les 10 commandements di’vins

les 10 commandements di’vins

I – Ce soir, tu ne boiras pas plus que de raisin. Tu éviteras ainsi pépins, poulets, amendes, panier à salade et que ça tourne au vinaigre.

II – Après 2 verres, tu ne glousseras pas comme une dinde déjà farcie devant le premier coq au vin venu.

III – Au 3ème verre, tu ne grimperas pas sur la table en hurlant “yo no soy calimero, soy nymphomane (…) Para bailar la bamba se necesita una poca de grappa…” Non, cep pas possible! Au risque de décanter d’ici peu.

IV – Au 4ème verre, quand t’y verras comme dans des culs de bouteille, il te faudra lever le pied.

V – Après 5 verres, tu ne dragueras pas outrageusement le pilier de bar, surtout quand il s’agit du vrai pilier de bar. Pathétique. On t’avait pourtant dit de lever le pied, pas le coude, vin dieu!!

VI – Au 6ème verre, tu n’enverras pas de sms poignant à ton ex, ton boss, ton banquier, au prof principal de ton fils. Retour de flamme garanti… mais pas forcement l’espérée.

VII – Après 7 verres, tu ne têteras pas la serpillière du comptoir.

VIII – Avant de t’en jeter un p’tit dernier pour la route, celle que tu feras bien évidemment à pieds, tu penseras à demain, au suppo de safran qu’il te faudra introduire dans les voies impénétrables du séant…

IX – Le lendemain, tu ne traiteras pas le mal par le mal… bah non.

X – Et même après t’être faite dessouder au bicarbonate, jamais au grand jamais, tu ne te lanceras dans l’écriture d’un édito

les 10 commandements di’vins

dans mes p’tits papiers…

C’était un dimanche, l’un de ceux qui voient le soleil tirer la langue après un tour de piste estival mené tambour battant, la ligne d’arrivée à portée de rayons. Un dimanche qui s’en fout, qui sent bon les grillades, les grands crus, les blagues potaches et les vacances à peine remballées.

Autour de la table, une douzaine de potes. Ça parle fort, ça chahute, boit un peu, voire beaucoup, rit surtout. Et à l’heure éméchée où l’on sort l’ode à la vie, bref quand l’eau de vie dévie la vue, trop tard pour sortir les boules. En cette fin de journée, les terrains d’Evires ont viré leur cuti, rendant les pentes trop savonneuses pour les cochonnets et nos jambes bien trop fanny’antes pour s’y risquer.

C’est à ce moment que Gégé sortit ses p’tits papiers, l’œil goguenard, sous les exclamations de ses voisins. Jean-Phi, devant mon air hébété, me souffla : “tu vas voir, c’est marrant.” Et Gégé de rappeler les règles à l’assistance dissipée. “Chacun aura une feuille devant lui et un stylo. Dans un premier temps, vous devrez écrire le nom d’une personne qui vous passe par la tête, d’ici ou d’ailleurs, vous replierez le haut de la feuille afin de cacher votre ligne, et ferez glisser votre feuille à votre voisin de droite. Sur la feuille qui vous arrive de l’autre côté, vous inscrirez le nom d’une autre personne, celle que la première va rencontrer. N’hésitez pas à broder, à délirer. De même vous replierez le haut de la feuille et ferez passer. Sur la troisième ligne, il s’agira d’indiquer le lieu de cette rencontre, puis on plie et passe, on précisera ensuite à quel moment cette rencontre a lieu, on plie, on passe. La question que la première personne va poser, on plie, on passe. Ce que l’autre va lui répondre, on plie, on passe. Le cadeau que la première personne lui offre (on plie, on pisse, l’alcool aidant et on passe). Sa réaction en recevant ce présent (on plie, on passe). Et enfin, vous écrirez la morale de votre histoire. On plie et on me rend les copies. Reste ensuite à découvrir ce que ces p’tits papiers noircis à 12 mains, et autant d’esprits tordus par la poire, l’hysope et autre gentianette, vont révéler…” “Et c’est là qu’on se marre, tu vas voir!” me souffle au génépi mon voisin…

1 heure plus tard, après 3 tournées de papiers et presqu’autant de verres, hilare, je salue la bande : “Eh, je sens que je tiens mon prochain édito…”, avant de rentrer chez moi, les précieuses histoires improbables chiffonnées au fond de mon sac. En voilà quelques-unes tombées du camion…

Bourvil croisa le Pape Jean-Paul II au bordel. C’était une nuit d’étoiles filantes. Justement, il y en a une qui passait. “Et si on se faisait un 5 à 7?” lança Bourvil à sa sainteté. “C’est gentil, mais ça me gratte en ce moment.” Bourvil, ému, lui proposa “un truc qui glisse bien”. Surpris Jean-Paul s’écria : “Oh punaise, il est tout petit!” Moralité : On ne doit pas mettre la charrue avant les bœufs.

