait agresser. “Je me suis fait voler mon argent et ma CB. Ça a désolé mes hôtes qui ont alors voulu me montrer les bons côtés du Pérou. Ils m’ont emmené dans plusieurs fêtes, voir leurs proches. Ils m’ont entouré de chaleur humaine et je suis finalement resté plus d’une semaine chez eux !”

Machu Picchu

Altiplano
LE CHEMIN DES GRINGOS
Avec l’ami qui l’a rejoint à Lima, Geoffrey décide de faire le circuit touristique classique, mais à l’envers. Après un passage à Cuzco qui les conforte dans le sentiment qu’il faut s’éloigner des grandes villes, les deux copains prennent donc le bus avec les autochtones. “Arrivés à 3 200 mètres, on traverse des plateaux, la pampa, il y a de la neige, on se demande où on va atterrir…” En l’occurrence à Ollantaytambo, une ancienne forteresse inca, d’où part le train pour le Machu Picchu. “Nous sommes arrivés dans un bled, accueillis par une meute de chiens errants ! On n’avait pas réservé d’hébergement. Et puis on est tombés sur une fête incroyable, avec une super chanteuse et des musiciens typiques.” Une parenthèse nocturne particulièrement appréciée par le guitariste confirmé qu’est Geoffrey, qui vit le lendemain un moment magique au sein de la luxuriante végétation du Machu Picchu.

Iles Uros

Arequipa
FAIS COMME L’OISEAU…
Le duo se rend ensuite sur le lac Titicaca, qui compte plus de 40 îles, dont les Uros. Flottantes, elles sont construites en roseaux. Les compagnons de voyage partagent un peu du quotidien des pêcheurs et de leurs familles, avant de repartir à Arequipa. Cernée par trois volcans, la deuxième plus grande ville du pays est surnommée La Ville Blanche, de par ses bâtiments baroques construits dans une pierre immaculée. “On est partis de là pour faire un raid dans le canyon de Colca, longtemps considéré comme le plus profond du monde (3 400 mètres). Il faut descendre à pieds pendant 3 heures sur un chemin poussiéreux et étroit, à côté des mules qui risquent de te renverser ! Mais une fois arrivés en bas, c’est l’oasis ! Après s’être posés là, on est repartis vers Huacachina : un village oasis au milieu des dunes. On a enchaîné avec la visite des îles Ballestas, au départ du port de Paracas. Cette réserve naturelle visible depuis les bateaux se compose de centaines de milliers d’oiseaux et d’impressionnants lions de mer.” Le terme d’un voyage également marqué par les délices de la cuisine péruvienne, considérée comme l’une des plus diversifiées au monde. “Au Pérou, on est vraiment dépaysé. On sort du cadre très occidentalisé pour se retrouver dans un univers plus rude, intense. Il y a, là-bas, des lumières d’altitude comme nulle part ailleurs. Finalement, je me dis que je n’ai rien vu, j’ai juste saisi un petit truc en vol… Il faut que j’y retourne maintenant…”
+ d’infos : http://www.geovabre.format.com