QUAND LA MEMOIRE SE FAIT LA MALLE
C’est en 1906 qu’Aloïs Alzheimer découvre la maladie qui porte désormais son nom. Elle est toujours incurable aujourd’hui. Mais une découverte rendue officielle le 21 septembre dernier, permettrait peut-être de la détecter de façon précoce… dans les yeux.
Cette pathologie neuro-dégénérative est caractérisée par une détérioration progressive des neurones entraînant un dysfonctionnement du système nerveux et la perte graduelle des capacités cognitives et (ou)motrices. On sait depuis 2007 la diagnostiquer avec certitude. Elle est due, entre autres, à 2 protéines toxiques qui vont s’accumuler et provoquer la mort des neurones dans le cerveau, au niveau de l’hippocampe qui joue un rôle central dans l’apprentissage et la mémorisation.
La maladie est en augmentation constante dans le monde entier. 1,2 million de personnes sont aujourd’hui touchées dans l’hexagone. Environ 35000 ont moins de 65 ans. Il existe des médicaments palliatifs, mais ils ne guérissent pas les lésions cérébrales endommagées. Ils ne font qu’en retarder, et en atténuer les effets, à condition d’être prescrits tôt.
DES INDICES DANS LES YEUX
Selon «Alzheimer Research and Therapy», il serait peut-être possible, avant que la maladie ne se soit déclarée, de la diagnostiquer dans les yeux, plus précisément dans l’humeur vitrée, c’est-à-dire dans le liquide oculaire. Les biomarqueurs sont déjà détectables dans le sang, dans le liquide céphalorachidien et désormais dans les yeux. Ainsi, en stoppant le développement des lésions débutantes, des traitements pourraient permettre de limiter, voire de différer l’apparition des symptômes.
PREMIERS SIGNES
La maladie se manifeste au début par des troubles de la mémoire… Mais il faut distinguer les oublis bénins de ceux anormaux. Ils ne sont pas les seuls signes: confusion spatio-temporelle, changements dans les habitudes, aphasie, apraxie (troubles des gestes), agnosie (troubles de la reconnaissance), modification du comportement, de l’humeur… Autant d’indices qui peuvent alerter l’entourage. Accompagner une personne présentant une maladie cognitive évolutive est une mission complexe. Préserver les habitudes de la personne malade, préférer des objets faciles d’utilisation, un téléphone simplifié, ranger les choses utiles à porter de main, éviter les stimulis inutiles (bruits, jeux de couleur)… Il ne s’agit pas de faire les choses à leur place, mais de les aider à les réaliser par elle-même, valoriser leurs actions… Aider le patient à vivre dans un environnement tolérant et sécurisant, où il aura ses repères… Apaiser ses angoisses, ses obsessions. Prévoir du temps et faire preuve de patience, sachant que la frustration et le découragement guettent aussi bien la personne malade que sa famille.
+ d’infos : francealzheimer.org et dans les antennes de France Alzheimer à Chambéry, Annecy, Annemasse, Thonon et Scionzier