plus belle la vue
C’EST L’UN DES CHANTIERS LES PLUS ATTENDUS DE LYON, QUI FAIT LA JONCTION ENTRE LE CYCLE DE RÉNOVATION DE LA PRESQU’ÎLE ET LA DERNIÈRE SÉQUENCE DES RIVES DE SAÔNE : UN ESPACE PUBLIC ARBORÉ EN PLEIN CENTRE-VILLE, POUR REVIVRE AU CONTACT DIRECT DU FLEUVE, FACE AU VIEUX LYON.
On finirait presque par oublier la finalité des aménagements liés aux Terrasses de la Presqu’île tant les palissades et les engins du chantier façonnent le paysage cette portion de Presqu’île depuis 5 ans déjà, sans que l’on puisse vraiment voir la différence. Normal, l’essentiel de ce qui se trame entre la place d’Albon et le pont du Maréchal Juin se passe sous terre.
On s’explique. Condition sine qua none pour pouvoir profiter des futures Terrasses de la Presqu’île, un espace public paysagé de 2 hectares, réparti sur deux niveaux, avec panorama sur la colline de Fourvière : libérer l’espace de l’emprise des voitures squattant jour et nuit le quai et privant du contact direct avec la Saône. Depuis les années 70, époque de la construction du Parc St-Antoine, ce sont en effet les autos, et non les hommes, qui profitent de la vue sur un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ! Une requalification de ce morceau urbain à haute qualité patrimoniale s’imposait. Un remue-ménage qui s’insère dans le cadre du projet des Rives de Saône, un programme d’urbanisme et d’art public ayant déjà semé sur son passage 15 km de promenade piétonne et 23 oeuvres en amont et en aval de Lyon. A la manière de la reconquête des berges du Rhône, ce cycle d’aménagements permet aux habitants de la métropole de déambuler au fil de l’eau de Rochetaillée-sur-Saône, au nord, à la Confluence, au sud. C’est désormais au tour du coeur de ville d’être embelli et végétalisé.

QUAND ON CHERCHE ON TROUVE
Phase préalable : reconstruire un parking de cinq sous-sols. La note de 36 millions d’euros est pour Lyon Parc Auto (LPA), propriétaire de l’ouvrage. Sur papier, le chantier est colossal. Ajoutez à cela, le fait de creuser dans un périmètre constituant l’un des foyers de peuplement historique de Lugdunum, et vous obtenez un site riche en vestiges, certains datant du IIIe siècle. Archéologues et ingénieurs civils y travaillent au coude-à-coude. Quand les premiers ont passé au peigne fin chaque niveau, les seconds envoient la grosse artillerie. De sorte que le projet affiche trois ans de retard. Pour la bonne cause. Les travaux de terrassement du nouveau parc LPA qui sera, pour sa part, à l’abri des inondations, ont toutefois été attaqués. Il est question d’une ouverture au second semestre 2020, sous réserve de nouvelles découvertes archéologiques.

C’EST PLUS SIMPLE EN SURFACE…
«Sitôt» le parking achevé, la Métropole prendra le relais afin de démolir l’ancien Parc St-Antoine resté opérationnel durant les travaux. L’agence d’architecture pluridisciplinaire Wilmotte & Associés a été retenue pour mettre en musique la partie immergée de l’iceberg. A commencer par deux places du centre-ville, St-Nizier et d’Albon, voisines des quais. Leur réagencement en cours dégage une perspective pour mettre en valeur l’église et mieux reconnecter la Presqu’île et Vieux Lyon, comme jadis. Arbres, bancs, chemins piétons et cyclistes font leur apparition pour une ambiance urbaine adoucie.
UN JARDIN + UNE RIVIÈRE = UN JARDIN FLUVIAL
A l’emplacement de l’ancien parking, Wimotte et Associés ont imaginé un belvédère arboré sur les quai hauts et un jardin plus bucolique avec pieds dans l’eau dans les bas-ports. Ce jardin s’inspire des paysages naturels que l’on trouve en bordure de Saône et saura résister aux crues. Même noyée sous les eaux, la verdure restera poétique : les bosquets d’aulnes, saules, cyprès chauves rougeoyants à l’automne évoqueront alors des îlots qui tempéreront, en outre, le courant. L’accès aux quais comme aux bas-ports sera simplifié, sans hachure, et des accès au parking ont été prévus, de même que des jeux pour enfants. On annonce la plantation de 90 arbres dont les frondaisons feront écho à la masse verte de la colline de Fourvière. Mais pour cela, il faudra attendre 2021, voire 2022.
©Asylum-Métropole de Lyon