Hercule Poirot aperçut Hélène de Troyes, qu’on appelle aussi Hélène et les glaçons, sur la plage abandonnée, à l’heure où blanchit la campagne. “J’aime pas les garçons”, marmonna-t’il. “Moi, j’en ai déjà connu plus de 350 kilos!” Pour fêter ça, le gominé moustachu lui offrit un bouchon de champagne. “Il faut le sucer ou le croquer?” s’interrogea la belle Hélène. Moralité : En Charente Poitou, ça rentre partout!

Quand l’abbé Pierre rencontra Brigitte Bardot, à la cave, entourés de pinards, c’était vers 18h12. Il lui confia adorer les sushis. “Ah oui? Je vais chez un toiletteur pour chat, d’habitude”. Il lui proposa une glace vanille chocolat. “Des cadeaux comme ça, j’en ai rêvé toute ma vie ! Si tu veux, tu peux rester dormir.” Moralité : l’habit fait le moine, mais ton pote fait le reste!

Jean-Phi du Sofitel tomba sur Manuela Sanchez di Oliveira chez Régine dans une soirée contact, juste après la traite du soir, “tu chais qu’t’es belle !” tenta-t-il maladroitement dans une langue approximative. “J’peux pas, ce soir, j’ai pétanque!” Dépité, il lui tendit son cadeau : une perceuse à percussions. “Oh my god!” s’exclama-t’elle. Moralité : J’te l’avais dit, c’est bien fait pour toi!

Obélix avait rendez-vous avec Bernadette Soubirous dans une grotte d’uranium, par lune décroissante, pile au moment de planter les légumineuses. “Dis donc, t’as vachement perdu depuis que t’as arrêté le rhum arrangé!” Gênée, Bernadette avoua, “non, j’ai juste perdu mon dentier.” Pour leurs retrouvailles, il lui offrit une poupée gonflable, “uniquement à l’hélium”, précisa-t’il. “Oh merci, ça manquait justement à ma collection!” Moralité : un de perdu, tous les autres à trouver!

Vous aussi, laissez parler les p’tits papiers…

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elle parle, elle parle… pas toi ?

Qui boit la gnôle, casse la bagnole! Ah ça, elle allait l’arsouiller! Pour sûr, il allait se prendre une de ces avouanées c’tantôt, il allait y voir. Il était encore rentré tozon cette nuit. “Une vraie gouappe, ce bagolu! Il a mouillé la meule et je suis juste bonne à passer la panosse!”, marmonnait-elle, vannée.
C’était p’t-être pas un couratier, elle y savait, mais un emplâtre, un niollu, point de doute!

Qu’est-ce qui lui avait pris à s’mettre avec un ouin-ouin? Un bâblais qui plus est. Elle aurait pu tomber sur un monchu, c’était pas pire. Vint diou, déjà mal vissée, elle était en train de se prendre un d’ces coups d’taffu!

Lui était dans ses p’tits souliers. Il avait grollé en rentrant du boulot… et était rentré de traviôle avant de s’emplatrer dré dans l’pentu. Alors oui, il avait bien un peu bugné l’auto, mais c’était sa faute, à lui, si un brin-né avait débaroulé de berzingue, juste devant lui ou bien? Ça s’est eu vu, des fois, des pignoufs, après avoir un peu trop téter la grolle, yoyotter sur le chemin du retour. Et même pas elle s’inquiétait de le voir guigaller depuis comme le dahu! Un tour chez le rhabilleur, et il sauterait comme un cabri! “Quelle tâta-cul de polaille, celle-là!” Faut y dire, il en avait par-dessus la tête d’entendre sa fénole borler! Et le traiter sans cesse de bobet! Ah c’est sûr qu’elle lui préférait ce cacaniolet d’voisin! Rien qui dépassait chez lui! C’était pas le ch’ni comme à la maison! Et pourtant, dans l’temps, elle avait vu péter le loup sur la pierre en bois, elle faisait pas tant de gôgnes à l’époque, quand il s’agissait de la biquer! Qu’est-ce qui lui avait pris à s’mettre avec une barjaque de la Yaute? Qui passait son temps à brâmer qui plus est.

“Allez, arrêtes-y de faire la potte! Et si on se rabobinait autour d’une chopine?”, avait-il lancé à sa bonamie. Et tu crois qu’elle y aurait dit oui, cette caboche? Penses-tu. “A la saint Glinglin, oui!”
Qui boit la gnôle, prend de ces torgnaules!!!

les 10 commandements di’vins

prêts pour le grand saut ?

L’aventure, c’est oser…
Oser l’inconnu, l’imprévu. Oser la photo plutôt que l’édito, une invitation au plongeon, à passer la routine à la turbine.

Bon, en vrai, mon cerveau a fondu au soleil de la Full Boules* et je n’osais pas vous le dire. C’est fait. Et c’est fou comme c’est bon… l’aventure ! 

