urbanisme : villeurbanne

13 Nov 2020

Villeurbanne vise le cœur

VILLEURBANNE EST VIVANTE, MÉTISSÉE, MINÉRALE ET EN PLEIN BOOM. POUR RÉPONDRE À LA FORTE DEMANDE, CONFORTER SA PLACE DE 2E PLUS GRAND CENTRE-VILLE DE LA MÉTROPOLE LYONNAISE, LA VILLE A DÉCIDÉ D’AGRANDIR SON CENTRE EN DOUBLANT LE QUARTIER HISTORIQUE DES GRATTE-CIEL. DÉTAILS D’UNE GREFFE EN COURS.

Lazare Goujon, le parti communiste, l’ASVEL, Tony Parker, Jean-Paul Bret, de grandes artères fourmillantes, le TNP et les Gratte-Ciel, voilà en substance ce que l’on connaît de Villeurbanne. Les Gratte-Ciel, c’est cet ensemble monumental de hauts bâtiments à la blancheur reconnaissable entre toutes, qui s’illumine dans le soleil couchant et que l’on repère de loin.
Petit retour en arrière : bâtie dans les années 30, cette cité idéale est née de la rencontre entre Lazare Goujon, ouvrier, puis instituteur et enfin médecin, avant d’être élu maire de Villeurbanne en 1924, et l’architecte autodidacte Môrice Leroux. L’édification de ces immeubles intensément géométriques, à gradins -pour fournir à chacun un espace à ciel ouvert entre terrasses et balcons- correspond à une politique visionnaire : offrir tout le confort moderne, pas du tout standard à cette époque, aux foyers les plus modestes, mais aussi de la vie en bas de chez soi : hôtel de ville, théâtre municipal, salles de conférence, piscine, commerces, brasseries. «Visionnaire», le mot n’est pas trop fort. Il s’agit des premiers gratte-ciel français.
Mais ce quartier emblématique, créé de toutes pièces, a fini par se sentir à l’étroit. Il a donc été décidé de l’agrandir pour tenir compte du doublement de la population depuis son édification et d’en profiter pour redynamiser la vie commerciale. Nom du projet urbain : «Gratte-Ciel Centre-Ville». Ce dernier porte sur 7 hectares directement rattachés au quartier historique, lui-même de 7 hectares. Chargée d’assurer la cohérence du futur ensemble architectural, l’Agence Nicolas Michelin et Associés a été désignée architecte-urbaniste en chef du projet par le Groupe SERL, aménageur mandaté par la Métropole. Déjà engagée, l’opération devrait être bouclée en 2029, après 16 ans de travaux et 100 millions d’euros investis.

©Bibliothèque Municipale de Lyon

PETITS, PETITS, PETITS…

L’ambition est claire : donner une taille critique à Villeurbanne pour pouvoir être entendu et rayonner dans toute la Métropole. Si la ville souffre de l’ombre portée de sa plus flamboyante voisine, avec ses 150 000 habitants, elle n’a, pour autant, jamais cessé de suivre sa propre ligne, plus populaire et mixte. Or aujourd’hui, le centre-ville lyonnais apparaît saturé, cher en stationnement, en loyers commerciaux, des zones entières ayant été acquises par des fonds de pension étrangers. Il y a donc une carte à jouer. «Préparez-vous à venir faire vos emplettes chez nous», semblent susurrer les artisans du projet, lequel prévoit le doublement du nombre des commerces, services et loisirs (+ 21 000 m2).

FAIRE DU NEUF AVEC DU VIEUX

Recycler l’idée de «cité idéale» un siècle après, est-ce bien réaliste ? Le défi n’est pas banal : parvenir à inscrire dans une architecture contemporaine la force de bâtiments d’avant-guerre. Pour réussir le trait d’union et réaffirmer l’identité et les valeurs humanistes de Villeurbanne, on troque les immeubles modernistes d’antan, pour ceux à Haute Qualité Environnementale, développement durable oblige, qui rimera, ici, avec abordable. Cela fait sens dans une ville où verdure et modes doux sont à la traîne. Sur le plan architectural, pas de copié-collé, mais une reprise des codes caractéristiques des Gratte-Ciel : architecture en gradins, scansion et couleur claire sur une avenue Henri Barbusse prolongée de 200 mètres, l’équivalent de sa longueur actuelle, où le tramway T6 devrait se balader en 2023.
35 % du terrain aménagé seront consacrés à la création de nouveaux espaces publics, dont une trame verte, le passage Rey en 2022 et une place en 2026. Les habitants pourront ainsi tabler sur un complexe sportif municipal, un pôle cinéma jeunesse et un lycée Brossolette flambant neuf prévu pour fin 2021, le groupe scolaire Rosa-Parks ayant été inauguré en janvier.
Pas question de faire sortir de terre 900 logements sans prévoir les structures adaptées destinées aux familles arrivantes comme à celles déjà installées, sachant que la moitié des habitations réalisées constitueront des logements aidés. La tradition de mixité sociale reste dans l’ADN de Villeurbanne, qui cherche aussi à maîtriser les effets d’une potentielle gentrification qui repousserait les fragiles vers la périphérie. Pour se donner un aperçu de l’équilibre général voulu, un seul immeuble de bureaux figure au programme. Autrement dit, l’économie accompagne la démarche, sans en être la locomotive au détriment du reste. La presqu’île lyonnaise a du mouron à se faire…

Photos : ANMA

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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