*La full boules, c’est notre événement «  pétanque et party  » du 1er juillet dernier à l’UBA. Une journée topissime que nous avons décidé de renouveler le 23 septembre prochain. www.fullboules.fr

les 10 commandements di’vins

boules sentimentales

Poules sentimentales,
On a soif de bétail,
Attirées par les Jedi, scandales,
Que des choses pas trop morales !
Poules sentimentales,
Il faut voir comme ils détalent
Comme ils détalent…

Sur leur visage,
Une émotion ? Un mirage.
Un coeur brisé ? Un carnage.
Assez amer pour un sabordage.
On nous néglige,
Eprises en prise au vertige
D’amants désaimantés, minés,
Des mâles menés
Par des thons alors qu’on est
Des…

Poules sentimentales,
On a soif de grand-voile,
Attirées par l’abyssal, le graal,
Que des choses pas trop normales…
Poules sentimentales,
Il faut voir comme ils remballent
Comme ils remballent…

On nous vend du bonheur…
On les attend comme dealers…
Oh on va prendre encore cher
A se fourrer dans cette galère !
Un thème astraaaaaal,
Un désir que l’on débaaaalle,
Mieux vaut changer d’martingale,
De jeu, de paire, la totale !

Boules sentimentales,
On a soif de métal,
A tirer par des Jedi, canailles,
Que des choses bien provençales…
Boules sentimentales
Il faut voir comme ils bataillent
Comme ils bataillent…

 

(Très librement inspiré de Foule Sentimentale d’Alain Souchon)

les 10 commandements di’vins

ne cherchez pas la petite bête !

Il allait la faire devenir chèvre. Depuis le temps qu’il la faisait tourner en bourrique, elle a pris la mouche, une de celles qu’elle n’a pas gobées. Elle avait fait le pied de grue pendant des heures, mais il lui avait posé un lapin. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, il y avait anguille sous roche, c’est sûr.
Et pas question qu’elle devienne le dindon de la farce ! Faire la politique de l’autruche, ce n’était pas son genre. Dire qu’il pensait pouvoir courir deux lièvres à la fois… Certes, elle n’était pas une grenouille de bénitier, donnait volontiers sa langue au chat (à moins que ce ne soit l’inverse…), mais qu’il saute du coq à l’âne, nu comme un ver, rien à faire ! Elle était à cheval sur les principes. “Et mon cul, c’est du poulet?”

Tournant comme un lion en cage, elle allait prendre le taureau par les cornes et lui voler dans les plumes. Bien sûr, cette poule mouillée allait noyer le poisson, lui demander quelle mouche l’avait piquée, avec ses yeux de merlan frit et son air de chien battu, prétexter qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, même perché, ou de monter sur ses grands chevaux. Verserait quelques larmes de crocodile au besoin.
Mais cette couleuvre-là, elle n’allait pas l’avaler. Nom d’un chien, il la prenait vraiment pour une buse ? Elle allait lui tirer les vers du nez une bonne fois pour toutes. Pas de lézard : il était fait comme un rat, de bibliothèque ou d’opéra.

Il faut reconnaître que ce drôle de zèbre avait du chien. Ce chaud lapin était un gros poisson, un requin de la finance, malin comme un singe. Un vieux loup de mer certes, myope comme une taupe qui plus est, et même ours mal léché à ses heures. Mais il était surtout fort comme un bœuf à la mode, doux comme un agneau et maître étalon! Elles tombaient toutes comme des mouches. Le mouton à cinq pattes?

Depuis le temps qu’elle les comptait, les moutons, de Panurge ou d’ailleurs, elle avait une faim de loup ! Elle ? C’était une cervelle de moineau doublée d’une tête de linotte, plate comme une limande, mais avec une taille de guêpe et des yeux de biche, ça compensait. Toujours gaie comme un pinson ! Mais si on lui cherchait des poux, cette tête de mule pouvait devenir une vraie peau de vache.

Le jour de leur rencontre, il lui avait fait une queue de poisson. Sortant d’une période de vache maigre, très vite les tourtereaux étaient devenus copains comme cochons. C’était chouette ! Puis elle avait vu le loup… blanc et s’était jetée dans sa gueule, un vrai pigeon prêt à plumer tombé dans le miroir aux alouettes.

Mais revenons à nos moutons. Là, elle avait juste bouffé du lion, toute sa part. Et comme ça ne suffisait pas, elle avait repris de la vache enragée. De quoi lui filer la chair de poule… Car bizarrement, quand on parle du loup, les rats ont quitté le navire : plus un chat à l’horizon !

Pour l’heure, elle avait un mal de chiens… genres écrasés. Il faisait un froid de canard boiteux (forcément avec trois pattes cassées…) dans son cœur, ça finirait en cafard, inévitablement. Il lui fallait vite un remède de cheval, reprendre du poil de la bête. Allez, on se remet en selle ! Faute de grive, on mangera des merles !

Là voilà déjà excitée comme une puce !

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